RÊVERIES
RÊVERIES
ET AU BOUT LA LUMIERE
Quel bel après midi et insolite en plus, toute la nuit d'avant la neige avait enveloppé la région de son manteau blanc et ce jusqu'aux confins de Theniet
tmar: phénomène rarissime, au delà c'était une pluie bienfaisante, je pris le soin de jeter un coup d'oeil et faire une petite halte à la source de
Laguermi, appelation qui me taraude toujours l’ésprit et que je n’arrive pas pas à élucider jusqu’à présent , la source ne coule plus hélas suite à des
forages sauvages dans les environs, mais chaque fois heureux de la retrouver encore en place, elle est là défiant les siècles, béni en soit l’artisan,
prions surtout que la bête immonde ne saccage ce magnifique monument comme furent détruits tant d'autres
Ensuite je mis le cap vers Ain el maghssel, c’est la contrée la plus froide de la région, elle est à longueur d’année balayée par des vents violents et en
hiver par de violentes tempêtes de neige, elle est surplombée par l’imposant djebel El koundjaîa d’autres l’appelent djebel legbar en raison de sa forme
qui ressemble à une tombe et que côtoie la gara de guelb Ejir et juste en contre bas est visible une qouba qui a été érigée en l’honneur du saint sid
Cheikh, le village était comme vidé de ses habitants vu le froid polaire qui y règnait, pour accéder à la koubba il m’a fallu un bon moment pour déblayer la neige en quelques endroits
Je mis ensuite le cap vers les gours de Embarka bent el khass, le spectacle était tout autre après les neiges laissées derrière moi, ici le un ciel était d'une pureté religieuse avec des nuages cotonneux qui donnaient un aspect vaporeux à ces magiques contrées, ces gour sont d'énormes masses de terres rougeâtres dégradées surement par le riuisselement
des eaux et au sommet desquelles se trouve une sorte de large plateau.que d'anciens nomaient tables
La légende rapporte que ces gours servaient de fortresse à une femme qui commandait une tribu comme en témoignent les restes de quelques ruines du haut de la gara
Cette tribu s'étant révoltée, Embarka bent el khass dit on , qui était à la tète de l'insurrection fut battue par des troupes venant de l'ouest et s'enfuit dans l’immense Sahara où elle disparut.
L'histoire va se répèter tout comme Bent el khasset nous nous verrons nous aussi un de ces beaux jours refouler de ces lieux au profit "d'investiteurs" comme il plait aux maitres d'en haut de le répeter à chaque fois pour s'accaparer des terres de nos aïeux.
M'barka bent El Khass était de la tribu des Beni Ameur qui fut grande au XVe siècle dans le Sahara et resta de glorieuse et impérissable mémoire.
Pas un pâtre bédouin ou un caravanier qui ne connut son nom et la plupart des faits et des bienfaits que la tradition rattachait à sa vie.
On l'a décrit avec un esprit voué aux belles choses, ne dédaignait pas les choses utiles; elle savait diriger le forage d'un puits comme elle savait rythmer un poème. Le folklore saharien et les oasis du Sud lui devaient une large part de leur richesse. Les détails de sa personnalité se perdaient dans une légende abondante et diffuse, mais elle apparaissait surtout comme une sorte de génie savant et poétique dont l'envergure couvrait la moitié du désert.
En procédant à une pause de thé en ces lieux tant aimés, des invités de marque s’agglutinèrent à quelques deux mètres autour de moi, c’étaient
mes amis les passereaux du désert à tête et queue blanche (voir photo) en quête d'une quelconque friandise, on va se départager pour eux ça sera
le gâteaux par contre moi je me contenterais du thé
J’étais là tout seul loin du monde, loin de la « civilisation » au désert,libre.
En contemplait la citadelle et tout en sirotant mon thé je pensais, une fois de plus, au grand mystère des vies anéanties, au sein de cette immuable
Nature
Que sont devenus tous ceux qui habitaient cette gara?
Le soleil déclinait vite à l’horizon lointain, il était de braise je savourais avec délice ces instants furtifs je gambadais
d’une dune à l’autre, elles me faisaient l’effet d’être là immobiles et comme endormies en un rêve éternel
Par Noureddine Toumi
Le jeudi 08 février 2018
A l'ami Bessaih Abdelhamid
Le présent album comprend 84 photos au format Ultra Grand Angle
Photos prises le 06 février 2018
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NB/ Branchez vos enceintes acoustiques pour écouter la musique d'accompagnement
Commentaires (8)
Savoureux retour qu'est le votre on sent tout votre "hanine" envers le bled et que j'ai eu grand plaisir à parcourir
Cette dédicace vient du fond de coeur
Pour la source de laguermi elle n'est pas beaucoup visible et peu la connaissent d'où sa préservation, prions pour cette belle "dame" les pierres sont merveilleusement sculptées
En effet cette neige est la bienvenue après plus d'une année sans pluie (louanges à Dieu tout puissant)
j'aurais bien aimé en faire un recueil mais hélas....
j'ai surtout peur pour les photos ici présentes sur le site qui risquent de disparaître , j'hébergeais mes photos sur une plate forme qui m'a appris qu'elle va bientôt fermer, c'est des milliers de photos ici présentes sur le site, refaire demande un travail colossal et impossible
C'est les aléas de la numérisation (il faut s'attendre à tout), enfin savourons l'instant présent
Bien à toi
C'est un merveilleux texte plein d'érudition, d'anecdotes et de poésie que tu nous offres. Ton bonheur et ta liberté sont réels au milieu de cette nature habituellement désertique, couleur ocre et soudain couverte d'un splendide manteau de neige. Quel bonheur de découvrir ces paysages et ces lieux magnifiques tel que le lieu sanctifié de Laguermi pour lequel je me joint à tes prières pour sa pérennité et peut être résurrection lorsque sa source rejaillira Inchallah. J'adore les oiseaux, en particulier les chardonnerets; les moineaux dont les piaillements me rappellent nos maisons de pierres et la campagne, me rassurent et me bercent avec leurs chants rudimentaires.
L'admirable légende de Mbarka Ben El-Khass me rappelle celle d'autres héroïnes qui sont évoquées à travers toute l'Algérie, telles: Lalla Fatma N'soumer; Dhaya ou"Kaheina" et qui ont précédés les héroïnes contemporaines.
Je te remercie cher ami pour m'avoir dédié ce magnifique reportage et pèlerinage pour toi au milieu des steppes enfin arrosées et enneigées comme tu l'espérais pour le bien de tous.
Bonne continuation et si ce n'est déjà en projet, j'espère que tes textes feront l'objet d'un recueil illustré.
Avec mes compliments
Merci pour votre sympathique retour, je pense que la route est l'ennemi public numéro un de la nature malgré son utilité mais sincèrement elle a un impact des plus dévastateurs sur la faune et la flore et sur l'environnement en général
Amitiés sincères
C'est des photos de cœur comme toujours
Amitiés sincères
L'écrivain est à la hauteur du photographe. Bravo! De quoi nous faire rêver....
Espérons que la fontaine reprenne vie à la fonte des neiges. In chah Allah!
Bien cordialement.
Jean.