LES MONTS CÉLESTES
LES MONTS CÉLESTES
DOUCE STEPPE
Traversé par une radieuse journée automnale les monts de Ouaffeg où des bancs de rochers
se succèdent, plus loin est visible djebel El Horma (la montagne de la dignité) et par l'est le
djebel leguebar (montagne ayant la forme d'un tombeau) l'alfa est ici omniprésente et dans
certains endroits elle atteint plus d'un mètre de hauteur, les tribus des ouled Aissa et les oued
sid el-hadj se partagent ces immenses espaces et veillent jalousement sur leurs terres ancestrales
qui gardent encore leur charme d'antan, un des rares endroits où l'environnement est sain et
encore préservé des prédateurs du foncier, la route est dans un état quasiment impraticable ce
qui dissuade beaucoup à se rendre sur les lieux et disant tant mieux, plus loin se trouvent
Tbiguet lham non donné à des rochers aux formes bizarres formant un cercle comme dans une
réunion de famille ou débattant d'un sujet sérieux, ils étaient presque d 'une apparence humaine,
les lieux sont entrecoupés de temps à autre par les silhouettes presque méditatives de quelques térébinthes, quelques uns ont pris racine au
milieu des anfractuosités rocheuses ont pris cette magnifique couleur mordorée propre à l'automne
Entrée "triomphale" au vieux ksar que je n'ai pas pu visiter cette fois vu qu'il est traversé par un immense oued trop ensablé,
je suis resté au beau milieu de cet oued avec ma voiture non sans rage
A la lisière de cet oued est visible la Qouba des ouled sidi Dhifallah (les fils de Dhifallah) ils sont même enterrés dans cette qouba et juste
en face un vieux ksar en ruine totale comme frappé par un violent tremblement de terre , de hauts fuseaux de peupliers côtoient les lieux
ainsi que quelques tamaris, lautiers roses et de rares palmiers
Juste en face à l'autre extrémité de l'oued une magnifique montagne de grès où autrefois la légendaire tribu des beni Ameur avait
habité et dont les traditions sahariennes racontent à l'envi la richesse et l'antique puissance de cette tribu , le ksar en ruine est impossible
à distinguer, ses rares pierres croulantes se mouvant merveilleusement bien avec le paysage environnant, quelques moutons paissent au
bord de l'oued , on les sent presque heureux surveillés par un jeune berger et quelques chiens qui me toisaient non sans méfiance
Retour à djebel el melh (la montagne de sel) où je fus surpris par une ancienne connaissance connue à Ain el Orak six années
auparavant c'était Yousfi Ahmed de la lignée et cousin du martyr Yousfi Boucherit , j'eus droit même à une petite promenade sur
sa moto, une véritable machine endiablée que ni sable ni pierres ne retiennent, nous marchons lentement au milieu de l'oued par
cette magnifique et radieuse journée automnale, Ahmed avait dans les sacoches de sa moto différentes pierres aux différents
coloris, il caressait l'espoir de trouver un de ces jours la perle rare et tant convoitée, je ne sais vraiment comment vous décrire le
charme et la splendeur de ces sites escarpés , on ressent un véritable bonheur et une enivrante légèreté de l'être lorsqu'on traverse
ces magnifiques monts colorés de l'Atlas, c'est un réel et profond enthousiasme qu'on ressent jusqu’au plus profond de son âme
Une pensée sincère à ce cueilleur de sel mort tragiquement lors d'un éboulement de terrain à l'intérieur d'une grotte où il était
en train de cueillir du sel: bénie soit ta mémoire
Pour compléter ce tableau surréaliste le lendemain virée au djebel el Haïmeur et toujours ces sensations
d'un bonheur inouï, que seuls les monts de cet Atlas Saharien peuvent offrir aux initiés et amoureux de cette terre bénie
Quelques rochers de grès étaient pointés vers le ciel telles des fusées sur une rampe de lancement et semblaient presque en voie de décoller vers une quelconque galaxie, d'autres tels des rapaces prêts à bondir sur leurs proies
J'eux l'agréable surprise de tomber sur un rjem (tombe très ancienne), je restais longtemps autour de cette tombe esseulée perdue dans ce décor âpre
J'étais seul au monde au beau milieu de cette montagne, poussé par une force mystérieuse, je me sentais même capable de gravir cette montagne escarpée jusqu'à son sommet si ce n'était le jour qui baissait et enveloppait ces lieux avec douceur; je m'éclipsais telle une ombre laissant les lieux plonger dans leur éternelle rêverie
Pat Toumi Noureddine
Le dimanche 01 décembre 2019
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Le présent album comprend 103 photos
Photos prises le 28 et 29 Novembre 2019
NB/ Branchez vos enceintes acoustique pour écouter la musique d'accompagnement
C'est une illusion que de croire que ces photos ont été prises avec un appareil photo
Elles ont été prises avec le coeur
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Commentaires (11)

- 1. | mardi, 03 décembre 2019

- 2. | mardi, 03 décembre 2019
"Les bottes de sept lieux" c'est une expression des comptes anciens ou celui qui chaussait les bottes magiques pouvait faire des enjambées de sept lieu à la fois.
Amicalement

- 3. | mardi, 03 décembre 2019
Paysages de plus en plus beaux, pris "avec le cœur". Magnifiques!
Merci pour votre bon commentaire explicatif .
Gardez la forme et l’enthousiasme!
Bien amicalement avec vous. Jean.

- 4. | lundi, 02 décembre 2019
Non je n'arrive pas à saisir ce "les bottes de sep lieux"
Amitiés

- 5. | lundi, 02 décembre 2019
La musique est de retour et elle ajoute de la gaieté et donne vie à cette magnifique nature "ces objets inertes".
Dans mon premier message, j'ai omis dans ma précipitation "les bottes de sep lieux" et tu l'as bien compris.
Amitiés

- 6. | lundi, 02 décembre 2019
Merci pour ton com fort sympathique
je puis t'affirmer que dès que j'ai mis mes pieds sur ce site ma première pensée fût pour ce cueilleur de sel, paix à son âme
Pour le son essaye de réactualiser la page, le chargement peut durer 3 mn pour qu'elle puisse démarrer
ça devrait démarrer aussi à ton niveau fais un autre essai car ce morceau donne une dimension toute autre à ces paysages steppiques

- 7. | lundi, 02 décembre 2019
Un très beau reportage qui contraste avec la steppe ensablée et souvent aride. On distingue en effet les rochers "en méditation" et d'autres formes surprenantes que seule la nature est capable d'inventer.
Cette rencontre avec M. Yousfi Ahmed et le partage du thé aux abords de l'oued par une très belle journée d'automne "hiver" me donne la nostalgie de la steppe et de l'évasion mentale.
Très beau texte contenant des détails historiques et physiques précis, attestant d'une connaissance maîtrisée de la steppe et des espaces sahariens. On ressent ton bonheur à travers ta description des lieux et ton désir de chausser "tes des sept lieux". Tu rappelles la disparition de ce pauvre cueilleur de sel dont tu avais parlé à l'époque, mort pour quelques dinars; paix à son âme!
Bonne continuation et porte toi bien.
P.S: je te confirme qu'il n'y a pas de son, mais cela convient bien à la méditation.

- 8. | lundi, 02 décembre 2019
@Bruno
@Obiou
Merci pour vos retours qui me touchent vraiment

- 9. | lundi, 02 décembre 2019
A travers ces photos et ce texte je découvre combien tu aimes ta région
Bonne continuation et merci pour ces magnifiques photos qu'accompagne cette sublime musique

- 10. | lundi, 02 décembre 2019

- 11. | lundi, 02 décembre 2019
Chapeau!
Si tu as ces bottes merci de me les envoyer car je n'aurais pas le temps pour visiter toute cette immensité (rires)
Amitiés
PS/ Pour l'anecdote on disait dans ces contes fabuleux que Ba Moumene (papa Moumene) ancêtre des ouled Moumen dont je suis issu faisait des pas gigantesques