M'kam de sid Cheikh à l''arrière plan

AÏN EL MAGHSSEL

   Ain El-Maghssel doit son nom suite aux dernières volontés du saint Sid Cheikh , qui sentant sa mort proche
   recommanda aux Stitteniens avec qui il passa les quatre dernières années de sa vie de placer son corps dès
   qu’il aurait exhalé son dernier soupir sur une chamelle blanche à laquelle on  laisse le soin de la direction à
   choisir et qu’à la première station de cette dernière sera procédé la lotion du corps béni du saint homme,
   persuadé qu’il n’y avait point d’eau dans les parages suite à une sécheresse terrible , la chamelle après
   plusieurs heures de marche s’arrêta à un point ; on rapporte qu’un des Stitteniens ( habitant du ksar de Stitten )
   leva son bâton  et commença à taper sur cette terre si pauvre , quand soudain apparut un  chacal venant de nulle
   part et commença à gratter avec frénésie le sol en poussant des cris plaintifs et grande stupéfaction auprès de
   l’assistance quand  jaillit soudain une eau limpide et abondante et c’est là qu’ils procédèrent à la lotion du corps
   du saint homme et c’est pour perpétuer ce miracle que cet endroit fût appeler « Ain El-Maghssel » et tout prés de
   la source fût élevée une kouba en hommage  au saint homme encore visible de nos jours.

Ain El-Maghssel est dominée par les magnifiques monts de Krekda et par les majestueuses montagnes du Ksel et de Bouderga en plus de quelques
plateaux de faible altitude .
Est encore visible l’ancien ksar d’Ain El-Maghssel et qui semble résister aux assauts du temps , en posant pied sur ces vieilles battisses le temps s'est
soudainement figé pour moi et fus emporté en ces époques  lointaines , grande fût surtout ma stupéfaction voyant la source bénie bétonnée presque
( voir photo ) et qui je ne sais  par quel miracle coule encore de nos jours en minces filets et qui arrive tant que bien que mal à arroser en aval les
quelques potagers que tiennent encore quelques intrépides paysans vu la rudesse du pays au sol dur et très rocailleux et qui est balayé à longueur
d’année par des vents violents .
Aïn El-Maghssel est par excellence la "patrie" de l'azir (romarin) qu'on trouve en grande quantité , malheureusement cette plante comme tant
d'autres espèces connaissent un net déclin d'autres ont quasiment disparu en raison des magasins d'herboristes qui poussent comme des champignons ,
et qui causent des  ravages à la flore ; la boucle est bouclée avec la sècheresse qui persiste depuis plusieurs années , il faut mettre fin à cette hécatombe
et anarchie qui prennent des proportions alarmantes
Cette contrée est aussi connue pour ses hivers longs et rigoureux

De retour je pris pause aux alentours de khalouet Sid Cheikh sur les rives d’une grande guelta ( Marre d’eau )
où pataugeaient quelques couples d’oies cendrées et qui semblent prendre possession de ces lieux je fis aussi
une petite escapade au lieu dit " Hadjrat deriass" où j'aime souvent m'isoler , malheureusement le vent
commençait à se lever je n’eus pas aussi le plaisir de visiter les quelques khalouas de Sid cheikh disséminés sur
les plateaux environnants où le saint homme venait se recueillir et méditer ,
ça ne sera que partie remise et je rebroussais chemin au milieu de grandes touffes de g'taf  qui a été implanté
pour palier la disparition de la plante mère de la région à savoir l'alfa et s’étalaient devant moi des paysages
grandioses et sans fin entrecoupés de temps à autre par un vieux térébinthe isolé .

A quelques 4 kilomètres plus au sud de Aïn El- Maghssel et au lieu dit : Khneg Mahdjouba est située une station
rupestre représentant plusieurs figures dans le style de Tazina ( figurations humaines de chasseurs avec boucliers ,
des femme, des éléphants, antilopes et le fameux buffle antique ...)
Ces stations mériteraient bien leur inscription sur la liste du patrimoine culturel de l'humanité comme d'ailleurs 
d'autres stations de la wilaya (département)

Khneg Mahdjouba a vu aussi une sanglante bataille entre les djounouds de l'ALN et l'armée coloniale , on dénombre
plusieurs morts et blessés des deux cotés comme en témoignent les nombreuses cartouches et balles découvertes sur
ce site grandiose, on peut aussi distinguer sur quelques gravures rupestres des impacts de balles

NB/ Kheneg Mahdjouba : un khneg est un passage plus ou moins étroit coupant une colline ou djebel
- Mahdjouba : prénom d'une femme
- Djounouds : soldats

Par Noureddine Toumi
le Mardi 18 février 2025
Photos prises le 29 décembre 2009 et 12 Mars 2012

    AÏN EL- MAGHSSEL