EL M'SSAYED 

UN EDEN SAHARIEN

   El M'ssayed est borné  par la dhaye1 de El M'ssayed qui descend  jusqu’au sud est vers El maia3 et du djebel el Ochra situé lui entre
   sidi Ali ben Tifour et la localité de sidi Ahmed Belabess dont il est distant de quelques quarante kilomètres 
   La région abrite en son sein une succession de djebels majestueux et très difficiles d'accès et qui ont été par le passé de véritables
   fiefs pour les djounoud de l’Armée de Liberation Nationale
   On y distingue pleins d'autres massifs montagneux tels djebel Bounguala ( la montagne de l'homme aux chaussures usées) tout comme
   djebel Ghzala (djebel de la gazelle) et pleins d'autres massifs montagneux inconnus pour moi
   Ici l'imagination,, se complaît dans le vide charmeur et l'immensité, elle s'y donne libre carrière. tantôt c'est des gours (témoins),
    rompant la monotonie de ces immenses solitudes, tantôt des dra (collines allongées), et quelques coudias (mamelons isolés), qui
    marquent la fin des chaînes de montagnes de l'atlas saharien.
   Ces immenses solitudes sont par excellence le pays du bétoum (térébinthe ou pistachier de l'Atlas)), c'est un arbre providentiel dans ces
   contrées sans ombre, c'est l'une des attractions de la traversée de ce pays dit de peur, en effet durant tout le long de mon parcours je n'ai
   pas croisé âme qui vive ni le moindre véhicule (quel bonheur), cheminant longtemps entre des rocs de pierre ou des hamadas
   inhospitalières et voilà que surgit de nulle part ce bel arbre au milieu de ces solitudes ardentes et étonne plus d'un , elle semble un fait miraculeux , il veille là depuis des siècles et étend son ombre bienfaisante pour le nomade pasteur , il est considéré chez nous comme un arbre sacré 
Le bétoum croit surtout dans les dhayates (dépressions) , sa croissance est due à la présence de la sedra (jujubier sauvage) les épines de ce dernier le protègent quand il est encore jeune du bétail qui est très friand de ses jeunes pousses , lorsque le jeune bétoum grandit et dépasse la taille d'un dromadaire ses racines étouffent celles de son protecteur le jujubier et comme disais
On rencontre souvent des bétoums isolés et loin de leurs congénères, ils poussent surtout au beau milieu d'anfractuosités rocheuses qui les protègent de quelconque intrus tout intrus et comme dit par Victor. Hugo “ C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas."
Le fruit du bétoum appelé El godheim est comestible , les nomades le préparent de différentes manières , on en retire aussi de ces fruits une espèce d'huile que les femmes emploient pour leur chevelure
Je voue surtout un immense respect pour les bétoums isolés et loins de leurs congénères

El M'ssayed est un charmant amphithéâtre plein de fraîcheur et de verdure: c'est un éden en miniature au milieu du désert.
Quelques ensembles dunaires ont bien tenté l'escalade des pics principaux, mais ils se sont arrêtés vaincus à leur pied tel que constaté à dhayet El M'ssayed.
L'aspect général de ces montagnes est le même que celui du Djebel Mâkna (environs de Boualem) ce sont toujours de grandes plaques rocheuses, inclinées les unes sur les autres, dont les crêtes sont nues, déchirées, arides, et dont les parties basses sont légèrement boisées. Les flancs de ces montagnes ont généralement une pente très raide
De temps à autre je croise quelques colonies d'ânes devenus sauvages, ils semblent bien portant loin de la tyrannie des hommes qui les ont tant martyrisé
La région d'El M'ssayed renferme en son sein plusieurs dhayates, une vingtaine disséminées sur ces immenses platitudes, à vrai dire je n'ai visité qu'une seule dhaya et que beaucoup restent à découvrir

On y distingue à l'extrémité de la marre d'El M'ssayed un puits construit par l'armée coloniale, les nomades jusqu'à nos jour viennent y puiser de l'zau pour leurs besoins comme pour celui de leurs bêtes, plus loin et à quelques cinq kilomètres on distingue des ruines , un nomade pasteur m'a fait savoir que c'est ici qu'est venu s'établir le saint sid Naceur et le saint sidi Amar saint patron de la tribu des Amourat , venus de la séguia El Hamra, arrivé en ce point sid Naceur a envoyé un éclaireur voir si les lieux étaient habités, après un long moment l'éclaireur revient vers le saint et lui fait savoir qu'il n'a pas rencontré âme qui vive si ce n'est la présence de gazelles et de gerboises en grandes quantités
Sid Naceur fût comblé, que demander de plus : des lieux propices à la méditation , une eau abondante , une végétation luxuriante et du gibier en abondance
Hélas je n'ai pas eu le plaisir d'accéder à ces lieux vu l'état de la piste, en ces lieux aimés les couchers de soleil sont d'une indicible douceur 

                                                                                                                      Par Noureddine Toumi
                                                                                                                               Le vendredi 28 juillet 2023

Dhaya : Petite dépréssion naturelle qui retient les eaux pluviales

- El Maïa : Petite localité 

Photos prises le 15 - 19 et é- Juillet 2023
Le présent album comprend 103 photos au format Ultra Grand Angle
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EL M'SSAYED ET ENVIRONS VUS AVEC MON APPAREIL PHOTO