M'HAMED BOUKHOBZA

 

 

M’HAMED BOUKHOBZA

BIOGRAPHIE

 

C’est à Brezina , dans la wilaya d’El-Bayah , que naquit en 1941 M’hamed Boukhobza

dans une grande famille d’éleveurs nomades de la tribu des Ouled Aissa.

Entourés de nombreux frères , sœurs et cousins …il passa sa petite enfance dans cette

 société nomade qui le marqua durablement et dont l’étude le passionnera des années plus

 tard . La vie dans cette nature vierge   , rythmée par les longues transhumances à travers

le Tell et le Sahara , fut pour lui très riche en enseignements , attisa sa curiosité et forgea son

 caractère.

A Dellys  Il fit sa scolarité chez «  le taleb « sorte de précepteur que s’attachait la famille

  en plein temps et qui se déplaçait sur tous les parcours avec elle.

  M’hamed étudia le coran , les préceptes de l’islam et apprit à lire et à écrire .

  Il apprit aussi beaucoup de son père El Hadj Abdelkader , homme très pieux  ,

  cavalier émérite ,  mais surtout conteur intarissable.

  Ce fut un élève studieux et surtout très curieux  , son jeune oncle El hadj El-bey ,

  fin lettré très  proche de M’hamed , le remarqua et insista auprès du père pour

  l’inscrire à l’école française.

  El Hadj Abdelkader se laissa convaincre et en 1950 à l’âge de huit ans et demi ,

  fut pris en pension dans une famille amie à El-Bayadh .

  Il quitta alors sa vie nomade pour rejoindre les bancs de l’école Française.

  Le changement fut aussi radical que brutal et malgré sa soif d’apprendre et la nouveauté de cette

  vie qui aiguisait sa curiosité insatiable .Il vécut très péniblement les premières années de séparation.

  Malgré cela et les années de retard , il fut un excellent élève , comme il le sera plus tard à Dellys ,

 à Mascara et à Sidi Bel-Abbes , autant de lieux qui lui permirent de découvrir la diversité de son

pays , mais aussi la réalité sinistre de l’occupation.

 

Pen dant la guerre de libération , sa famille , sa famille subit l’oppression  et la repression.

C’est ainsi que l’oncle qu’il chérissait tant , responsable politique important dans la région , tomba

 en 1957 , sauvagement torturé et décapité . Douze autres martyrs de la famille le suivirent.

Ces pertes injustes et cruelles laissèrent en M’hamed de profondes blessures , blessures qu’il ne                     M'hamed Boukhabza

pouvait ni oublier ni pardonner.

Ce fut alors la prise de conscience qui le conduisit à assumer son devoir de militant de la cause Nationale.

En 1957 , à 16 ans à peine , il fut arrêté , emprisonné et toturé.Une année plus tard , il fut encore emprisonné et ne put être sauvé d’un destin tragique que grâce à l’intervention d’un ami de la famille.

 

Ces années de guerre furent aussi douloureuses qu’éprouvantes , mais il continua avec défi et ténacité sa longue marche vers le savoir.

A la fin de ces études secondaires , M’hamed attiré particulièrement  par la rigueur des

 mathématiques , s’envola en 1962 vers Rabat . Il en revient en 1965 avec un diplôme d’ingénieur des statistiques de l’économie appliquée.

Apres un passage à la sous direction des statistiques des finances à Alger , où M’hamed a été une

des chevilles ouvrières de l’organisation et de la mise en œuvre du premier recensement National

 de la population de 1966 . Il fut nommé l’année suivante directeur de l’association Algérienne pour

la recherche démographique économique et sociale ( AARDES )

C’est alors que débuta la riche et brillante carrière de l’un des chercheurs en sciences sociales les

plus reconnus et les plus respectés en Algérie .

La vie professionnelle de M’hamed , marquée par une intense activité de recherche , fut jalonnée  

 de nombreuses publications scientifiques.

Sa formation de staticien fit de lui l’architecte des bases de sondage , des méthodes d’échantillonnage

de dépouillement de toutes les enquêtes que l’AARDES  réalisa quatorze années durant de 1967 à 1981…

 

Avec le roi Juan Carlos d'Espagne

Avec Juan carlos roi d'Espagne

Par ailleurs , en mars 1992 , M’hamed Boukhobza fut l’une des personnalités choisies par le

défunt Président Mohamed Boudiaf comme membre du conseil consultatif national ( CCN )

 

M’hamed Boukhobza fut assassiné le 22 Jin 1993 , laissant derrière lui un héritage scientifique de

grande valeur et plusieurs ouvrages inachevés . Avec lui disparaissait un travailleur acharné ,

profondément ancré dans la société algérienne et un chercheur de très haut niveau d’une probité

et d’une honnêteté intellectuelle exceptionnelle

Assassiné à 52 as au cours d’une période des plus troubles en Algérie contemporaine , il disparut à

 un âge où de par sa maturité et sa pleine activité intellectuelle, il donnait le meilleur de lui  même sur

 le plan professionnel , mais aussi en tant que citoyen engagé pour le développement , la justice et la liberté en Algérie .

 

Tiré d' El watan ( Colloque International  organisé par l'AARDES du 26 au 27 Avril 2008 )

 

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Commentaires (8)

Abderrahmane Mokhtari -  Sur : M'HAMED BOUKHOBZA
  • 1. Abderrahmane Mokhtari - Sur : M'HAMED BOUKHOBZA (site web) | vendredi, 12 décembre 2014
................................................J'ai l'honneur ,l Amitié ,la conviction et le souvenir de mon Ami M'hammed Boukhobza,l'intellectuel patriote infatigable auquel je rendrais hommage tout le temps et auquel j'implorerais Le Tout Puissant par mes prières pour lui réserver le Paradis éternel,Allah yarham Echahid! Allah yarham Chouhada!Allah yarham ehiatt M'hammed Boukhobza !pour son courage,son abnégation,ses connaissances sur la société algérienne et plus particulièrement la steppe,la transhumance ,les terrains de parcours .............,il a toujours su et à n'importe quel moment ,utilisé la méthodologie de recherche pour identifier ,localiser et hiérarchiser les phénomènes étudiés dans leurs enchainements,leurs mécanismes et leurs évolutions,à construire des faits.C'est un grand intellectuel car il a contribué à l'édification de la statistique nationale ,des études nationales pour le développement de l'économie et des études sur les disparités sociales et régionales et,je dirais aussi que c'est un intellectuel qui a su comprendre,évaluer et proposer les remèdes aux maux de la société pour le présent et le futur!et il a beaucoup formé des chercheurs dans le domaine de la statistique et des phénomènes de la société .Un de nos amis a dit de Hièt M'hammed :"Il fut le pionnier de la recherche socio-économique en Algérie,et ceci sans le dire et sans même peut-être le savoir"et pour aujourd'hui je dirais suivons le sillage assumé par Ehièt M'hammed Allah Erhmèh!............................................!Pour moi ,je vous dis de prier pour que Dieu lui offre le Paradis des Chouhadas et celui des Constructeurs et des Intellectuels patriôtes.............Allah Yarham M'hammed Boukhobza!...............................................a bientôt et dans l'espoir de vous lire,votre collègue internaute!Abderrahmane!
Jubba -  Sur : M'HAMED BOUKHOBZA
  • 2. Jubba - Sur : M'HAMED BOUKHOBZA | jeudi, 11 septembre 2014
Des hommes de cette trempe sont devenus des spécimens rares hélas!
Mohamed Boudhiaf était le dalai Lama algérien
Yarham chouhadaiina elabrar
Abderrahmane MOKHTARI
  • 3. Abderrahmane MOKHTARI | vendredi, 09 septembre 2011
................! ,comme le dit notre collègue "amazigh67"parlant de notre ami disparu Allah yarhmeh! "il était droit et honnête avec lui-même et les autres gens.M'hammed !Allah yarhmeh! Allah yarhem Echouhada!vive les Martyrs!........Je me rappellerai toujours de son élan d'homme intelligent et perspicace qui savait trouver la solution au problème de mathématiques à la sortie d'un cours après avoir subi une épreuve de géométrie et d'algèbre!,il savait s'y prendre et il avait l'art et la manière de le faire,comme j'ai toujours envie de parler de ces gens genre" M'hammed "pour les donner en exemple aux jeunes des générations montantes .
Aujourd'hui ,je viens d'acheter un ouvrage réalisé par un ami commun "Hafsi Taîeb":"Le développement économique de l'Algérie" -Expériences et Perspectives" c'est un ouvrage collectif sous la direction de notre ami Si Taîeb.J'ai eu l'honorable surprise de lire tout à fait au début "en dédicace"le texte que je recopie texto pour les amis :" Cet ouvrage est dédié à la mémoire des nombreux amis et collègues,beaucoup trop tôt disparus ,assassinés durant les terribles années de tourmente que le pays a connues .Plusieurs sont mentionnés par les auteurs des différents chapitres
de ce collectif .Il est plus particulièrement dédié à la mémoire de quatre personnalités remarquables dont les contributions ,de toute évidence,y auraient eu toute leur place .Par l'intelligence et la rigueur inhérentes à leurs analyses ,liées à un attachement constant à une Algérie d'ouverture ,de justice et de progrès ,ils nous auraient ,comme toujours ,aidé à mieux comprendre les problèmes de notre société .Aujourd'hui encore,leur souvenir nous est cher et ils manquent à leur famille ,à leurs amis et au pays.
Dans l'ordre chronologique de leur disparition ,il s'agit de :
Djilali LIABES ,M'hamed BOUKHOBZA,Chadly HAMZA et Mohamed KHELLADI!que Dieu aie leurs âmes!et gloire aux martyrs de la République !Je reproduis pour vous la dédicace destinée à :
M'hamed BOUKHOBZA: "Né en 1941 à Brézina,dans la wilaya d'El-Bayadh,M'hamed Boukhobza fit des études supérieures à Rabat ,au Maroc dont il revint en 1965 avec le diplome d'Ingénieur des Statistiques et d'Economie Appliquée.Après un passage à la Sous-direction des statistiques du Ministères des Finances ,il fut une des chevilles ouvrières de l'organisation et la mise en oeuvre du premier recensement national de la population de 1966,puis,l'année suivante ,il fut nommé Directeur de l'Association
Algérienne pour la Recherche Démographique Economique et Sociale ,(AARDES).C'est alors que débutera sa carrière de chercheur en sciences sociales ,jalonnée par la publication de nombreuses publications scientifiques .Il soutiendra sa thèse consacrée aux mutations de la société pastorale algérienne ,dirigée par Pierre Bourdieu,en 1976.Nommé Conseiller auprès du ministre de la Planification et de l'Aménagement du Territoire en 1982,il se vit chargé de la création de l'Office National pour le Suivi et la Coordination de l'Investissement Pivé(OSCIP)dont il fut le premier Directeur Général .Puis,de 1984 à 1990,il exerça les fonctions de Chef de Département ,chargé de l'organisation administrative et du développement local à la Présidence de la République .En 1990,il intégra l'Institut National d'Etudes de Stratégie Globale (INESG)dont il prendra ensuite la direction en mars 1993,après l'assassinat de Djilali Liabes ,avant d'être lui-même assassiné le 22 juin 1993.Auteur de nombreuses publications scientifiques tant en Algérie ,qu'à l'étranger,M'hamed Boukhobza était marié et père de 3 enfants."
Cet ouvrage collectif sous la direction de Taieb HAFSI doit avoir la place dans chaque maison de la culture des villes et villages d'Algérie et évidemment dans fac des sciences sociales et dans les instituts de recherche.
Je remercie les internautes qui me feront le commentaire et me rendront l'écho ,je remercie Si Noureddine pour son hospitalité et les images pleines d'art et d'histoires qui font ma joie et m'éclairent sur les sujets traités.
Je vous dis au revoir et à bientôt dans l'espoir d'avoir vos commentaires chers amis! Abderrahmane,
amazigh67
  • 4. amazigh67 | mercredi, 06 juillet 2011
Ce valeureux fils de l Algerie a trouve la mort parce qu il etait droit et honnete avec lui_meme et les autres gens...De par le poste qu il occupait il voulait dennoncer ces Lucciano qui se sont accapare les biens du peuple et des pauvres gens qui se debattaient dans la misere ...Que DIEU le tout puissant lui accorde sa mesiricorde
brahim d'oran
  • 5. brahim d'oran | dimanche, 30 janvier 2011
un grand hommage a ce monsieur qui fut mon directeur a l aardes de 1967a1970
Abderrahmane MOKHTARI
  • 6. Abderrahmane MOKHTARI | jeudi, 23 septembre 2010
...................Bonjour les amis,me voici,Abderrahmane,moi aussi je vous présente les compliments et bonne fête de l'Aïd Esseghir,je remercie Si Noureddine,Jamel et Hmida d'Algérie-News,d'avoir eu l'initiative d'ouvrir le débat sur la rubrique concernant notre regrette M'hammed BOUKHOBZA ,que Dieu le tout Puissant ait son âme et qu'il lui réserve le Paradis dans la vie dernière !.Notre défunt et cher M'hammed était notre camarade de classe à l'école élémentaire ,c'était dans la plus grande école de garçons de la ville d'El - Bayadh qui s'appelait ,l'école de garçons de Géryville,très exactement au cours moyen 1ère année. A l'époque nous vivions les véritables saisons: l'hiver,un petit printemps,l'été ,l'autre grande saison ,avec son lot de chaleur et l'automne qui devenait ,vite l'hiver à proprement parler;c'étaient ,depuis l'année 1950 à l'année1954 .Nous nous sommes retrouvés ,à côté, au cours complémentaire,établissement qui se trouvait juste en face dans la même rue,actuellement rue Esayad Elouassini (un autre camarade de classe chahid,mort au maquis en 1960,Allah yarhamm Echouhada!)et nous avons effectués ensembles les classes de 5ième,4ième et 3ième,pendant les années glorieuses où la la guerre faisait rage entre les français et les algériens .Il faut signaler que nous vivions une vie d'esclaves,de torture ,de prison,de privations et de misère .L'autre facette de la vie ,c'était celle de la soif d'apprendre de se cultiver et de préparer la libération de notre si cher Pays adoré!Je me rappelle bien de M'hammed , il était l'enfant calme ,sage et avait le don d'être fort en mathématiques car après une composition de maths ont se retrouvaient ensembles,assis sur le trottoir ,à côté du CC et autour de lui pour écouter la solution au problème,il savait s'y prendre et avait l'art et la manière de le faire . Après l'année 1957 1958 ,nous fumes séparés par des circonstances évidentes de la vie qui venait d'être entamée pour les études pour certains et celle du travail pour d'autres .Ce n'est qu'après l'indépendance qu 'on s'est retrouvé par plusieurs occasions mais c'était tellement vite ,qu'on oublie,après.En 1985,à peu prêt ,si la mémoire ne me fait pas défaut,M'hammed,m'a assuré qu'il m'inviterait à Alger ,chez lui pour discuter longuement et pour échanger entre nous .Que Dieu lui gratifie sa bonté ,car il m'a donné l'espoir de bien continuer dans la lutte pour le développement de notre pays si cher à nous deux .
La période,de la série noire,le terrorisme,période que beaucoup de nos semblables faisaient des efforts surhumains pour sauver le pays de la catastrophe,M'hammed fut chargé de la direction de l'institut
d'études stratégiques ,après l'assassinat de notre regretté Eliabbes ;il nous était impossible de le voir pour échanger tellement il était accaparé par ses nouvelles charges de travail. Je regrette de ne pouvoir continuer car le cibercafé ferme . ,à bientôt ,!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!Abderrahmane,
Noureddine ( webmestre Nostalgie )
  • 7. Noureddine ( webmestre Nostalgie ) | vendredi, 10 septembre 2010
Bon aid à vous aussi et merci d'avoir pris l'initiative de postuler sur cette rubrique désésperement vide consacrée à feu M'hamed Boukhobza
mahboubi
  • 8. mahboubi | vendredi, 10 septembre 2010
Bonsoir à tous les GERYVILLOIS.Je tenais à remercier mon ami HMIDA ELAYACHI (ALGERIE-NEW'S) d'avoir organisé une soirée en hommage àM'HAMED BOUKHOBZA.Je vous souhaite à tous un bon AID.

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