CHEGUEVARA

CHEGUEVARA  

 

14 Juin 1928 : Naissance à Rosario (Argentine), d'Ernesto dit Ernestito, l'aîné des cinq enfants de Ernesto Guevara Lynch et de Célia de La Serna.
26 Juin 1954 : Hilda est arrêtée et emprisonnée comme révolutionnaire. Libérée puis arrêtée de nouveau elle est expatriée au Mexique.
6 Août 1960 : Fidel nationalise les compagnies pétrolières de l'île.
19 Octobre 1960 : Les Etats Unis décrètent un embargo partiel sur le commerce avec Cuba.
3 Janvier 1961: Le président Eisenhower rompt les relations diplomatiques avec Cuba. L'île vit dès lors dans la psychose de l'invasion.
15 avril 1961: Deux chasseurs américains B 26, pilotés par des exilés cubains, bombardent les aéroports de la Havane et de Santiago.
17 avril 1961: Quinze cents assaillants de nationalité cubaine, pro-américains et décidés à reprendre Cuba à Fidel Castro, débarquent à Playa Giron, dans la baie des Cochons. Ils arrivent de Miami, des îles de Vieques près de Porto Rico, de Puerto Cabeza du Nicaragua d'où sont également parties des troupes aéroportées. Préparée du temps d'Eizenhower, déclenchée par Kennedy, la tentative échoue totalement. Les anticastristes s'enlisent dans les marais et 1113 d'entre eux sont faits prisonniers. Ils seront jugés publiquement dans une école de la Havane.
Janvier 1962 : Cuba est exclue de l'Organisation des Etats américains. Cette exclusion entraîne la rupture avec les autres pays du continent, hormis le Mexique et le Canada. S'ajoute un blocus économique des produits susceptibles de contenir des matières premières en provenance de l'île de Cuba. l'accès des ports américains est désormais interdit à tout navire préalablement entré dans un port cubain. Toute vente de denrées agricoles à Cuba est également interdite.
Embargo, multiplication des raids organisés par des éxilés, manoeuvres de quarante mille marines dans les Caraïbes, tout laisse à penser, au cours de l'année 1962, que les Etats Unis s'apprêtent à tenter une nouvelle invasion. La défense du territoire devient la principale préoccupation du pouvoir cubain qui renforce ses liens avec l'URSS. En octobre des avions espions américains apportent la preuve photographique de la présence de rampes de lancement de fusées nucléaires soviétiques, installées à 200 Km des côtes de la Floride. Kennedy décrète le blocus navale de Cuba et exige le retrait des missiles. Il adresse à Khrouchtchev l'ultimatum suivant: " Vous acceptez de retirer ces armes de Cuba, sous le contrôle des Nations Unies; vous vous engagez à mettre fin à leur livraison à Cuba. De notre côté nous acceptons de supprimer le blocus, [...] de prendre l'engagement de ne pas envahir Cuba". Le 24 octobre les bateaux battant pavillon rouge frappé de la faucille et du marteau mettent en panne au large des côtes cubaines, se pliant au blocus intimé par Washington. Les soviétiques ont gagné la promesse que Cuba ne serait pas attaquée et le blocus est levé. La crise des missiles vient de trouver son dénouement sans que le gouvernement cubain ait été consulté. Castro en est irrité, le Che est furieux et le fera savoir. Ils comprennent que le temps de la "coexistence pacifique", annoncée à Moscou en 1956 au congrès de déstanilisation, est venue avec ses compromis et ses compromissions. Fidel Castro s'en accommodera bientôt. En revanche, c'est pour le Che, dirigeant, la première occasion officielle de se distancier de Moscou.
Au pouvoir, le Che exerce son action dans tous les domaines : à la fois voix officielle de Cuba à l'étranger - le Che ambassadeur passe pour vice président du pays , directeur de la banque centrale, président de l'institut national de la réforme agraire, il prend chaque fois la tâche à bras le corps.
22 Novembre 1963 : Jour de l'assassinat de Kennedy, le Che amorce l'electrification de l'île. Dans un discours tenu à cette occasion, il lance une formule : " Hombre lobo, no ! Hombre nuevo, si ! " (Homme loup, non ! Homme nouveau, oui!) Voilà donc, exprimée dans un slogan lapidaire, la projection de l'être idéal, l'homme nouveau évoluant dans la société idéale. A qui ou à t aussi. Il comprend que Fidel puisse juger vitales ses relations avec le Kremlin, mais il estime depuis quelques temps déjà qu'il s'agit de ne pas rester à la merci des soviétiques et que la juste attitude consisterait pour Cuba à se rapprocher du bloc neutraliste, de ces pays socialistes indépendants de l'URSS.
9 Décembre 1964 : Le Che s'envole pour New York où il va défendre les intérêts de Cuba à l'ONU. Il profite de son intervention pour décocher un petit trait à l'adresse de l'URSS : " Nous voulons construire le socialisme, nous nous sommes déclarés comme faisant partie du groupe des non-alignés. Parce que outre le fait que nous soyons marxistes, les non-alignés comme nous luttent contre l'impérialisme ". Le Che est désormais seul. Fidel ne le suivra pas dans sa défiance envers le grand frère russe.

17 Décembre 1964 : Le Che quitte New York pour le continent africain. D'abord Alger, puis le Mali, le Congo, la Guinée, le Dahomey, le Ghana où il alnce au président Nkrumah : " L'Afrique, l'Amérique latine et l'Asie devront s'unir avec les pays socialistes pour lutter contre l'impérialisme ".

24 Février 1965 : Le Che participe à Alger au deuxième séminaire afro-asiatique. Il y tient un discours qui va faire date dans ses relations avec l'Union soviétique, et donc avec Fidel. " [les soviétiques] marchandent leur soutien aux révolutions populaires au profit d'une politique étrangère égoïste, éloignée de grands objectifs internationaux de la classe ouvrière. [...] Il ne peut exister de socialisme, si dans les consciences ne s'opère pas un changement qui suscite une nouvelle attitude fraternelle. [...] Comment peut-on parler de "bénéfice mutuel" quand on vend au prix du marché mondial les matières premières produites par la sueur et la souffrance sans limite des pays pauvres et qu'on achète au prix du marché du marché mondial les machines fabriquées par les usines automatisées modernes? Si tel type de relation s'instaure entre les différents groupes de nations, il faut en conclure que les pays socialiste sont, d'une certaine manière, complices de l'exploitation impérialiste." . Reçu à Moscou comme un camouflet et immédiatement suivi d'une réprimande à la Havane, le discours d'Alger marquera le point de rupture entre le Che et Fidel Castro.

Mars 1965 : Le Che rentre à la Havane, il est attendu par Fidel Castro. Les deux hommes s'enferment dans une pièce et discutent deux jours et deux nuit durant. Le Che désormais grève Fidel d'un poids qui dérange Moscou. Il ne peut ni ne veut rester à Cuba. Le Che disparaît. Les bruits les plus rocambolesques circulent sur sa disparition. On le prétend en Chine, dans un asile d'aliénés au Mexique, on dit qu'il a été éliminé à Saint-Domingue.... En réalité il se prépare à partir pour le Congo. Avant de partir le Che rédigera plusieurs lettres, à l'adresse de ses parents,de ses proches, de Fidel où, sans doute pour lui éviter des sarcasmes soviètiques, il renonce à sa citoyenneté cubaine. [lire]

En accord avec Fidel qui ménage les intérêts soviétiques, le Che choisi le Congo Belge pour tenter d'y allumer un viêt-nam en Afrique. Les préparatifs du départ du Che, prévu pour avril 1965, se réalisent avec l'appui des services secrets cubains. Pendant onze mois le Che va donc diriger l'expédition africaine. Le but n'est pas pour les cubains de combattre mais de préparer et de former des guerilleros. Le séjour tournera court faute d'unités révolutionnaires. Incognito, le Che rentrera à la Havane en mars 1966.

Vient l'heure d'un nouveau départ, le dernier. Pour la Bolivie. Tout semble en place pour que le Che prenne la direction d'une vaste opération destinée à embraser l'Amérique du sud pour la libérer du joug nord-américain. Il s'agit de créer une école pour former les guérilleros venus des pays voisins, afin de pouvoir porter le feu de la révolution partout.
3 Novembre 1966 : Porteur d'un passeport uruguayen au nom de Ramon Benitez, le Che se présente à l'aéroport de La Paz.
Zoom
Zoom
5 Novembre 1966 : A l'aube le Che quitte La Paz pour rallier le Nancahuasu.
Le Che n'aura finalement avec lui qu'une cinquantaine de combattants, dont plusieurs ne sont ni préparé ni vraiment fiables, à la place des 250 hommes triés sur le volet prévus au départ. Aux côtés de ses fidèles cubains, un groupe de réfractaires aux directives du PC bolivien? Deux fortes figures marqueront également l'aventure bolivienne : Tania, fille d'une soviétique et d'un allemand, fascinant personnage qui fut le guide du Che à Moscou avant de devenir agent secret du parti communiste cubain puis de rejoindre la guerilla [Photo] ; Regis Debray, journaliste, écrivain, philosophe, que le Che surnomme "le petit français". Fidèle à ses objectifs, le Che va tenter de répéter l'épopée de Cuba. Mais les conditions sont bien différentes. Les paysans boliviens, bénéficiant des avantages d'une récente réforme agraire, ne sont pas des alliés aussi engagés que l'étaient ceux de l'île cubaine. C'est parce qu'il est trahi qu'il devra affronter l'armée bolivienne. En mars 1967, l'un des boliviens recrutés déserte et vend la mèche de la révolution à l'armée. Régis Debray et un argentin, Ciros Butos, sont pris. Ciros Butos ira jusqu'a dessiner les visages des guérilleros pour aider l'armée. En avril, le campement est localisé par l'armée qui a utilisé comme guide les déserteurs. Ce qui était une base arrière se retrouve brusquement en première ligne de la guérilla. En juillet avec la prise se Samaïpata, situé à 120 km de La Paz sur un axe majeur, la guérilla porte un rude coup au gouvernement. Fin Août, le commandant en chef des bases américaines situées au sud des Etats-unis arrive à La Paz pour évaluer la guérilla et la situation militaire dans le pays. Le 31 septembre, sept guérilleros sont tués lors du franchissement du Rio Grande. Le Che propose à ses compagnons de poursuivre la lutte ou de se démettre car il sait que l'issue ne peut être que fatale. Tous, sauf un, choisissent de rester. Sans nourriture, sans médicaments avec quatre blessés et cinq malades
8 Octobre 1967 : Le che est capturé par l'armée bolivienne.
9 Octobre 1967 : L'ambassadeur nord-américain à La Paz fait savoir au général Barrientos que Washington estime nécessaire d'éléminer physiquement le Che. Barrientos envoie l'ordre d'exécution qui arrive à la Higuera. Vers 1 heure de l'après midi, Le sous-officier Mario Teran entre dans la petite pièce de l'école où se trouve le Che: " Quand je suis entré, le Che était assis sur un banc, le dos au mur et les poings liés. En me voyant il a dit : Vous êtes venu me tuer? Je ne pouvais pas me décider à tirer, alors il m'a dit : Calmez vous, vous allez tuer un homme. J'ai reculé d'un pas vers le seuil de la porte, j'ai fermé les yeux et j'ai tiré une première rafale. Le Che est tombé par terre [...] j'ai tiré une deuxième rafale " Assassiné, le Che gardera les yeux ouverts.


La malediction du Che

Au cours des années qui suivirent, la majorité des personnes compromises dans la capture, l'ordre d'assassinat ou la disparition du cadavre du Che furent victimes d'étranges accidents mortels, beaucoup furent exécutés, d'autres seront déportés, ou encore atteints de maladies mystérieuses ou bien la cible d'attentats. On sait peu de chose du destin du sous-officier Mario Teran ; des journaux ont dit qu'il s'adonnait à l'alcool et errait dans les rues de Cochabamba, poursuivi dans ses cauchemards par l'image du Che, et que comme d'autres il avait dû suivre plusieurs traitements psychiatriques



Commentaires (1)

Fatiha
  • 1. Fatiha | dimanche, 13 décembre 2009
Après des années de discussion avec le gouvernement Bolivien, les restes du corps du Che ont été retrouvés par les équipes de recherches cubaines.

La Bolivie a enfin accepté que Cuba récupère le corps du Che pour le 30ème anniversaire de sa mort en 1997.

Il repose dans son mémorium de Santa Clara avec certains de ses compagnons dont les corps ont été retrouvés également.

Je suis allée sur sa tombe, un grand moment solennel.

Ajouter un commentaire