AU COEUR DU DJEBEL AMOUR

EL GHICHA- ENFOUS - SEBGAG - TAOUIALA

Ce fut un parcours marathon semé d'embuches avec la route Nationale complètement dégradée sur plusieurs kilomètres, une dégradation qui ne date pas d'hier mais depuis plusieurs années, mais toujours du plaisir à revoir cette belle région et ses populations si humbles et si accueillantes , historiquement cette région a des liens solides avec la notre et a été des années durant sous la tutelle des Ouled sid Cheikh au milieu du dix huitième siècle
En matière de pluviométrie, le djebel Amour est le mieux loti de tout l'Atlas Saharien , si bien qu'on distingue la présence  de peuplements arborés , sur les versants les mieux arrosés ; l’essence dominante est le pin , beaucoup de genévriers et de chênes-verts, on rencontre aussi des thuyas et des térébinthes particulièrement aux massifs d'El Gaada
Présentant de nombreuses falaises de grès dans la gaada, le djebel Amour est comme sa consoeur le mont des ksour riche en gravures rupestres, le djebel Amour était appelé autrefois djebel Rached en allusion à une tribu arabe bédouine
Dans le djebel Amour comme dans l'ensemble de l'atlas saharien , l'ancienneté du peuplement est attestée par une remarquable abondance de gravures rupestres , on peut distinguer des animaux préhistoriques qui ont complètement disparu tel le buffle antique 

Le djebel Amour ou région des amour est un véritable refuge de fraicheur en été où l'eau coule abondante, parmi les djebels de l'Atlas Saharien , c'est le djebel Amour qui est le plus boisé, malheureusement ces dernières années , la sécheresse se fait persistante , pleins d'essences dépérissent à vue d'oeil
C'est le site d'El Ghicha qui m'a le plus frappé de par sa beauté , en son sein on peut admirer d'immenses falaises tout comme les ruines d'un vieux moulin dont la construction remonte au milieu du dix huitième siècle (1860 ) et qui dit-on a été en partie détruit lors de l'insurrection de 1864 celle des ouled sid Cheikhh (El bayadh) , je ne sais qui a eu l'idée de construire ce moulin au milieu de ce coin sauvage et isolé, je suppose que l'eau en cette époque était plus abondante

NB/ En 1957 le vieux ksar de Enfous a été détruit et vidé de sa population pour ériger en lieu et place un camp militaire et ce suite aux évènements de la bataille de Chouabir

BATAILLE D'EL-KHOTEIFA

                      Ratissage djebel Amour
  La région a vu aussi de grandes batailles contre l'occupation française, parmi ces batailles celle de la bataille
  ou embuscade de El Khoteifa (l'hirondelle) dans les environs de Taouiala , cette embuscade a eu lieu le 02   
  octobre 1956 , deux jours avant la grande bataille de Chouabir qui s'est déroulée le 04 octobre 1956 en plein
  coeur de la gaada et à une dizaine de kilomètres de la localité de El Ghicha, une bataille combinée avec les
  moudjahidines de El bayadh et ceux de la région de Laghouat
  L’embuscade d’El-Khoteifa , constitue une des nombreuses épopées jalonnant l’histoire de la révolution et
  était le prélude à une bataille d'envergure menée deux jours plus tard qui avait pour nom : la Bbataille de
  à quelques kilomètres de El-Ghicha
  Cette bataille avait pour mission de desserrer l'étau imposé par les troupes coloniales dans toute la région et
  de libérer les nombreux prisonniers détenus à Aflou capitale du djebel Amour
  Evoquant les circonstance ayant précédé cette embuscade le moudjahid Nour Bachir ancien déserteur de
  l'armée Française et qui a rejoint les rangs de l'ALN , il est natif d'El bayadh a confiè lors d'une interview sur
  les lieux même de cette bataille lors d'une commémoration que la mission confiée à la troisième katiba
(section) qui était sous le commandement de feu Laamari Mohamed originaire lui aussi de la région d'El bayadh et plus précisément de la commune de Rogasse distante de quelques 45 kms, la mission était de sécuriser discrètement la route El bayadh - Aflou (130 kms) , selon un plan tenu dans le secret le plus total jusqu'au jour J Par les commandements de trois katibates qui étaient sous commandement des défunts Lahcene Boucherit , Moulay Abdelwahab et Mohamed Laamari tous originaires de El bayadh, Laamari Mohamed était surnommé le lion des hauts plateaux en raison de son grand courage
Cette mission consistait, selon le moudjahid Nour Bachir, à lancer une offensive contre la prison d’Aflou où étaient incarcérés de nombreux prisonniers.

Nour Bachir rapporte, qu’une katiba d’une soixantaine de combattants, conduite par Mohamed Laamari, qui effectuait une halte aux premières heures du matin du 2 octobre 1956 pour s’assurer de leurs armes et prendre un peu de repos avant de continuer sa route vers son objectif qui consistait en la sécurisation de la route menant vers Aflou, a soudainement repéré un convoi des forces coloniales, de passage non loin du positionnement de la katiba.
Les soldats français procédaient, durant leur parcours à un ratissage et à des fouilles systématiques et sans ménagement des populations nomades, pour ensuite embarquer trois de leurs jeunes, et ce sous le regard des djounoud de la katiba restés à l’affut et ne quittant pas du regard le chef de ce convoi, un capitaine qui n’a pas quitté le siège de son véhicule militaire, Ce qui a encouragé la katiba à revoir sa tactique pour finalement lancer, d’abord, une attaque contre le convoi,                                                 
Poursuivant son témoignage sur cette bataille décisive à laquelle il a pris part, le moudjahid Nour Bachir a
indiqué que scindés en deux groupes, la katiba guidée par​​​ Le moudjahid Lamari a décidé, après avoir tracé une tactique intelligente, de lancer son assaut.
Une partie du convoi, devancée par la Jeep du capitaine, a quitté les lieux, et le reste resté stationné a été pris sous les feux nourris des moudjahidine, gonflés à bloc par ce qu’ils ont vu comme scènes d’exaction et d’humiliation et d’intimidation pratiquées par ces forces coloniales contre des populations sans défense.

Selon les dire de feu Nour Bachir l’accrochage avec les forces ennemies s’est soldé par la mort de 39 soldats français et l’arrestation de 5 autres, en plus d’importants dégâts matériels, dont quatre camions blindés incendiés, et la récupération d’un important lot d’armes et de munitions des forces ennemies
Le moudjahid relève, de l’autre côté, qu’un moudjahid est tombé au champ d’honneur ce jour là, en l’occurrence Cherif Megherbi, et un autre, Mohamed Guendouzi, de la région de Taouiala, a été libéré des mains des forces coloniales, alors que le moudjahid Ahmed Malki a été blessé lors de cette embuscade d’El-Khoteifa, qui constituait un prélude à l’épopée de Chouabir livrée deux jours plus tard, le 04octobre 1956, en représailles aux exactions et atrocités coloniales contre les populations de la région.                                                   
Cette bataille, se souvient encore le moudjahid Bachir, revêt une grande importance, car elle a ouvert la voie,
au regard des importantes pertes humaines et dégâts matériels infligées aux forces coloniales, à d’autres actions
militaires d’envergure dans la région, ajoutées à toutes celles menées aux quatre coins du pays pour le recouvrement de la liberté et la souveraineté nationale.

Le mardi 14 Mai 2024

Le présent album comprend  215 photos au format UGA
Photos prises le 02 et 08 Mai 2924
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AU COEUR DU DJEBEL AMOUR