SID EN-NACEUR - STITTEN

 

               

 

    SID EN-NACEUR - STITTEN 

SUR LES TRACES DES SAINTS

           

            

  Je n’ai pas revu sid Naceur depuis grés de dix ans, mon escapade cette fois ci ne fut pas de tout repos
  vu les conditions climatiques déplorables ce qui accentua  mon désarroi c’est de voir et constater combien
  ces contrées avaient changé elles qui étaient autrefois couverts d’alfa et de drine , l’alfa ne subsiste
  qu’en de rares parcelles, en cette journée le ciel était gris d’une pâleur à vous glacer l’échine sans compter
  le vent de sable, le paysage était d’une tristesse inouie , le long de la route quelques maisons étaient en
  ruine et abandonnées, je ne sais pourquoi mais j’ai toujours été attiré par ces maisons en ruine qui dégagent
  une tristesse poignante , aucun son ne fuse de ces lieux grouillants de vie jadis  , que de joyeux cris d'enfants
  se sont tus à jamais , on pouvait aussi autrefois tout au long du parcours percevoir de jolies kheimates
  (tentes arabes) , des chevaux , et d'immenses troupeaux d'ovins , presque tout a disparu , sècheresse, labours
  anarchiques  ont eu raison de cet écosystème ô combien fragile et qu'on n'a pas su préserver
  Un beau bâtiment côtoie la kouba de sid En-Naceur, j'ai toujours cru que ce batiment était l'oeuvre de l'armée
  coloniale , au fait cet édifice religieux d'avant l'époque coloniale comme me l'a confirmé le Dr Djelali Boumediene
natif de la région, il servait de zaouia (école coranique) et de refuge pour les visiteurs, sa construction date du quinzième siècle 

Les ouled sid En- Naceur et tribus des alentours ont participé activement aux insurrections de cheikh Bouamama et de l'émir Abdelkader , le Dr Djelali m'a informé
que même le sceau de l'émir Abdelkader se trouve chez le cheikh de la zaouia des ouled sid En-Naceur, la zaouia fût fermée par l'armée coloniale entre 1882 à 1886
et des milliers de livres de sciences islamiques et arabes entreposés dans cette zaouia ont été emportés par l'occupant  ,  
C’est dans ces contrées que sid Naceur établit sa kheloua sur les bords de l’oued qui porte son nom.
Autrefois on pouvait même apercevoir des poissons au fond de l'oued, aujourd'hui ce n’est qu’un simple filet d’eau qui le  traverse.
Hélas cette zaouia historique est livrée à elle même et menace ruine à tout moment

Des nomades dont les campements sont aux alentours  ne tardèrent pas à reconnaître que l’ascète qui était venu s’établir dans leur contrée était un ouali (saint) ,
et ils en éprouvèrent une grande joie, car ils savaient que la baraka ou la bénédiction de Dieu, est toujours avec ces saints.
La kheloua fut dès lors le but des pieuses visites des Nomades de cette région et même d'autres contrées lointaines du pays.
On rapporte que Sidi En-Naceur était la générosité même,  observant scrupuleusement les recommandations du seigneur tout puissant
Sid Naceur mourut, à l’âge de soixante-dix ans, en odeur de sainteté.
Les Hrar, envers lesquels il s’était montré si largement bienveillant, lui élevèrent une kouba sur l’emplacement même où il avait établi sa kheloua en arrivant
dans le pays.
Plus tard, les descendants du saint, qui avait fait souche dans le pays, groupèrent leurs tentes et leurs sépultures autour de la koubba de leur ancêtre ; ils avaient
fini, avec le temps, par former la tribu religieuse des Oulad-Sid Naceur. La rivière qui coule , quand il tombe de l’eau, au pied de la koubba du saint homme
a pris le nom, après sa mort de « Oued Sidi-En-Naceur ».
Le nombre de ses enfants est de vingt deux, quatorze sont morts en bas âge, huit sont restés, ce sont : Salem ben Naceur (Dans le mont des Ouleds Nails),
Ali ben Naceur (A Tunis) , Moussa ben Naceur (A la Mitidja) , Mohamed Ben Naceur, Mohamed surnommé Abi Djaneh (A Chlef), Barkat ben Naceur
( Chez les Chaouia),Omar ben Naceur(a béni Yaagoub, chez les béni Meryan,une fraction étant aussi à Tlemcen), Abderahmane ben Naceur (Au Djebel Amour)…
D’autre descendants honorés à Djebel Ksel, Timimoun. Ils sont réputés, abusivement, orgueilleux, malins et surtout bavards.
En réalité, ils sont réservés, prêcheurs de bonne foi et surtout dotés d’une certaine éloquence humoristique
Chaque année une waâda est célébrée en l'honneur de ce saint homme, elle se tient généralement à la fin de l'été

Je pris la peine par la suite de faire un détour sur Stitten , le pays est immense avec ses plaines sans limite , on se sent libre et léger comme le vent , parfois on
perçoit dans l’horizon lointain des gours ou mamelons dont la fameuse Garet El Ghachoua qui fût le théâtre d’un combat sanglant entre les troupes coloniales
et celles de sidi Hamza (ouled sid Cheikh) et ce juste quelques jours après la bataille de Aouinet Boubekeur (environs de Stitten) et qui a vu la défaite de la
colonne du colonel Beauprêtre, ce dernier fût massacré avec sa troupe par si Slimane Ben Hamza et ses hommes , sidi Slimane mourut aussi à son tour dans
cette sanglante et historique bataille .
Stitten a vu aussi le passage de l'émir Abdelkader et du Cheikh Bouamama
Un orage salvateur suivi de quelques pluies atténua cette lourde atmosphère , je restais un bon moment au beau milieu de cette pluie bienfaisante
Stitten est bâti sur une éminence encaissée dans un véritable amphithéâtre de montagnes. Quelques jardins autrefois florissants bordent l'Oued-Stitten.
De la Koubba d'Abd-el-Kader, la vue embrasse l'ensemble d’une puissante formation de grès, du vieux ksar et du nouveau village

Deux jours plus tard je suis revenu revisiter ces contrées par une belle journée claire et lumineuse , Sid en - Naceur me parut plus
accueillant.. Ici l'imagination se complaît dans le vide charmeur et l'immensité de ces grandes  platitudes sans fin, c'est sur les berges et hauteurs d'oued sid En- Naceur que j'ai vécu cette sensation, quelques dépôts de sable et tamaris emportés par les crues garnissent le  berges de l'oued ,  d'autres ont pris naissance, ça et la des fissures béantes au bord de l'oued que les crues d'automne viennent creuser, une pauvre tortue était prise dans les eaux boueuses de l'oued aussi pris-je la peine de la sortir de ce piège mortel 
Le soleil commençait déjà à décliner sur ces horizons splendides que rien ne vient troubler , je pris le chemin du retour le coeur léger 

                                                                                                            Par Noureddine Toumi
                                                                                                                      Le mardi 23 Aout 2022

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