SUR LES PAS DE NOS ANCETRES
SUR LES PAS DE MES ANCETRES
KHENEG LAROUIA
Une muraille taillée à pic domine l’oued Saggar , c'’est Kheneg Larouïa, la Gorge de la mouflone (femelle du mouflon), qui monte
très escarpée : La légende rapporte qu'une mouflone, serrée de près par des chasseurs, aurait sauté, dit-on, du haut de cette gorge.
Le chemin se perd dans une région ravinée, bouleversée à l’excès, parfois décharnée affreusement et que le moindre faux pas n'est
pas permis , plus loin, on distingue El iyab (les boiteux) élèvent leurs pic difforme, ayant vaguement l’aspect d’une tête humaine.
On raconte qu’un frère s’étant épris de sa sœur en cet endroit, Dieu les maudit et les métamorphosa en pierre.
Le khneg recèle en son sein plusieurs grottes dont Ghirane-El-Baroud (cavernes de la poudre) appelées ainsi à cause du
salpêtre qu’elles produisent.
Ce sont des grottes naturelles qui servaient autrefois de refuge aux écumeurs du désert, il paraît qu’on y entend encore des bruits
étranges, ses grottes en d'autres temps lointains servaient aussi de refuge pour les hommes du néolithique
Tout près apparaît El-Messaoud (l'heureux) , une grande dune qui abriterait, dit la légende, un magnifique bordj rempli de trésors
gardés par un ange métamorphosé en slougui noir (lévrier noir.)
Au milieu du dix huitième siècle, le general Marlincau en expedition dans cette région avait pu apercevoir sur les hauteurs rocheuses qui sont à droite de khneg Larouia des
populations qui fuyaient à la vue de sa colonne , mais elles se sont réfugiées comme elles le font toujours en pareille circonstance dans ghirane el baroud (grottes de la poudre)
qui sont situées sur le versant sud de l'arete rocheuse dans laquelle est taillée chegua (fente , crevasse - voir photos) , et le general n'avait pas jugé utile d'y aller les chercher
Lointain ce passé où ces falaises grouillaient de mouflons et bien d'autres animaux, hélas tout a été décimé
AÏN LAAMARA
Le ksar d’Aïn Laamara aurait été bâti par Bent El-Khass, et elle en aurait fait sa capitale. Il aurait été alimenté par une source abondante
arrosant de vastes jardins garnis d’arbres fruitiers, de légumes, de vignes. Cette eau était conduite, d’après ce qu’on m'a appris,
par un canal d’irrigation jusqu’à la grande dhaya d’Oum El-May ( Environs du campemant de notre ami si Larbi) qui se trouvait alors transformée en vergers. L’imagination du Saharien voudrait que l’eau fût alors si abondante qu’elle avait, dit-il, la force de charrier tous les jours une caisse de vivres. L’eau bienfaisante prenait elle-même le coffre aux provisions et le portait diligemment depuis le ksar jusqu’à la dhaya pour encourager les travailleurs des jardins.
Lors d'une éxpédition de l'armée coloniale au milieu du dix huitième siècle on a trouvé à Ain Laamara que des amas de pierre vestiges de l'ancien ksar tout comme un vieux cimetière érigée sur un monticule et qui est encore visible de nos jours,
On rapporte qu'à sa mort Bent El-Khass le khol de ses yeux descendit sur ses dents, le souak qui rougissait ses gencives monta à ses yeux. Et par la volonté d'Allah, très juste, très bon, elle garda dans la mort une splendeur de beauté, terrible, telle que les hommes n'en ont plus jamais vue. ...
Des travaux ont été entrepris pour renover ce "vieux ksar" , ce fût à mes yeux une vraie débacle vu que les travaux ont été réalisés sans la moindre
étude sérieuse
j'aurais aimé voir ce ksar en ruines plutôt que cette rénovation sans âme, le puits de Aïn Laamara éxiste encore et donne une très belle eau claire et limpide
NB/ Le khol est une poudre de couloir noire , il était utulisé autrefois par les femmes pour se maquiller et même pour soigner les yeux
Le souak servait à se brosser les dents pour se débarasser de la plaque dentaire et pour garder une bonne haleine de la bouche ? IL PROvient d'un arbre appelé Arak (source Wikipedia)
OASIS DE BREZINA
L’oasis tirerait son nom d'une certaine maraboute appelée Lalla-Brizina qui aurait été contemporaine de Sid El Hadj Bahos. Elle est dit-on d' une origine Hilalienner de la tribu des Beni-Ameur. (tribu venue d'Arabie) , sur une petite gara (monticule) dominant le ksar et la palmeraie est perché le bordj de Si Hamza, il est actuellemment en ruines et abandonné à un sort funeste (je n'en diirais pas plus)
GOURS DE BENT EL-KHASS
Masses imposantes de graviers, falaises aux flancs déchirés, surmontées de terrasses rocheuses témoins de l’érosion qui les a façonnés
La légende raconte que cette région des gour était jadis un plateau élevé, habité par une tribu farouche
Un jour, le saint Sidi Mohammed ben Abdallah vint dans cette tribu pour essayer de la gagner à sa cause. Déçu par l’accueil
qui lui fut fait, furieux, il jeta sur elle son anathème : aussitôt le plateau se découpa en gour à la grande terreur des nomades qui se virent
tout à coup dispersés, isolés les uns des autres.
Bien plus tard la légende nous apprend que cette gara fût habitée par une femme du nom de Bent El Khass , elle campait sur la gara quand
elle fut attaquée par un grand chef nomade. Plusieurs assauts furent donnés par les assiégeants sans succès. Ceux-ci résolurent alors de la
bloquer afin de la réduire par la faim et la soif. Les assiégés étaient alimentés par une petite citerne1 creusée par eux au milieu de la gara.
Mais le siège dura trop et le réservoir commençait à tarir. L’intrépide femme usa de ruse. Au moment où ses enne mis croyaient la tenir,
elle fit couvrir de laines mouillées les abords de la gara à la grànde stupéfaction des assiegéants. « Quoi ! s’écria le chef ennemi, elle lave ses
laines, alors que je la croyais réduite par la soif ! Par Dieu, j’ai affaire à une sorcière ou à une sainte' maraboute ! » Et il leva son camp découragé.
La légende ajoute que cette femme avait un fils qui, malgré ses soins les plus assidus, restait débile. Elle lui dit un jour avec tristesse : « O mon fils ! Tu n’as ni la poitrine large d’un guerrier, ni la grosse tête d’un sage, ni les longues jambes d’un coureur, tu n’as qu’un gros ventre insatiable ! » On lui disait : « A quoi sert-il ? Autant qu’il ne fût pas né », mais elle reprit : « L’homme le plus nul saura toujours garder les chameaux, comme le dernier des chameaux pourra toujours porter un fardeau ! »
Bent el Khass avait encore un autre fils de belle venue et tout le contraire du premier, par sa sagesse, sa force et son raisonnement. Elle le dirigeait : « N’oublie pas, mon fils, que ton existence ici-bas est éphémère, que tu dois en profiter sagement ; si tu as faim, si tu as soif ou si tu éprouves un besoin, pense que tes semblables peuvent les éprouver ; si tu es fatigué, si tu es souffrant, n’oublie pas que tes semblables ont une sensibilité. Fais du bien autour de toi et tu dompteras les méchants. Ne déteste pas un homme parce qu’il n’est pas de ta couleur, de ta race ou de tes opinions ; nous sommes tous des créatures de Dieu : pourquoi perdre notre temps à nous haïr ? Aime la justice, elle seule décide entre les hommes et l’avenir lui est promis. Cherche le bonheur d’autrui, tu y trouveras le tien. N’accable pas tes hommes : qu’arrive-t-il quand tu surmènes ta monture ?... » Cette femme du Sud est restée célèbre.
Bent El Khass est contemporaine d’un grand chef hilalien, Dhiab-ben-Ghanem et aurait même nomadisé avec lui dans les mêmes parages. Sa mémoire est restée celle d’une femme sage et entreprenante. Toutes les régions arrosées par l’oued Namous, l’oued El-Gharbi, l’oued Seggueur, l’oued Meguiden, constituèrent son pays de parcours. Partout où elle passait, dit-on, elle faisait creuser des puits en maçonnerie, la plupart munis de margelles et d’abreuvoirs appropriés aux trou peaux. On assure qu’elle en fit creuser 365, nombre qui lui permettrait d’avoir tous les jours un puits nouveau à sa disposition. Plu sieurs puits sahariens actuellement à jour et utilisables seraient de sa création, mais la majeure partie, comblée par les sables, se trou veraient perdus tant dans lés hamada, les val lées, l’erg, que sur les itinéraires du Gourara et du Touat. Aujourd’hui encore, les vents violents qui balayent les vallées, râclent les hamada, déplacent la lisière de l’erg, arrivent parfois à mettre à nu l’emplacement de ces points d’eau... Les puits de Fort Mac-Mahon (El Homr), d’El-Goléa (El-Menia)., de Zirara sont attribués à Bent el Khass.
SID EL HADJ EDDINE
J'y vais souvent en pelerinage dans cette merveilleuse oasis perdue dans un océan de sable fin, le vieux ksar a été ensevelli hélas par une énorme et imposante dune, juste à côté on distingue le mausolée de sid El Had Eddine et les tombes de si Slimane et si Mohamed ouled Hamza, une autre kouba renferme le mausolée de si Larbi Ben Eddine et juste à côté on distingue la tombe de si Laala qui fût l'un des artisans de l'insurrecssion des ouled sid Cheikh, meme ses ennemis ne tarissent pas d'éloges à l'égard de ce vaillant guerrier et meneur d'hommes, comme en témmoignent ces quelques mots d'un haut officier et gradé français:en allusion à quelques batailles livrées par si Laala contre l'occupant :
" c'est un coup do main qui eût suffi pour illustrer un général français, on est obligé do reconnaîtra à ce chef des rebelles une certaine valeur militaire, un instinct de la guerre peu commun et une rare habileté à profiter de nos fautes; on admettra sans conteste qu'il n'était point sans qualités guerrières, surtout st l'on tiont compte de cette considération que son opération à lui, l'homme des grands espaces, avait les gorges du Tell pour théâtre. On ne peut nier que cet homme de quarante-cinq ans, dans toute la force do l'âge, n'eût ce qu'il faut pour réussir, surtout comme entraîneur d'hommes: vigueur physique, grand courage personnel, du coup d'oeil', do l'audace et de la résolution. Nous ajouterons que ces qualités étaient soutenues et alimentées, chez cet ardent marabout, chez ce descendant de l'illustre et saint cherif Sidi Cheïkh, par un fanatisme-n'admettant aucun compromis, et. par uno ambition sans bornes, C'est lui qui, inféodé au vieux parti religieux do la Zaouïa-, lequel nous a ' toujours été hostile, a vraisemblablement fait empoisonner son neveu, le bachagha SiAbou-Bakr-oùld-Hamza, qui nous était tout dévoué, et qu'il désespérait d'entraîner dans un mouvement insurrectionnel."
C'est si Laala qui guidait toutes les batatailles de ses neveux, sidi Mohamed qui a repris l'étendard après la mort de sidi Slimane ben Hamza tué à la bataille de Aouinet Boubekeur petit hameau distant de quelques 35 kms de El bayadh et qui est arrivé à décimer presque en entier la colonne du thyranique sous lieutenant Beauprêtre en avril 1864
sidi Mohamed fût tué à la bataille de Garet sid Cheikh aux enviroons de El bnoud (El bayadh) et ce à l'âge de 20ans
Après sa mort c'est sidi Ahmed qui lui succeda et ce à l'âge de 14 ans
Sidi Ahmed s'illustra surtout par la bataille de Gaadet Ben Hattab dans les environs de la commune actuelle de Cheguig à quelques 50 kms de El bauyadh où il infligea de lourdes pertes à le colonne du colonel de Colomb commandanr du cercle de l'ex Geryville (El bayadh), cette bataille sanglante a eu lieu le 16 mars 1866
Sidi Ahmed lors de cette bataille ne cessait de galvaniser ses hommes de sa voix enfantine : " Rappellez vous Ô hommes , qu'il y a deux ans mon frère si Moghamed que Dieu lui fasse miséricorde a tué aux roumi , sur le lieu même où nous allons le combattre dans un instant cent de leurs meilleurs soldats en allusion aux chasseurs d'Afriique
Dans cette bataille s'est illustrée la tribu des ouled Ziad et à leur tête le cheikh ben Ghazi parcourant les goums ennemis et planant sur eux comme un épervier
Devant ces cavaliers fiers on distingue aux premiers rangs le si jeune et adolecent sidi Ahmed qui avait tout juste 15 ans , il était dit-on enveloppé dans des burnous blancs, le chapelet autour du cou, on disait qu'il montait une magnifique jument noire
NB/ Le mausolée de Sid el Hadj Eddine a été détruit par le général de Sonis lors de la traque infructueuse de si Laala, il a été reconstruit en 1902 et renové en 1965
Tableau de Adolf Shreyer (peintre Allemand qui s'est rendu en Algérie en 1861
A cette epoque un goual (sorte de conteur) a écrit ces vers :
Ô Burin ! douze cavaliers t'en débusquèrent
Rappelle toi ce que t'ont fait subir les cavaliers
à Gaadet ben Hattab (plateau de ben Hattab)
Alors sur ton méchant cheval
couvert de boue et de sang,
tu fuyais
Tu buvais l'eau des sebkhas;
tu es passé par El khadhra (environs de El bayadh)
mourant de soif, porté par tes hommes
Vous tombez lourdement sous le coup de nos sabres ,
rappelle toi ce que t'ont fait subir les cavaliers
C'est dans le courant du mois d'octobre 1868 que mourrut sidi Ahmed à Tafilalet à l'âge de 17 ans , on suppose qu'il était mort de choléra ce que beaucoup nient et disent qu'il a été plutôt empoisonné , il laissa derrière lui deux garçons en bas âge et qui furent confiés à leur oncle si Kaddour ben Hamza
Le mardi 06 fevrier 2024
Photos prises en janvier et fevrier 2024
Le présent album comprend 228 photos au format Ultra Grand Angle
Cliquez sur la touche f 11 de votre clavier pour voir les photos en plein ecran
Branchez vos enceintes accoustiques pour écouter la musique d'accompagnement
Si la musique be démarre pas , cliquez sur PLAY du lecteur ci dessous
SUR LES PAS DE MES AÏEUX
Commentaires (3)
- 1. | mardi, 20 février 2024
- 2. | jeudi, 08 février 2024
L'homme d'aujourd'ui n'est pas etranger à tous ces bouleversements hélas
Les dégradations se font sentir d'année en année
S'il y a une "revolution" à mener au pays c'est celle de la protection de l'environnement
Paix et santé à vous
- 3. | jeudi, 08 février 2024
On se prend à rêver sur les pas de vos ancêtres, entre ces murailles ocres,ces falaises verticales, ces gorges ravinées.Une alternance de sites préservés et sauvages.Une flore étonnante par ses courbures émaille ça et là les lieux qu'empruntent les dromadaires..
Bien amicalement.