SUR LES BERGES D'OUED SID EL HADJ

SUR LES BERGES DE L'OUED SID EL HADJ

Il a bien changé le ksar de sid el hadj Benameur tel que je l’ai connu
dans ma tendre enfance
Les vergers ne sont plus ce qu’ils étaient, seule une clairière abrite des
trembles argentés et quelques peupliers raidis et transpercés par le froid,
les vallons alentour jadis parsemés d’armoise de thym et de bien d’autres
plantes sont terriblement dénudés ou seules quelques plantes à l’aspect
terne et grisâtre résistent encore, sur les berges de l’oued un vieux cep de
vigne s’accroche désespérément à un très vieux merisier pour échapper
à l’érosion qui ronge les berges de l’oued lors des crues dévastatrices
Ne subsistent que quelques vergers luttant désespérément contre l’avancée
des sables et le laisser aller des hommes.

Sur un petit monticule et surplombant un petit cimetière la qouba du saint sid el hadj Benameur
semble veiller sur ses enfants
Dans la plaine nue et sans limite l’alfa reprend petit à petit du terrain perdu, au loin djebel Leguebar
et djebel el qoundjaia dégagent force et quiétude et sont là imperturbables depuis la nuit des temps

Sur un petit monticule est à peine visible est niché le très vieux ksar et qui pourrait dater du seizième
siècle et dont ne subsitent que quelques pans de murs en toub (pisé)

Dans l’oued une eau limpide et joyeuse serpente entre de gros rocs blancs, tout d’un coup
je senti un battement au dessus de moi , en relevant mes yeux je fus surpris de découvrir
une belle colonie d’aigrettes se détachant dans ce ciel azuré, je restais longtemps à contempler ce spectacle ahurissant et goutais avec délice, une sensation de bonheur et de quiétude que je n’ai connu nulle part ailleurs, les oiseaux tournoyaient sans cesse autour de l’oued en un battement d’ailes majestueux, les pattes bien élancées derrière leur frêle corps