L'ATLAS SAHARIEN ENDEVENIR

 

 

L'ATLAS SAHARIEN EN DEVENIR

 

 

SUR LES PAS DE NESS BEKRI

(Sur les pas des gens d'autrefois)

 

   En ces contrées le silence est complet: et troublant c'est l''âme même du l’atlas saharien , contrées appelées autrefois
   
à juste titre "bled el khouf" (le pays de la peur), et nous comprenons aisément l'angoisse du voyageur perdu dans ces
   
immenses solitudes en ces périodes reculées. L’ascension du col de djebel El Heïmeur est difficile de par ses pentes
   
abruptes et glissantes ,    la  montagne se dresse à pic aux rochers éboulés , la vegetation est très rare et se résume de
   
quelques peuplements de rtem (genêts) et de remth surtout aux pieds de la montagne le long    de quelques talwegs ,
   
plantes qui résistent merveilleusement bien aux rudesses  du climat (chaud en été et glacial en hiver) , la faune est 
   
quasiment inexistante en raison du braconnage et de la sécheresse , ma seule découverte lors de mon escalade fût la
   
découverte d'un nid niché dans un petit creux rocheux à l'abri des regards, je suppose que ce nid est celui d'un petit
   
passereau du désert qui devient lui aussi très rare , il est difficile d'observer  ce petit oiseau tellement il fait corps avec
   
son paysage environnant , on peut peut aussi distinguées quelques tourterelles dans des khnegs boisés
   Les quelques sources se sont tous taries telle Aouinet Sam aux (la source des idoles) environs de El Faraa
   A propos du défilé de Theniet Tmar , la légende rapporte qu'une caravane des Ouled Moumen, n'ayant pu passer par

l'oued Cheria, (environs de Krekda) qui était occupé par leurs ennemis, pratiqua cette tranchée à travers la montagne de djebel El Heïmeur. un mekam a été élevé dans le défilé
de Theniet Tmar en hommage au saint sid El hadj Eddine sous des oliviers de plusieurs siècles , malheureusement ce m'kam n'existe plus de nos jours, le col se termine
en cascade de rochers et devient complètement impraticable en certains endroits . des hauteurs on a une vue imprenable sur l'immense plaine d'El faraa , c'est de ce point que

commence la porte du désert
Par le passé toute cette région était très giboyeuse comme aime à l'appeler l'homme dit "moderne" et fréquentée par les gazelles, les mouflons, les ouahches et l'antilope adda, que

les nomades appellent mha

Bien des peuplades ont habité ces contrées par le passé , selon les historiens L'Homo erectus (homme se tenant debout), parfois dénommé atlanthrope (homme de l'Atlas), a dû être
présent il y a un million d'années, dans l'actuel mont des ksour (Atlas Saharien)
Il était relativement de petite taille, autour de 1,50 mètre. La cueillette et la chasse étaient ses principales activités. Dans un contexte où le climat était alors plus froid et plus humide,
ses proies appartenaient à une faune où coexistaient des animaux nordiques (cerfs, sangliers notamment) et des animaux africains (éléphants, girafes, hippopotames). Ses outils et ses
armes étaient composés de pierres taillées, souvent sur deux faces opposées (bifaces)…

Pour le chercheur, (François Cominardi) un fils de Aïn Sefra « il ne fait aucun doute que les Néandertaliens qui, entre 35 000 et 15 000 , ont véhiculé la civilisation atérienne, du Maghreb jusqu’au contact de la zone sahelienne, ont non seulement traversé nos montagnes (monts des Ksour) mais qu’ils s’y sont installés de façon durable.»

Les plus anciennes sépultures semblent être la vingtaine de monuments à enceinte circulaire, situées à quelques kilomètres d’Aïn-Séfra, notamment à la source à Argoub El Moghar,
au pied du djebel Mekther et à Aïn Ben Serrara dont le capitaine Dessigny explora une partie entre 1902 et 1907. Quelques ossements y furent découverts dans certains de ces édifices.

Cependant les premiers renseignements assez sûrs sur le peuplement de la région d’Aïn-Sefra commencent véritablement avec les tumulus.

Les tumulus sont les tombeaux des gens qui vivaient dans ces régions à cette époque reculée. La tradition populaire les nomme krakir,
 rjam ou qoubour El jouhala.
Des études sur les tumulus de la région d’Aïn-Séfra ont été publiées par Petit en 1905 et par Dessigny en 1908. Dessigny les classe en trois

genres selon le type de construction.
Le premier genre se trouve dans un rayon de 35 kilomètres d’Aïn-Séfra, notamment à Theniet El Ghazala, Chegguet El Mouillah,

Garêt Ed Dbaâ et Oued Séfra ; le second genre  notamment au djebel Mekhter, Founassa, Mehisserat ; le troisième, à Aïn Bendouma, Argoub El Moghrar, Garet Ed Dbaâ.

La présence de ces nécropoles de tumulus, qui se comptent par dizaines selon l’inventaire effectué par Dessigny entre 1904 et 1907, montre bien  qu’une population nombreuse a existé dans la région du mont des ksour à l’aube de l’histoire.
Dans ces tumulus, on a trouvé des squelettes mais aussi du mobilier funéraire et c’est ce mobilier qui accompagnait les morts qui a
permis de dater ces tumulus : c’étaient surtout des bagues et des bracelets en fer, en argent ou en cuivre. En 1914, avant la première guerre mondiale, une mission de chercheurs allemands sous la conduite du professeur Frobenius est venue explorer les tumulus des Monts des Ksour. Gauthier qui a commenté les résultats de la mission Frobenius publiés en 1916 écrit :
« ces innombrables tombeaux ont bien l’air d’être historiques, tout au plus protohistoriques 

Malheureusement l’Atlas Saharien connait de profonds bouleversements avec l’introduction de l’agriculture intensive qui aura des répercussions
très graves sur un écosystème déjà très fragile et ce malgré la sonnette d'alarme lancée par divers experts quant à ces projets insensés et fous 

NB/ Il a été procédé à un aménagement de la route sur une distance d'environ 500 m sur les gorges de Theniet Tmar en plus d'un petit pont qui n'avait pas lieu d^être tout comme l'aménagement de ce tronçon routier, travaux qui ont complètement dénaturé ce magnifique site, le bitume enlevé de cet ancien tronçon routier a été jeté au milieu de ces oliviers
plus que centenaires sans compter plusieurs parcelles de terrain éventrées ça et là 
Pourquoi ce gâchis et ce massacre?

 

                                                                                                                                           Par Noureddine Toumi
                                                                                                                                             En ce 21 ième jour béni du ramadan
                                                                                                                                      Le mercredi 12 Avril 2023
                                                                                                                                En hommage à Manina là où que tu sois

Le present album comprend  147 photos au format Ultra Grand Angle
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DJEBEL EL-HEÏMEUR - SUR LES PAS DE NESS BEKRI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires (2)

Noureddine -  Sur : L'ATLAS SAHARIEN ENDEVENIR
  • 1. Noureddine - Sur : L'ATLAS SAHARIEN ENDEVENIR | jeudi, 20 avril 2023
Merci cher ami René
A d'autres découvertes de cette région si riche
René -  Sur : L'ATLAS SAHARIEN ENDEVENIR
  • 2. René - Sur : L'ATLAS SAHARIEN ENDEVENIR | mercredi, 19 avril 2023
Bonjour,
En plus du talent de photographe, celui de l'escalade dans cet atlas si riche de ses chaos de rocs, de ses fleurs rares, de ses arbres épars, de ses tombeaux.
Merci de ce cadeau visuel. Bien chaleureusement.

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