ZAOUIA

 

 

 

ZAOUIA DES MOUWAHIDINE

MOSQUEE SIDI MOHAMED EL-HADJ EL- ATHARI

 

   La zaouia des mouwahiddines a été bâtie en 1930 sous la direction des ouled sid cheikh ( 1891 - 1954 ), par le cheikh
   
« etaki »(fervent croyant) si Mohamed ben Bahos descendant des ouled sid cheikh; on rapporte que ce cheikh suivait
   
etarika soufia à ce sujet il a été nommé cheikh de la part de la confrérie des    ouled sid cheikh en l’an 1950.  En 1944 ,
   
l’armée coloniale a découvert une quantité non négligeable d’armes à la zaouia , sans compter les réunions secrètes qui
   
se tenaient à l’intérieur pour les préparatifs de la révolution, à ce sujet le cheikh et ses disciples ont été mis sous
   
résidence surveillée pour plusieurs mois à la garnison de El-Bayadh, ensuite le cheikh fût transféré à Oran et conduit
   
devant le tribunal militaire pour incitation à la rébellion. 
   
Parmi les sujets de la zaouia ( élèves ) beaucoup ont rejoint les rangs de l’A.L.N .En 1946 sid El Hadj Bahos a crée une 
   
autre zaouia à Skhouna (Saida ) qui a été par la suite tenue par son fils (1924 – 1986 ) qui à son tour fut emprisonné 
   
en 1957 
   La zaouia a été d’un très grand apport et secours pour les moudjahidines et les pauvres , et que beaucoup de personnes furent sauvées pendant la terrible famine de 1945 qui décima bon nombre de personnes
La zaouia a été à plusieurs reprises brulée par les troupes coloniales et tous les sujets de cette zaouia furent regroupés dans un camp sous la surveillance de l'armée coloniale dans 
la commune de de Rogassa dix kilomètres plus loin

Sur un mur de la façade de la zaouia le cheikh si Hakkoum m'a montré quelques impacts de balles datant de la période coloniale
Après l’indépendance elle a été rebâtie par sid cheikh et qui a suivi les recommandations de son père à savoir : Apprentissage du coran et venir 
en aide aux plus démunis
En 1945 la zaouia comptait en son sein 375 élèves en quête de savoir sans compter la prise en charge des gens démunis à qui repas et gîtes étaient assurés

La mosquée sidi Mohammed El-hadj El-Athari qui est située à deux pas de la zaouia, a été construite sous terre à l'aide d'outils rudimentaires : pioches, burins, pelles... et ce pour échapper aux exactions de l'armée coloniale qui n'hésitait pas à mener des incursions et opérations dans la région pour surveiller la remuante tribu des ouled Ziad et la fraction des Jramna

A l'intérieur de ce sanctuaire on distingue une grande salle de prière et à l'extrémité quelques petites pièces ont été aménagées réservées aux tolba ( se dit de ceux qui enseignent le coran ) , on distingue même à l'intérieur de cette zaouia un puits encore en service de nos jours
Ont été façonnées des petites ouvertures sur le toit de la mosquée pour laisser passer l'air et la lumière, la lumière ici a quelque chose de magique

La zaouia est actuellement tenue par le cheikh si Hakkoum de la tribu des ouled sid Cheikh qui est né même dans cette zaouia, j'ai trouvé le cheikh un peu affaibli suite à une intervention à coeur ouvert subie dix jours auparavant
Mais je sentais en lui une véritable énergie spirituelle loin de celle du désespoir qui nous gagne nous autres au moindre petit bobo , il a eu l'amabilité de me faire visiter la zaouia et m'accorder une entrevue filmée retraçant un petit aperçu historique de cette zaouia unique en son genre (voir vidéo juste au dessous du diaporama photo)
On peut aussi distinguer à quelques encablures de la zaouia trois khalwates (refuges) érigées elles aussi sous terre où quelques élèves viennent s'isoler pour réciter et apprendre le saint coran , sur une gara (butte ) est visible une Qouba (mausolée ) où est enterré le père de si Hakoum et juste à quelques pas la tombe de la maman du cheikh entourée d'une houeïta (amas de pierres)

Plus loin et aux abords d'un l'oued on distingue les restes d'un vieux ksar en ruine et deux Qoubas* témoins d'une époque à jamais révolue 
La zaouia survit grâce à des donateurs des quatre coins du pays , à quelques lieux on voit au loin le lieu dit Rheb , c'est en ces lieux qu'a été tué le lieutenant Wembrenner par la tribu des 
Jramna le 18 avril 1881, ce dernier était venu en compagnie de trois spahis arrêter des émissaires du cheikh Bouamama hôtes des Jramna, après cet acte retentissant cette tribu a été harcelée par l'occupant si bien que beaucoup de ses membres ont fui, ce fût le début de l'exode de cette tribu rebelle, on les trouvera tantôt au Gourara tantôt au Touat et même chez les Touaregs, certains ont rejoint Cheikh Bouamama, on trouve même suite à cet exode forcé des membres de cette tribu à Ghadames en Lybie,
On leur impute aussi sans preuve l'assassinat du lieutenant Palat parti en expédition vers le Gourara, trois chefs des tentes des Jramna à savoir : Bouhafs ben Larbi, Naïmi ben Cheikh et Larbi Ould Mohamed furent envoyés en Corse au pénitencier de Calvi, on retrouve même le crâne d'un résistant des Jramna parmi les centaines de crânes d'algériens exposés au fameux musée de "l'homme" à Paris en France 

La chanson ya el menfi (le banni) qui accompagne cette rubrique incarne la souffrance et la tragédie vécues par nos valeureux ancêtres
bannis par l'occupant vers des pays à des dizaines de milliers de kilomètres sans aucune possibilité de retour et ce pour avoir oser braver cet occupant

NB/ Qoubas: mausolées 

 

                                                                                                                                  Par Noureddine Toumi
                                                                                                                                               Le mardi 29 octobre 2024

 

Photos prises le 14 fevrier 2023
Le présent album comprend 151 photos 
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La chanson "Ya El Menfi " (le déporté) - Gouli l'oumi ma tebkich ( dites à ma maman de ne pas pleurer)
 est interprétée par Akli Yahiatene en hommage aux déportés algériens de Nouvelle Calédonie , de Calvi
 et de l'île Sainte Marguerite

 

ZAOUIA ET MOSQUEE DES MOUWAHIDDINE

 

 

 

 

MON ENTREVUE AVEC LE CHEIKH SI HAKKOUM

NB/ Cliquez sur pause du lecteur musique ci-dessus pour pouvoir écouter l'interview

 

 

 

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Commentaires (4)

René - Sur : ZAOUIA
  • 1. René - Sur : ZAOUIA | dimanche, 03 novembre 2024
La zaouia avait donc subi la violence de l'armée française.La mosquée comporte des tapis de prière de toute beauté et les nombreux murs de pierre du ksar abandonné rappellent l'intensité de la vie autrefois dans ces lieux.Aujourd'hui, vous l'avez recréée avec votre foyer et la bouilloire..Vivement que vous puissiez reprendre vos parcours dans ces zones immenses et silencieuses.
Bien amicalement.
Noureddine - Sur : ZAOUIA
  • 2. Noureddine - Sur : ZAOUIA | mardi, 29 octobre 2024
@personne
Idem pour moi , tout petit quand j'écoutais Ya lmenfi je ne pouvais retenir mes larmes
C'était l'époque d'une Algérie belle et authentique
Pensées à nos ancêtres exilés
Cheikh. B - Sur : ZAOUIA
  • 3. Cheikh. B - Sur : ZAOUIA | mardi, 29 octobre 2024
salam et bon retour
j'ai jamais su que ces lieux existent à El bayadh c'est magnifique Merci du coeur
Mes amitiés au cheikh de la zaouia tout en lui souhaitant un prompt retablissement
personne - Sur : ZAOUIA
  • 4. personne - Sur : ZAOUIA | mardi, 29 octobre 2024
Il y a dix ans déja lorsque j'ai visité cette zaouia pour la première fois il m'a semblé que je n'appartiens plus a ce patelin je me suis senti si faible si ...
j'ai poussé un cri silencieux pour dire ou etes vous historien géologue antropologue venez voir ce que je vois les miracles de mes ancetres des piliers sculptés à plusieurs metres de profondeur pas un gramme de ciment ni de fer ni de sable pourtant la région a connu des phénomènes naturels séismes innondations tempetes sans que le terrier béni ne soit touché
la clé du miracle ne se trouve pas entre les mains de nos ingénieurs ceux qui ont batis les immeubles de BOUMERDES
le miracle ne peut etre visible que chez une minorité n'hésitez pas a visiter et merci merci nourreddine d'avoir rendu l'ame à nos richesse
un batis bio au naturel si solide si spirituel
Les photos sont epoustouflantes
Ya El menfi me fait pleurer

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