EN PÈLERINAGE
EN PÈLERINAGE
SUR LES PAS DE NOS ANCÊTRES
LE KSAR DE ASLA
Il est situé en amont du nouveau village de Asla, il est fait de pierre et actuellement en ruine, il est entouré
côté sud par de magnifiques vergers, on y trouve des palmiers des abricotiers, des pruniers et bien
d'autres arbres fruitiers, l'armée Française a érigé sur les hauteurs de ce vieux ksar une base
militaire y sont sont visibles encore quelques bâtiments et deux tours géantes en plus de deux grandes
citernes d'eau je suppose , un lieu stratégique qui domine le ksar et les vallées environnantes où tout
mouvement suspect pouvait être détecter, une magnifique Qouba (mausolée) unique en son genre a été
érigée en l'honneur du saint sidi Abdelkader Djilani de Baghdad se trouve à l'extrémité de ce casernement
Les lieux semblent terriblement vides et sont devenus un véritable eldorado pour les pigeons qui se sont
accaparés des lieux
A la sortie de Asla se trouve le mausolée de sidi Ahmed El Mejdoub un saint très vénéré dans la région
LE KSAR DE CHELLALA
le ksar de Chellala a été érigé vers la fin du onzième siècle par Moulay Youcef
Le ksar de Chellala a été conquis par le bey Mohammed ben Othmane El kebir en 1781 et voulut mettre sous sa coupe les habitants
de Chellala dahrania que Dieu fasse briller leurs visages de l’éclat de la gloire
Le bey Mohammed voulut les ranger sous son drapeau et les plier à son obéissance. Il leur adressa, à cet effet, une proclamation,
qu'il envoya par des personnages arabes vénérés et influents, étrangers. à la domination des sultans Les Chellaliens, n'acceptèrent pas
les propositions des envoyés du bey « Nous sommes soumis, disaient-île, aux engagements de nos ancêtres et de nos prédécesseurs, et
nous suivrons leurs trace, dans la voie de la fidélité Le bey, dont l'autorité despotique et le pouvoir absolu n'avaient jamais alors éprouvé
aucune résistance en ces contrées orientales, à cause de son énergie et des forces nombreuses qu;il s'était créées, fut loin d'accueillir cette
réponse et d'admettre les sentiments qu'elle exprimait. Irrité par ce refus, le bey se mit à la tête de ses troupes, l'effectif de son armée était
de sept mille Turcs d'élite, augmentés des contingents des caïds et des bandits les plus déterminés, venus de l'Est et de l'Ouest du territoire....
Une partie de la population fût massacre et des butins emportés
Chellala connut aussi presque à la même époque un terrible tremblement de terre
Autres faits historiques dans la région
La bataille de Trad aux environs de Chellala conduite par si Laâla des ouleds sid Cheikh en date du 07 avril 1865
Guerre de libération 1954
Incursion de feu Bouchrit Yousfit des ouled sid el Hadj Benameur (El bayadh) au ksar de Chellala pour mettre hors
d'état de nuire une bande de harkis et ce avec la complicité des moudjahidines de Chellala
Bouchrit était la bête noire des harkis
On signale aussi le passage et la halte de l’émir Abdelkader à Chellala Dhahrania vers la fin mai 1846,
il était poursuivi par la colonne de Renaud, plusieurs traques contre l'émir échouèrent comme celles de
Gery qui faillit même le capturer en septembre 1843 ainsi que celle de Lamorciere elle aussi vouée à l'échec
BOUSSEMGHOUN
Le vieux ksar et les mausolées
Il fit halte et entreprit la réconciliation entre ces tribus belligérantes auxquelles il se mit à apprendre les valeurs de l’Islam,
Boussemghoun à mes yeux mériterait le titre de la localité la plus propre du pays sans compter la convivialité de ses habitants
TAZINA
La bataille de Tazina sous la conduite de Chheikh Bouamama
Le cheikh Bouamama Ben Larbi Ben Tedj est issu de la famille des Ouled Sidi Cheikh, des Ghraba.
C'était un chef de Zaouia, très pieux de la confrérie des Kadiria. En égard à sa gentillesse et sa piété sa
réputation se répandit parmi les tribus et ses fidèles étaient très nombreux, ce qui troubla les autorités françaises
représentées par les bureaux arabes
Les autorités françaises interdirent aux populations de rendre visite à cette Zaouia et rapprochèrent la surveillance
autour de sa personne ce qui énerva le Cheikh Bouamama. Il se dirigea à El Bayadh pour se plaindre(...).
Il planifia avec ses fidèles une insurrection. Il leur demanda alors de ramasser armes et munitions et de se préparer au
Djihad .
Il ouvrit les hostilités contre les troupes françaises le 22 avril 1881. Les Moudjahidin commencèrent par tuer l'adjoint
au chef du bureau arabe Weinbrenner et attaquèrent les fermes des colons et détruisirent les unités de production et
les institutions économiques françaises.
L'appel à la guerre sainte (Djihad) de Bouamama:
"A nos Frères des tribus de Chaambas et particulièrement leurs notables et chefs, tribus par tribus, sans distinction ;
Que Dieu vous donne la sagesse et vous aide pour faire du bien et le Djihad : que le Salut de Dieu soit sur vous.
Je vous annonce et vous apprend que nous désirons vous rencontrer pour discuter au sujet du Djihad. L'appel du
Djihad est un acte de piété tel qu'ordonné par Dieu et par son prophète Mahomet que le salut et la paix soit sur lui.
Par ordre des gens de Dieu, que celui qui réponde par l'affirmative nous retrouve à Hliat. Tel est notre vœu pieux et
notre sermon sincère. Nous ne désirons pas rencontrer ceux qui sont contraires à cet appel au Djihad
Les autorités colonialistes ramenèrent alors de grands renforts avec l'artillerie lourde pour contrer les troupes de Bouamama
Le refus de négociations et l'exil au Maroc
Les autorités françaises lui proposèrent alors des négociations de paix, mais il refusa et continua à harceler les troupes
ennemies jusqu'en 1883, année au cours de laquelle ses fidèles déposèrent les armes(...)
Le Cheikh Bouamama s'exila au Maroc où il installa sa zaouia et trouva la mort en 1909" (source musée du Djihad)
Mr Boualem Bessaieh ex ministre de la culture et natif de la région (El bayadh) dans::"De l'étincelle à la traînée de poudre..."
donne son témoignage en ces termes:
Tout commença le 22 avril 1881. Le chef du bureau arabe d'El Bayadh, le lieutenant Weinbrenner, fut assassiné alors
qu'il tentait de capturer les émissaires de Bouamama, de plus en plus nombreux et forts actifs. La nouvelle fut vite
connue et donna le signal d'une révolte "plus étendue et plus meurtrière que les précédentes"
Du témoignage de Charles-Robert Ageron, dans son ouvrage" Les Algériens musulmans et la France" écrit" :
"On connaît les épisodes essentiels de ce qu'on appelé essentiels de ce qu'on appelle, non sans quelque impropriété ,
l'insurrection du Sud Oranais. Les bandes insurgées de Bouamama résistèrent le 10 mai au premier choc de nos troupes
puis, glissant à travers nos colonnes, pénétrèrent dans la région de Tiaret, Frenda et Saida, portant le pillage, l'incendie
et le meurtre aussi bien parmi les indigènes que sur les chantiers européens d'exploitation d'alpha; elles réussirent à
regagner le Sud avant de reparaître dans les mêmes régions, aidés de contingents de Harrar Cheraga en juillet 1881
pour disparaître à nouveau. A l'automne, les bandes furent rejetées en territoires marocain d'où elles procèdent d'ailleurs
à de nouvelles incursions, et cela jusqu'en mai 1883"
Je suis resté un peu plus longtemps sur l'immense plaine de Tazina, un silence de cathédrale régnait sur les lieux, le ciel était
d'une extraordinaire pureté, plus de hennissements de chevaux, plus de salves de mortiers, plus de bruits de sabres, tout s'est tu
la paix régnait en maître sur ces lieux bénis de nos ancêtres, malheureusement le monument érigé à la mémoire de Beauprêtre a
été encore saccagé, veut-on enterrer notre histoire?
Au moment de quitter les lieux je regardais avec émotion cette magnifique montagne qui domine l'immense plaine de Taeina
et je repris avec nostalgie et non sans grande émotion ces vers:
جبال بوعمامة درقوا
يا عجابة اش يصبر
شحال من الشوايى تاقوا
لغيم وين حط رواقه
« Les montagnes de Bou-Amama ont disparu !
0 Merveille ! Qu'est-ce qui consolera de la perte de leur vue.
Le jour commençait à baisser et j'avais encore quelques endroits à visiter aussi je mis le cap vers Dighem
DIGHEM
C'est un village agricole édifié par les djounoud de l'ANP du temps de feu
Houari Boumedienz paix à son âme
J'ai fait ce détour pour surtout revoir une magnifique gravure rupestre que j'avais vu 11 ans
auparavant, j'avais un peu oublié l'endroit exact de son emplacement, une force mystérieuse me
guida tout droit vers elle , j'avais peur qu'elle ne soit découverte et défigurée, mais à mon grand
soulagement elle était là intacte et défiant les siècles, quel bonheur...!
L'âge de cette gravure pourrait varier de 8000 à 10 000 d'après les spécialistes
EL ABIODH SID CHEIKH
Le mausolée de sid cheikh
Entrée de la chapelle
Visite éclair au mausolée où est enterré le saint sid Cheikh, un saint très vénéré de la région et
bien au-delà de la région et jusqu’aux confins du sud Algérien
Pour rappel le mausolée de sid Cheikh fût détruit par le colonel Négrier le 15 Août 1881 tout en
profanant la tombe du saint homme, s'ensuivit ensuite des exécutions sommaires dans la région
Je fis ensuite un petit saut à la chapelle d'El abiodh sid Cheikh, j'avais beau taper sur la porte
personne ne répondait, du temps de la présence des pères Raymond et Bruno à qui je rendais
souvent visite la porte était toujours grande ouverte, on pouvait voir le père Raymond aux jardins,
le père Bruno donnait des cours de Français aux enfants , une époque bien révolue hélas
LES ARBAOUAT
ARBA FOUGANI
La construction du ksar de Arba tahtani remonte au quatorzième siècle et c’est à cette époque que le
saint Sidi Maâmar ben Alia, chassé de Tunis par son frère pour je ne sais quelle raison vint s’établir
en ces contrées lointaines et inconnues ; il fonda une famille et ce sont par la suite ses enfants qui
construisirent le ksar connu sous le nom de Ksar charef ( vieux ksar )
Plus tard des querelles internes et familiales scindèrent cette communauté en deux clans à savoir :
Les ouled Said et les ouled Aissa
On rapporte que ces derniers furent vaincus et furent chassés ; ils trouvèrent refuge dans le tell et
plus précisément sur les rives d’oued Taghia
Après leur départ, une horde sauvage de pilleurs qui infestait la région à savoir les Zeghdou fit
irruption dans le ksar pour le piller et le saccager complètement par la suite , les ouled Said diminués en
nombre s’enfuirent et trouvent refuge dans les montagnes avoisinantes
Après la tragédie su citée entre les deux communautés, un saint personnage du nom de Sidi Slimane Bousmaha descendant de Sidi Maâmar ben alia , fit venir du tell les ouled Aissa et essaya tant bien que mal de rétablir la concorde et la paix entre les frères ennemis mais craignant une fois de plus une discorde fit élever à ses protégés un ksar identique à celui de leurs rivaux à un kilomètre en amont et qui prit le nom de Arba el fouguani et qui garde cette appellation jusqu’à nos jours et ce par opposition à celui des Ouled Said par le nom de Arba tahtani.
NB/ A la sortie de Arbaouat je fus surpris par un grand tableau érigé à la mémoire du général feu Gaid Salah, un homme qui a sauvé le pays d'un chaos certain
Pour couronner cette longue escapade j'avais pour idée de revoir les gravures rupestres à quelques six ou sept kilomètres des Arbaouat, mais
je renonçais à cette tentation car à l'idée de les voir défigurer par des graffitis à toutes les sauces me rendrait terriblement triste , je préférais emporter avec moi et garder l'image d'un magnifique coucher de soleil qui balayait d'une infinie douceur les dunes qui dominent l'oued d'Arbaouat comme ça je repartirais le coeur plus léger
"La chanson sidi Boumediene incorporée à la rubrique est en hommage au saint sidi Boumediene et reflète mon ressenti"
je traduis quelques passages:
Je suis malade Ô maître
comme transpercé par un glaive
Viens me voir dans mes rêves pour que je guérisse
je pleure mon pays, des fois je pleure l'éloignement
d'autres fois je pleure les mosquées où l'on n'entend plus les imams ou les tolbas réciter le coran ...
Par Noureddine Toumi..
Le mercredi 12 février 2020
EN HOMMAGE A NOS ANCÊTRES
Le présent album comprend 130 photos
Photos prises le 09 février 2020
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NB/ Branchez vos enceintes acoustiques pour écouter la musique d'accompagnement
Commentaires (3)
- 1. | dimanche, 16 février 2020
- 2. | vendredi, 14 février 2020
Très beau voyage géographique, historique et mystique. Tu as véritablement réalisé un parcours magnifique qui me fait découvrir des lieux méconnus comme Asla et son mausolée en l'honneur du Saint Sidi Ahmed El-Mejdoub, fils de Sidi Sliman Ben Bousmaha (mon aïeul dont j'ai recueillit sur mon blog, l'histoire racontée par l'historien Omar Dib, paix à sont âme). Tazina, avec l'évocation de la bataille de Cheikh Bouâmama. Deghem avec sa magnifique gravure préhistorique qui ne semble pas intéresser les chercheurs, mais reste intacte fort heureusement. Les Arbaouat pacifiés par Sidi Sliman Ben Bousmaha. Mieux connue enfin: Chellala la martyre, berceau berbère qui a trait à mon histoire familiale maternelle et Boussemghoun berbère également, dont j'ignorait l'origine du nom.
Enfin évoquant Labiodh Sid Cheikh et son mausolée béni, puis la chapelle et son passé prestigieux, j'ai ressenti ta solitude et la nostalgie d'une époque révolue comme tu dis avec une peine que je partage avec toi et nos amis qui y ont gravé leur passage.
Grand MERCI cher amis pour cet "HOMMAGE A NOS ANCÊTRES"
Avec mes amitiés
Abdelhamid
Blog: abdelbess.skyrock.com
- 3. | jeudi, 13 février 2020
Un grand merci pour ce bon parcours historique et religieux.Très intéressant!
Cela me rappelle de bons souvenirs.....
Bien avec vous. Gardez la forme!
Jean.
J’ai été rempli d’émotion en voyant les photos de votre pèlerinage , El Abbiot, Arbaouat, Boussemroun, quels souvenirs mais quels regrets de ne pas avoir pu fraterniser avec les villageois , c’était la guerre que beaucoup de soldats comme moi on ne voulait pas. Encore merci
Sincères amitiés à vous et toute la famille
Georges