EN QUÊTE DE SILENCE
DHAYET EL M'SSAÏED
EN QUÊTE DE SILENCE
On y accede à cette contrée pa une région montagneuse composée de grès mouvementés ,
Le paysage devient de plus en plus tourmenté et on finit par rouler dans une région chaotique du plus bel effet., avec le bleu du ciel et
le brun rouge de la terre, une symphonie splendide de couleurs que la luminosité de l'atmosphère rend plus belle encore
Les djebels Othmane ben Saïd que d'autres appellent "Serj" en raison de son sommet en forme de selle de cheval, tout comme djebel El
Ochrat forment une barrière entre les hauts plateaux et les plaines beaucoup plus basses du grand désert , et qui semblent être les gardiens farouches de la zone désertique , ces majestueux djebels me font l'effet d'un Hoggar miniature entre lesquels serpentent des gorges ravinées et dont les berges sont parsemées de quelques oliviers sauvages et de bétoums
Sitôt qu'on dépasse ces grandes barrières, l'horizon s'élargit laissant place à d'immenses plaines plates , de temps à autre surgissent quelques mamelons isolés , par la suite on pénètre dans un reg plat où la hamada s'étend immense vers le sud , ça et là quelques térébinthes rompent la douce monotonie de ces espaces sans limite
Le Sahara qui s'étend vers le Sud donne une impression poignante d'immensité et de solitude poignante. On se sent plus petit en face de ces horizons sans limite
Dhayet El M'ssaïed
On attribue Le terme de dhaya ou dhayates (pluriel) à des dépressions de terrain en forme de cuve, dans lesquelles s'accumulent les alluvions du voisinage entraînées par les eaux pluviales.
La végétation de ces bas-fonds, entretenue par ces alluvions et l'humidité, forment souvent un bel éden saharien
El M'ssayed compte une trentaine de dhayates , y poussent à l'intérieur de somptueux térébinthes tout comme des sedras (jujubiers sauvages ) et du rtem ( genet )
La région est d'aspect "sauvage" et presque inhabitée si ce n'est en de rares endroits où l'on distingue quelques très rares habitations, d'autres sont en ruines
C'est le pays de prédilection du térébinthe, sont visibles des spécimens géants âgés de quelques siècles , ces géants sont vraiment les bienvenus dans ces immensités sans fin ,
ces arbres sont d'une vigueur extraordinaire, des bouquets de rosiers roses jalonnent le lit des oueds, on distingue aussi les plantes des sables , la palme revient au baguel et au remth ,, ce sont des plantes coriaces qui supportent de longues années de sècheresse, l'alfa est visible en quelques endroits isolés
J'ai aussi découvert quelques tumulus appelés aussi "Rjam" ou koubour El djouhal (tombeaux d'anciens peuples) et quelques petits
cimetières éparpillés dans ces immenses solitudes, les tombes sont presque effacées sinon recouvertes de sable, je récitais quelques
versets à la mémoire de ces oubliés , à vrai dire j'ai toujours été fasciné par ces petits cimetières isolés et loins des chemins et des
hommes
C"est sur les hauteurs d'une gara (mamelon) au alentours du lieu dit "El hadjra El magoura (le rocher troué)que je tombais sur l'un de
ces cimetières et avec le coucher au beau milieu de ces tombes sans âge les lointains se prolongent en des transparences infinies
Le tout petit cimetière aux environs de sidi Ahmed renferme quant à lui en son sein des tombes d'enfants,un silence lourd et
apaisant pèse sur les lieux et que rien ne vient troubler, je suppose que c'est ici par le passé que les rares nomades pasteurs venaient
enterrer leurs morts il m'a toujours semblé que ces tombes esseulées dans ces solitudes ardentes ne ressemblent point à celles
d'ailleurs et gardent un charme de mélancolie d'une indicible paix , je les enviais presque de reposer en paix en ce cadre enchanteur
A l'horizon lointain on distingue les djebels El Ochrat et celui de Ghzala, ils sont d'un bleu sombre et profond ,
Et comme dit à juste titre par I. Eberhardt :
"Sous quel ciel et dans quel contrée reposerais-je , au jour fixé par mon destin ?
Mystère ....Et cependant je voudrais que ma dépouille fût mise dans la terre rouge de ce cimetière de la blanche Annaba , où elle ( sa mère est enterrée ) ..ou bien , alors ou
n ' importe où , dans le sable brûlé du désert , loin des banalités profanatrices de l ' Occident envahisseur ....."
NB/ Dhalaate El M'ssaïed a trait à un massif montagneux de moyenne altitude
Theniet ouled Ben El Alia : Thenia ou Theniet a trait à un col , ouled Ben El Alia est une tribu
Par Noureddine Toumi
LE dimanche 01 octobre 2023
Photos prises le 20-25-28 et 29 septembre 2023
Le présent album comprend 133 photos au format Ultra Grand Angle
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AU PAYS DE L'IMMENSITE ET DU SILENCE
Commentaires (6)
- 1. | vendredi, 13 octobre 2023
- 2. | mercredi, 04 octobre 2023
- 3. | mercredi, 04 octobre 2023
En effet c'est des lieux mystiques avec ces tombes esseulées et ces djebels chaotiques
Quant aux appellations des lieux et autres je le demande souvent aux quelques rares nomades que je croise et d'autres ancrés dans ma mémoire depuis ma tendre enfance et ce de la bouche de proches
Hélas ce mode de vie ancestral tend petit à petit à disparaitre
J'ai vu cette région il y a une vingtaine d'années , c'est elle qui m'a beaucoup le plus marqué, avec ces majestueux djebels et ces coins de verdure en plein désert, elle garde toujours son aspect d'antan vu son isolement
Dommage mon véhicule ne me permet pas d'accéder à d'autres coins plus ensorcelants encore
Je ne saurais vous répondre quant à votre question si ces gens ont été tués par l'armée française ou non, mon instant me dit me dit que c'est d'une mort naturelle surtout ces tombes d'enfant qui ont été décimés par quelconque maladie ou par de terribles famines ,ceci dit le colonialisme n'est pas étranger à tous ces drames en martyrisant et affamant ces populations
Merci pour ton sympathique retour
Avec mes amitiés les plus sincères
- 4. | mardi, 03 octobre 2023
Très beau diaporama et belle musique style Sahara-Far West.
Les paysages sont très contrastés et pleins de mystères en effet; surtout avec la présence des divers sites mortuaires qui ajoutent une touche de mélancolie triste. J'ai pensé: Est-ce des tombes appartenant à des tribus nomades qui ont quitté les lieux forcés ou de leur propre gré?
Peut-être des victimes de la colonisation et de la guerre pour l'indépendance. Je me souviens de mon père qui nous racontait que des nomades grarijes avaient été bombardés par l'aviation française qui les soupçonnait de fournir du bétail aux maquisards. J'ai accompagné mon père chez ces nomades un peu avant qu'il ne soit arrêté par l'armée coloniale.
Tu as fait une très bonne description des lieux avec des références aux tribus et saints de la région visitée sans oublier la nature et ses remarquables térébinthes que je vois pour la 1ère fois formant une petite forêt majestueuse dans presque un désert!
Une question que je ne t'ai jamais posé je crois c'est ou trouves tu tous les noms des lieux, des montagnes, des saints, des tribus....? Je pense bien que tu connais pas mal de lieux, de tribus, leurs histoires etc...., mais il y en a beaucoup et tu les décrit toujours très bien.
Bravo en tous les cas pour ce travail très documenté.
Merci beaucoup et bonne continuation.
Avec mes amitiés.
Hamid
- 5. | lundi, 02 octobre 2023
Ta description de ces cimetières est bouleversante
Merci pour ce superbe voyage à travers ton beau désert
- 6. | lundi, 02 octobre 2023
merci! Je vois tes images, j'écoute le musique et les larmes coulent...
Ton ami Hans
Quel étonnant et superbe parcours auquel l'érosion a donné tant de diversité, des regs aux dayas, avec la présence inattendue de térébinthes et de jujubier
esseulés, de cairs et de tumulus anciens!
Comment l'homme pouvait-il vivre en ces lieux "de silence", incitant au mysticisme?
Merci encore de nous offrir le fruit de vos talents.