A TRAVERS LE MONT DES KSOUR
A TRAVERS LE MONT DES KSOUR
A vrai dire ce n'était pas mon itinéraire programmé la veille, j'avais pour idée de me rendre
à la waâda de sidi Ahmed El Mejdoub qui se tient chaque année en ce mois d'octobre à la commune
de Asla, sitôt arrivé il y avait une foule immense venue des quatre coins du pays, étant de nature
un peu solitaire et n'aimant pas la grande foule, je rebroussais chemin au plus vite et mettais le cap
vers Ouarka, qui reste à mes yeux l'un des plus beaux sites d'Algérie et étant connu par les géologues
sous l'appellation du cirque de Ouarka , là aussi le massacre causé à l'environnement est visible et ce par
une présence "humaine" quasi quotidienne, je ne reconnaissais plus les lieux que j'avais connu tout petit dans
les années soixante dix, comble d'ironie et de malheur une sorte de cafétéria a été construite au milieu de la zone
humide où nichent des oiseaux d'eaux, par le passé existait une faune remarquable caractérisée par la présence
du Porc-épic, du Chacal doré, de la Genette et surtout celle de l’Ecureuil, hélas tout a été décimé dans le
silence le plus absolu , les eaux usées lors de mes visites précédentes était déversées dans ce petit lac
Et si sur un quelconque site de la sorte où le minéral maitrise l'art Abstrait c'est bien à Ouarka, la foule se faisait
un peu dense, je rebroussais là aussi chemin et je mettais le cap vers Nkheila , dans un de ces ouvrages Charles
Kleinknect, dans son livre: "Une vie au service de l'Algérie et du Sahara" ce dernier décrit l'oasis de Nkheila
par ce qui suit:
" ... perdue, immuable, dans la tranquilité silencieuse d'une vallée de roches et de sable fin.
Avec ses quelques palmiers sauvages inondés de soleil, baignés par une source cachée sous les papyrus et
les capillaires, entourés d'une végétation luxuriante, cette émeraude, piquée dans une immensité ocre, aride,
devait ressembler au jardin de l'Eden, bercée par le bruissement des palmiers, le murmure de l'eau et le
roucoulement des tourterelles. Station privilégiée, respectée par le voyageur de passage, elle ne présentait
aucune trace de bivouac ou de pollution, les empreintes de pas elles-mêmes étaient effacées par le vent.
Comment ne pas évoquer Baudelaire, son où "le monde s'endort dans une chaude lumière et où tout n'est que
ordre et beauté, luxe, calme et volupté ".
Hélas nos "décideurs" et "stratèges" n'ont trouvé mieux Ô mon Dieu que d'ériger une aire de jeux (balançoires et autres)
dénaturant complètement les lieux, nul son d'oiseaux n'est perceptible, mes déboires n'allaient pas s'arrêter là , de
retour je décidais de faire un détour au lieu dit Tazina pour voir un monument érigé au milieu du dix huitième siècle par
l'armée Française au colonel Beauprêtre, grande fût ma stupéfaction et ma consternation en le voyant saccager ou
du moins une partie, alors qu'il est censé être protéger en témoignage d'une grande bataille livrée à l'occupant sur les lieux
sous la conduite du Cheikh Bouamama, je m'arrête là ayant des nausées (pardon)
A l'ami et Père Raymond en souvenir de notre inoubliable escapade et notre longue
marche de près de six heures sur les lieux en 2013
Par Noureddine Toumi
Photos prises le 14 Octobre 2016
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Photos prises au format Ultra Grand Angle
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Commentaires (5)
- 1. | dimanche, 30 octobre 2016
- 2. | lundi, 24 octobre 2016
J'espère que les fêtes qui animent bien des cités:Asla..Arbaouat..Benoud.. l'Automne se déroulent au mieux avec cependant quelques pluies généreuses et ..discrètes.
Bien amicalement fr. Bruno
- 3. | mercredi, 19 octobre 2016
m’a rappelé des souvenirs. vos photos sont magnifiques , la palette des couleurs , l’étendue , l’immensité des
plaines j’en rêve et vous qui êtes sur place vous vivez ça avec une grande joie et un plaisir infini.
- 4. | mardi, 18 octobre 2016
Hélas l'amie pas grand chose à faire, un dicton de chez nous dit ceci: "Une seule main ne peut applaudir"
Amitiés
- 5. | mardi, 18 octobre 2016
Vous nous montrez les beautés de ce désert qui pour moi est à l'opposé de l'idée que je me faisais du désert.
Ici, les paysages sont différents, tourmentés, chaotiques, comme s'ils avaient subit des tremblements de terre à répétition (ces collines aux strates en biais au lieu d'être horizontales), ces rochers aux couleurs de métaux: fer, cuivre; ce bleu indéfinissable, ces monts et même ces montagnes, ces vallées, ces oueds, et ce lac dans lequel quelques canards et poules d'eau barbotent encore.
Vous avez constaté, et vous en êtes bouleversé, les destructions actuelles et malheureusement programmées de ce lieu qui a jusqu'à ce jour défié le temps, les tempêtes, la sécheresse.
Mais hélas, contre la bêtise et la cupidité des hommes il ne pourra pas résister.
A moins que des hommes courageux et visionnaires, comme vous, arrivent à se faire entendre en prenant la défense de leur patrimoine.
Arriverez-vous à fédérer des hommes de cette envergure ? Je vous le souhaite, très sincèrement.
Amicalement,
Mijo
Je sors toujours éblouie,émerveillée par la beauté de nos paysages,j'ai revisité les montagnes sacrées qui m'ont marquée.
Merci pour ces évasions gratuites.