SUR LES TRACES DE LA WARIONIA

 

 

SUR LES TRACES DE LA WARIONIA

 

           

   C'est une plante ( arbrisseau )  qui  tenait à coeur à l'ami et père Raymond et qu'il aimait tant
   revoir, aussi nous repartîmes un jour à sa recherche en cette journée de fin d'hiver et plus précisément
   en ce jour du 04 mars 2014 sous un ciel bleu et radieux, il faisait un peu froid ce qui nous permettra
   d'entamer cette longue marche sans difficulté
   Elle me faisait penser à la fameuse Monodiela qu'avait découvert Théodore Monod au désert du Tibesti
   en 1940 vivant à l'abri de quelques fougères, accrochées au miracle d'un ruisseau perdu au cœur de ce désert.
   Il ne se doutait pas de son importance : elle semblait si simple, si ordinaire, avec ses tiges fragiles et son
   modeste feuillage.
   Cinquante années s'écoulèrent au cours desquelles on oublia la petite fleur, mais un botaniste anglais affirma
   que c'était bien une espèce nouvelle relançant du même coup son intérêt scientifique, ce qui incita et encouragea
feu Théodore Monod de repartir une fois de plus à sa recherche et ce à l'âge de 93 ans (sacré bonhomme), il retrouva les palmiers tels qu'ils les avaient laissé

cinquante ans plus tôt, mais la source s'était tarie et point de fleur monodiella, elle avait disparu ou bien est-elle allée rejoindre une de ces étoiles la On l'appela : la
Monodiella  en hommage à Théodore Monod qui l'avait découvert
Faire des milliers de kilomètres à dos de dromadaire pour retrouver une fleur et ce à 93 ans ça relève de l'impossible qu'aucune autre personne ne pourrait entreprendre

Pour notre fameuse Warionia connue chez nous sous la dénomination de kabbar lemiiz il nous a fallu cheminer un bon bout de temps
au beau milieu de ce paysage tourmenté et splendide , sur notre chemin nous croisons de rares touffes d'alfa, ici c'est le btom (térébinthe)
qui est le maitre incontesté des lieux , retrouver notre fameuse warionia n'est pas de tout repos , pas facile de la repérer au milieu de ce
chaos de rochers, ce n'est qu'après une longue marche que soudain  au beau milieu d'une ravine entourée d'immenses rocs de grés elle
était là tapie et blottie entourée d'immenses rochers de grès comme pour mieux se cacher et se protéger des regards indiscrets, à sa vue je
décelais une joie intense chez mon compagnon, il la caressait presque, tournait en rond autour d'elle et sentait avec bonheur ses fleurs qui
dégageaient une forte et agréable odeur
Beaucoup lui attribuent des vertus médicinales, et c'est ce qui entraînera sa disparition vu qu'elle est très rare, mais le danger réel qui
la guette comme d'autres plantes c'est les magasins d'herboristes qui ne pensent qu'à se remplir les poches et qui poussent
comme des champignons dans le pays et mettent en péril notre flore et toute la biodiversité, c'est un réel danger dont personne ne semble
se soucier, surtout que cette plante ne pousse qu'en Algérie et au Maroc en de très rares endroits semi désertiques

Par la suite nous poussâmes notre marche vers le sommet d'une petite montagne qui dominait les lieux une multitude de somptueux
btoum ( térébinthes) et de sedras (jujubiers sauvages) avaient poussé au milieu de ce décor chaotique
Du haut du sommet de cette montagne, une vue imprenable s'offrait à nos yeux, on pouvait distinguer sans peine le vieux ksar et la palmeraie
tout comme la vue de "louted" un monticule rocailleux en forme de piton d'où l'appellation , c'est sous ses pieds  que menaient les
soeurs de El Abiodh sid Cheikh une vie nomade à la manière des gens de la région,

A notre descente nous croisâmes un nomade pasteur, une vielle connaissance du père Raymond au beau milieu du vieux ksar
en ruines, la discussion des deux hommes tournait autour de souvenirs lointains et heureux d'une époque à jamais révolue hélas; 
à l'mage des petites soeurs qui menaient une vie nomade et campaient aux pieds de "louted" , elles rendaient souvent visite à ces
nomades démunis, souvent en compagnie du père Milad leur prodiguant soins et réconfort
Un cimetière presque effacé côtoie les lieux, à l'extrémité de ce vieux ksar qui semblait être frapper par une calamité, on distingue de magnifiques vergers abandonnés témoins d'une période faste où je pense le climat était plus clément et l'eau plus abondance et où surtout l'homme était plus respectueux  de son environnement 

Une vieille maison fait face à ce vieux ksar, aucun son ne fuse des lieux , seules quelques vieilles chaussures et une vieille
marmite veillent sur les lieux remplis de tristesse mêlée de douceur 

Je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n’existe nulle part sauf dans ma planète, et qu’un petit mouton
peut l’anéantir d’un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu’il fait, ce n’est pas important ça ?
Etre homme, c’est précisément être responsable- A de Saint Exupéry

 

                                                                                                                                             Par Noureddine Toumi
                                                                                                                                                    Le 04 septembre 2020
                                                                                                                                                        Mise à jour le 02 janvier 2023

                                                                                                                                 Photos prises le 04 mars 2014 avec un modeste APN

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SUR LES TRACES DE LA WARIONIA

 

 

 

 

Commentaires (8)

Raymond -  Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA
  • 1. Raymond - Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA | mercredi, 16 octobre 2024
Merci, Cher Noureddine d'avoir ressorti ce qui reste pour moi une découverte importante,
Bessaïh Abdelhamid -  Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA
  • 2. Bessaïh Abdelhamid - Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA | lundi, 09 janvier 2023
Salam Nouredinne et tous les amis,
Je n'avais pas vu les photos de cette escapade en 2014; je découvre tout y compris cette plante mystérieuse nommée Warionia que le Père Raymond a souhaiter retrouver dans son milieu naturel. Kebbar lemîiz ne me disait rien, mais j'ai trouvé que parmi les noms berbères attribués à cette plante, on trouve "abassas"; ça me rappelle une plante de notre steppe, qu'on appelait "bessaïs" de taille modeste-si apparenté à la Warionia-et qui était comestible je pense?
C'est un beau reportage photos de cette région steppique rocailleuse. C'est encore une tristesse de découvrir ces Ksours à l'état de ruines entourés de vergers et de palmiers à l'abondant.
Merci pour ce partage.
Avec mes amitiés.
Hamid
René -  Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA
  • 3. René - Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA | mercredi, 04 janvier 2023
Cher ami,
Vous n'êtes pas seulement amateur d'escapades en montagne, mais aussi curieux de pleine nature, de botanique! Je ne connaissais pas la "wariona". Le Père Raymond témoigne d'une belle énergie et d'une passion constante. Votre périple s'est déroulé dans un cadre grandiose. Du souffle, des muscles! Bien amicalement et bravo pour la qualité des photos.
Raymond
  • 4. Raymond | mercredi, 04 janvier 2023
Merci cher Noureddine ! Je suis très heureux de l'honneur que vous faites à à cette belle plante et je suis heureux d'y participer. Je me souviens de la première fois où je l'ai trouvée, sans la chercher, au fond du Kneg Elakhdar, pas loin de Dayette Elmahjouba, dans le prolongement montagneux de de la palmeraie d'Hammam Arba, toujours sur la commune d'Arbaouet. Elle embaumait cette gorge, elle en faisait comme un paradis. ( Kheg Elakhdar fut un des lieux historique utilisé par les Moudjahidin qui mériterait que l'on s'en souvienne )
Noureddine - Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA
  • 5. Noureddine - Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA | lundi, 02 janvier 2023
Cloué au lit, j'en ai profité pour une mise à four de cette rubrique d'une belle escapade enrichissante
Une pensée sincère à mon ami Georges Salemme qui était très actif sur le site de par ses commentaires et qui hélas a perdu la vue depuis 2 ans
Autre pensée sincère à l'ami Bruno R
Raymond -  Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA
  • 6. Raymond - Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA | samedi, 10 juillet 2021
" Kebbar Maàza ": Le câprier des chèvres. Une plante difficile à découvrir !!
Georges Salemme -  Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA
  • 7. Georges Salemme - Sur : SUR LES TRACES DE LA WARIONIA | samedi, 05 septembre 2020
Je vous remercie pour vos nouvelles rubriques au pays des larmes et wariona que j’ai apprécié avec nostalgie , grâce à vous je revisite cette région que j’ai aimé et que j’aurai voulu connaitre d’avantage .

Georges
Raymond -   SUR LES TRACES DE LA WARIONIA
  • 8. Raymond - SUR LES TRACES DE LA WARIONIA | samedi, 05 septembre 2020
Warionia ! Une asteracée, Du nom d'un botaniste du 19° s. Une plante étonnante et assez rare qui fait penser au Chardon béni mais sans épine et capable d'embaumer le lieu où elle se trouve : à mi-hauteur sur le bord d'un ravin rocheux, une vraie gorge. Son parfum encore plus étonnant qui rappelle certaines pommes mais est bien différent et doit avoir en lui même plusieurs vertus.

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