OPÉRA SAUVAGE
OPÉRA SAUVAGE
ACTE II
SUR LE TOIT DE LA CITADELLE
C’est au seuil de l'oued Sagguar, qu’on voit surgir du sol, à perte de vue plat et nu, comme des silhouettes étranges de quelques
châteaux démantelés ou des cités oubliées.
De près, la forteresse que je comptais escalader est un plateau de forme tabulaire c’est la plus grande de toutes séparée de
la falaise de la belle Embaraka de quelques deux cent mètres, il nous a fallu un sacré bout de temps pour chercher le chemin le
plus propice pour gagner le sommet, comble de l’ironie nous avons pris le chemin le plus escarpé et le plus dangereux, les pentes
étaient très raides et très glissantes, disons tant mieux, le plaisir ne sra que plus intense et bien mérité à l'arrivée, j’ai failli même
perdre mon appareil photo suite à une chute, l’appareil s'est cogné contre un rocher heureusement que c'est le pare soleil qui a
encaissé le choc, de temps à autre on faisait une petite pause pour reprendre notre souffle, l’escalade nous a pris quelques trois quarts d’heure
Sitôt arrivés au sommet je n’en croyais pas mes yeux tellement le spectacle était époustouflant, j’en tremblais presque, je me suis cru sur une autre planète, j’avais l’étrange impression que nous étions les seuls survivants au monde, le paysage vu d'en haut était presque lunaire, quelques rares plantes ont trouvé refuge, je suis tombé sur deux variétés que je n’ai vu nulle part ailleurs, quelques térébinthes ont pris refuge au milieu des anfractuosités rocheuses, j'eus aussi l'agréable surprise de découvrir les restes de deux arbres pétrifiés, sur la surface de ce plateau en différents endroits sont visibles de profondes déchirures et le moindre faux pas ou un
moment d'inattention risque d’être fatal.
Ce site reste à mes yeux l’un des plus spectaculaires sites du Sahara,
Un immense horizon sans fin s’étalait devant mes yeux qui semblaient reprendre toute leur acuité
Du haut les gours environnants ont l’allure d’arcs de triomphe, ce sont en quelque sorte des forums silencieux, des voies désertes qui me faisaient l’effet d’un squelette de grandes cités englouties, ici les forces des vents violents combinées aux pluies en ces époques lointaines ont façonné un paysage insolite, suivant la lumière ambiante, les lointains se prolongent en des transparences infinies,
D'immenses blocs épars se sont détachés de ces hautes falaises comme frappés par un violent cataclysme et donnent un cachet particulier et spectaculaire à ce site, plus au sud lointain apparaît la gara de El anze (falaise des mouflons), telle un navire en rade ou comme pris dans une violente tempête.
Au loin apparaît l'oued Saggar dont le lit est envahi de sable, quelques taches sombres apparaissent sur ses berges, c'est des genêts qui se sont implantés profitant de l 'humidité accumulée sur les rives de ce grand oued, je savourais avec délice l'instant présent où il me semblait être projeter dans une autre planète loin du monde des terriens dont je me suis toujours senti étrange.
Et c’est avec un immense regret teinté de mélancolie et d’une joie intense que nous primes congé des lieux, les lueurs diaphanes du ciel A l’horizon lointain s’étaient atténuées laissant place à un tableau surréaliste où chaque couleur étalait sa splendeur, bientôt le Sahara allait plonger dans le noir et retrouver son silence éternel, l’idée d’y retourner au plus vite me taraude déjà l’esprit avant même que je ne quitte les lieux.
Malheureusement ces lieux courent de réels dangers suite à divers facteurs énoncés dans des rubriques passées , que dire sinon profiter
de l'instant présent avant le tsunami dévastateur.
Par Noureddine Toumi
Le dimanche 11 Mars 2018
Et en pensée à l'ami Georges. S qui nous manque beaucoup
Le présent album comprend 140 photos
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Photos prises le jeudi 8 mars 2918
NB/ Branchez vos enceintes acoustiques pour écouter la musique d'accompagnement
Si la musique ne démarre pas automatiquement, cliquez sur PLAY du lecteur ci dessous
LA CITADELLE VUE D'EN HAUT
Commentaires (14)
- 1. | mercredi, 31 janvier 2024
- 2. | lundi, 17 décembre 2018
Recevez toutes mes amitiés ainsi qu’a votre famille
Georges
- 3. | samedi, 15 décembre 2018
Quel voyage à travers tes photos illustrées en musique ainsi que ton texte, si bien que le tout se mélange et nous offre une visite merveilleuse
Bravo
Amitiés Manu
- 4. | samedi, 19 mai 2018
Pour éclairer vos souvenirs la vache qui pleure se trouve a Djanet (désert d'Algérie), un véritable chef d'oeuvre, je n'ai pas encore eu le plaisir de voir cette oeuvre , c'est à plus de 2000 kms de chez moi, c'est vous dire combien le désert d'Algérie est vaste
- 5. | vendredi, 23 mars 2018
Pardon de n’avoir pas répondu plus tôt. Je supporte mal cet hiver qui n’en finit plus….
Oui j’ai connu le désert algérien mais je ne me rappelle plus quand ni où…. Je crois que c'était mon premier contact avec le désert et je disais: si une bonne fée me proposait de refaire un de mes voyages lequel ? Et je répondais toujours à la fée : le Sahara…. Lequel ? l(Algérie ? la Libye ? le Niger ? … Celui où j'ai vu la première gravure rupestre… La vache qui pleure… Puis celle où des militaires s’exerçaient au tir sur la tête d’une gazelle ou girafe datant de plusieurs centaines d'années….
- 6. | lundi, 19 mars 2018
A vrai dire sur ce genre de terrain je pense que les cordes, pitons, piolets ou autres ne sont d'aucune utilité sur ces falaises qui sont en terre sèche seul le haut de la gara est recouvert d'une très fine couche de grès très fragile d’ailleurs
J’attaque inchallah les prochains jours une autre falaise en attendant que le vent de sable se calme
Merci pour tes conseils
Dieu vous protège - Noureddine
- 7. | lundi, 19 mars 2018
Merci aussi pour tes retours et les précisions. Sage précautions en effet, car ce genre de terrain n'est pas très stable. Je n'ai pas voulu te donner des leçons sachant que tu connais les lieux et tu en a l'expérience, mais j'ai songé à une précaution utile; à propos d'escalades et de falaises, j'ai pensé aux cordes d'alpinistes, qui toutes proportions gardées, ne peuvent faire défaut dans l'équipement d'un grimpeur.
Avec l'expérience acquise en communauté et les photos du site, vous pourrez mieux appréhender la escalade et avec toutes les précautions, ce sera un succès Inchallah.
Amicalement
- 8. | dimanche, 18 mars 2018
Avant tout j'ai toujours du plaisir à lire vos retours
A vrai dire rares sont les fois où je suis accompagné dans mes escapades mais vu le risque que je pouvais encourir dans cette escalade le mieux était d'être accompagner car toute chute en étant seul pourrait être fatale
Les personnes présentes avec moi sont d'anciens collègues de travail
Pour l'inscription je n'ai pas fait attention tellement j'était subjugué surtout par la vue panoramique du haut
En effet la musique rime si bien avec les lieux
Hâte d'y retourner sauf que le vent de sable balaye la région depuis plus d'une semaine, peut être que les lieux n'en veulent pas de ces nouveaux corps étrangers (rires)
Amitiés
- 9. | dimanche, 18 mars 2018
Que dire de plus sur ce que tu as décrit merveilleusement bien, sinon que ces paysages vus du haut des falaises, sont impressionnants et pleins de mystères et de mélancolies. C'est une grande découverte visuelle pour nous, mais pour toi et tes accompagnateurs il y avait en plus les risques du terrain et pour cela, nous vous en sommes redevables de nous avoir offert ce spectacles. Je t'avoue qu'en d'autres temps j'aurai cédé comme toi au plaisir de l'escalade et aux sensations fortes; j'en ai la nostalgie. J'ai aussi remarqué les chefs d'oeuvres de la nature et le nivellement remarquable des falaises bien planes vues de loin. Heureux que le filtre solaire a été "le sauveur" de ton appareil photos, mais surtout que vous vous en êtes sortis indemnes. Je n'ai pas réussi à lire entièrement l'inscription au sol avec des pierres.
La musique a magnifié le diaporama.
Merci beaucoup à toi et ton groupe qui a partagé ton escapade, tes sensations et émotions.
Avec mes amitiés
- 10. | samedi, 17 mars 2018
A d'autres découvertes si Dieu le veut
- 11. | mercredi, 14 mars 2018
- 12. | lundi, 12 mars 2018
Toujours la même émotion à voir ces paysages qui me rappellent les plus beaux moments de mes voyages au Sahara. Des souvenirs inoubliables. Je sens la chaleur du soleil sur mes épaules et aussi la fraîcheur des nuits à la « belle étoile »….
Je vous souhaite aussi tout le meilleur, et vous salue amicalement
- 13. | lundi, 12 mars 2018
Non seulement saharien passionné, écrivain de talent mais aussi alpiniste.... La steppe est encore plus impressionnante vue de haut. C'est vrai... Bravo l'artiste et grand merci pour cet "opéra sauvage"!
Gardez la forme et la passion au cœur!
Bien cordialement.
Jean.
- 14. | lundi, 12 mars 2018
La nature créée des merveilles sans avoir besoin de la main de l'homme,mais elle a besoin du photographe pour la mettre en valeur.
Magnifique!
Bien amicalement.