LES MONTS ETERNELS
LES MONTS ETERNELS
SUR LES PAS DE NESS BEKRI
(Sur les pas des gens d'autrefois )
Comment décrire le charme et la splendeur de ce massif escarpé parsemé de remth avec ça et là la silhouette méditative
d'un vieux térébinthe à l'ombre accueillante pour tout voyageur en quête d'ombre en ces solitudes ardentes
Comment décrire la magnificence de ces longues marches au milieu d'oueds encaissés , en parcourant ces immenses solitudes
et en prenant pause à l'ombre d'immenses rochers de grès je me dis que huit mille ans auparavant des chasseurs cueilleurs du
néolithique se tenaient là à la même place à contempler une nature plus luxuriante au milieu d'une faune et flore variées et que
je vivais les mêmes vibrations et impressions qui habitaient ces hommes qui vivaient en parfaite harmonie avec la nature, certes
bien des choses ont changé par la cupidité de l'homme dit moderne , les flancs de ces rudes montagnes sont désespérément vides,
loin le temps où les laroui, gazelles dorcas, mouflonset bien d'autres animaux gambadaient en toute liberté sur ces prois
rocheuses, le terrain se prêtait merveilleusement bien pour ces nobles créatures décimées par le braconnage, aucune trace animale
ou d'oiseaux n'étaitent visible à part ça et là des crottes d'ânes devenus sauvages
Aucun son ne fusait de ces immenses solitudes où seul l'immobilité des choses et le silence sont rois
Des gravures rupestres en aval de djebel El Heimeur et à quelques 12 kms à vol d'oiseau sont encore visibles au lieu dit "Hdjar EL Berek " (les pierres assises ) témoignant d'une biodiversité plus riche ( photos prises en 2007)'
Les "krounes" de bent Slim "(les cornes de Bent Slim qui font partie de djebel El Heïmeur), ils tiennent ce nom en raison de leurs cimes en forme de cornes , c'est un majestueux massif montagneux un des derniers chainons de l'Atlas Saharien avant d'entrer dans les fournaises du sud ( Sahara de Brezina )
Le vieil Atlas Saharien montre partout son squelette déchiqueté et décharné comme frappé par un cataclysme, le sol est rocailleux, il est composé essentiellement
de calcaire schisteux divisé en parallèlipèdes réguliers qu'on dirait taillés , à la surface gisent des détritus pierreux de diverses natures: grès, silex, etc...
En quelques endroits déclives, les eaux pluviales tracent des sillons profonds, qui deviennent en quelques heures des torrents impétueux en période de crue, sur
leurs berges ont poussé des térébinthes, des oliviers sauvages et quelques rares fleurs dont des asphodèles, le remth une plante coriace est beaucoup plus répandu
et supporte sans mal la rudesse de ces solitudes ardentes , leurs rameaux, brûlés par le soleil courbent la tête vers la terre, accablés par la chaleur et les vents impétueux.
quelques uns poussant en bordure de pentes ravinées et tentent désespérément de s'accrocher à la vie coute que coute, quelques térébinthe ont trouvé la parade en trouvant refuge aux pieds d'immenses rochers de grès pour se prémunir des vents violents et brulants du sud
Sur d'autres flancs grande surprise pour moi en découvrant quelques très rares touffes d'alfa, elles qui avaient complètement disparu de cette région à leur vue je me dis que nous aussi "humains" notre extinction est très proche sans l'ombre du moindre doute
Mon escalade ne fût pas de tout repos et très périlleuse en quelques endroits , les pentes de ce massif étant très raides parsemées de petits cailloux glissants et le moindre faux pas aura des conséquences désastreuses , le long de mon parcours j'eus le plaisir de tomber sur deux tombeaux tumulus (tombeaux anciens) dont un complètement intact (quel bonheur) , il était éloigné des chemins , je n'ai pu accéder aux cornes de Bent Slim faute de temps , j'étais à à mi chemin le jour baissait déjà sensiblement et c'est avec grand regret que je repris le chemin du retour
En ces temps bien lointains Bent Slim, une fille des Beni Ameur, venait y puiser l'eau bien avant les aurores sur quelques gueltas (retenues d'eau naturelles) et regagnait rapidement le haut de la montagne , car ces points d'eau étaient de jour le repère de brigands qui poussés par la faim n'hésitaient pas à dépouiller de leurs maigres provisions de rares caravaniers en partance pour le Gourara
Il y a 20 ans un nomade m'a fait savoir qu'on peut apercevoir des ruines des Beni Ameur aux alentours de djebel El Heïmeur , sauf que retrouver ces ruines c'est comme chercher une aiguille dans une motte de foin tellement ces espaces sont immenses et difficiles d'accès, en effet les paysages ici rappellent aux Beni-Amer étrangement leur lointain pays, ils avaient vivifié ces contrées par leur puissante activité.
C'est à eux qu'il faut attribuer les nombreux puits dans les aregs (ergs) , malheureusement délaissés et comblés depuis, et les vestiges de
constructions qu'on rencontre un peu partout témoignent de leur présence en ces coins oubliés.
L'eau était sans doute alors plus abondante qu'aujourd'hui à la surface, la végétation plus variée et la vie plus facile.
Pour l'histoire beaucoup , ont péri dans la guerre contre l'armée coloniale Française., cette tribu redoutable et vaillante était un véritable soutien à l'émir Abdelkader, beaucoup ont péri avec bravoure en défendant la Deira de l'Emir Abdelkader, ces hommes sans peur formaient le gros des contingents de l'émir
Beaucoup pour une raison bien connue tentent de discréditer ces preux chevaliers, sauf que beaucoup d'historiens contredisent leurs thèses farfelues et sans fondement, à l'image de:
Ghandi::« Plus j'étudie plus j'apprends que la force de l'Islam ne se puise pas dans l'épée ».
Dès 650 après J.-C., un évêque nestorien écrivait déjà les lignes suivantes : « Nec tamen religionem Christi impugnant sed potius fidem commandant sacerdotes sanctosque domini honorant. »
(« Non seulement ils ne combattent pas la religion du Christ mais encore ils protègent notre foi et honorent les prêtres et les saints du Seigneur. »)
LECLERC, L. « Brochure sur l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie »,
« Aucune autre religion dans l'histoire ne s'est propagée aussi rapidement que l'Islam....
L’occident a largement cru que ce déferlement religieux fut rendu possible par l'épée.
Mais aucun érudit moderne n'accepte cette idée et le Coran est explicite dans le soutien de la liberté de conscience»
Islam-The Misunderstood Religion, Readers Digest (Edition Americaine) Mai 1955.
A.S. Trinton illustre Historie disait : «l'image du soldat musulman avançant avec une épée dans une main et le Coran dans l'autre est tout à fait fausse»
L'Islam. Londres 1951 page 21
De Lacy Oleary, Historien disait :« L'histoire est claire sur ce point: la légende des musulmans fanatiques s'abattant sur le monde, imposant l'Islam à la pointe de l'épée,
aux peuples vaincus est un des plus fantastiques et absurdes mythes que les historiens ont pu répéter. »
Aux carrefours de l'Islam, page 28- (Ed. originale Islam at crossroads, Londres 1923, p.8)
«L'islam, écrivent Louis Massignon et Roger Arnaldez a joué un role très important dans l'épanouissement scientifique du Haut Moyen
âge.Les Arabes ont fait mieux que transmettre la science :ils en ont éveillé le gout et ils ont commencé à confronter les concepts grecs avec l'expérience
ils ont mené une immense activité d'observations critiques où l'on peut voir à juste titre, un prodigieux éveil de la raison scientifique.)»
Sources : APPORTS DE LA CIVILISATION ARABO-MUSULMANE DANS LA CONSTITUTION DES PRINCIPES
PHILOSOPHIQUES DE L’OSTEOPATHIE.
J'ai jugé utile de rapporter ces quelques faits et qui plus est rapportés par des historiens et autres évêques étrangers
Par Noureddine Toumi
Le lundi 03 Avril 2023
Photos prises le 29 -30 /03 et 01 /04/2023
Le présent album comprend 185 photos au format Ultra Grand Angle
Cliquez sur la touche f 11 de votre clavier pour voir les photos en plein écran
NB/ Branchez vos enceintes acoustiques pour écouter la musique d'accompagnement
Si la musique ne démarre pas automatiquement cliquez sur PLAY du lecteur ci dessous
J'émets le voeux que la photographie au lieu de tomber dans le domaine de l'industrie, du commerce, rentre dans celui de l'art
Gustave Le Gray
A LA CONQUETE DES CORNES DE BENT SLIM
Commentaires (7)
- 1. | dimanche, 09 avril 2023
- 2. | dimanche, 09 avril 2023
Merci cher ami pour le retour.
C'était juste un petite réflexion car ton texte est très riche en détails et en sentiments envers les êtres, la faune, la flore et les éléments qui ont traversé les temps, les ont façonnés jusqu'à nous. Texte emprunt d'émerveillement, de nostalgie, de tendresse, d'amertume et d'humilité.
Bonne continuation et mes amitiés à toi et ta famille.
Saha shorkoum.
Hamid
- 3. | samedi, 08 avril 2023
Ramadan karim à toi et à tes tiens
Je ne sais mais le ramadan a été toujours pour moi le mois propice pour la conquête de ces monts difficiles d'accès, je suis amoureux des étendues désertiques et je ne les échangerais pas pour toutes les vertes prairies d'Europe, pendant le ramadan on ne risque pas de rencontrer quelconque présence humaine, en effet le remth et le térébinthe sont les plantes reines de ces immenses solitudes
Absolument le térébinthe est mon arbre fétiche
En effet les arabes ont laissé une trace indéniable sur ces contrées tout comme les hommes du néolithique qui nous ont légué des trésors à travers les belles gravures rupestres et pleins de grottes qui leur servaient de refuge
Merci pour ton touchant retour qui fait chaud au cœur
Bien à toi - Noureddine
- 4. | samedi, 08 avril 2023
Très beau travail digne d'un explorateur des étendues steppiques et désertiques. évocation de la jeune fille Bent-Slim des Beni-Amer, tribu aussi laborieuse que vaillante guerrière durant la colonisation. Le très beau texte fait le lien avec l'évolution de l'homme et de son milieu jusqu'à notre ère, mais aussi des arabes avec l'expansion de l'Islam "sans contraintes" à travers le monde et la vulgarisation des sciences.
Les photos sont magnifiques et vont de paire avec la narration géologique et géophysique. Des roches calcinées rappelant des éruptions volcaniques, voire "un cataclysme; l'absence totale de la moindre étendue d'eau et forcément absence presque totale de végétations; l'érosion des terres au point que les racines des jeunes arbres et de "remth" peut-être? sont à découverts par endroits. Un paysage presque lunaire! Tu as vraiment fait preuve d'inspiration, de courage et aussi de témérité pour aller seul dans ces étendues désertiques par un jour de Ramadhan; une vraie baraka veille sur toi.
Le térébinthe reste ton arbre fétiche "l'arbre sacré" qui domine la steppe.
Merci cher ami
Bonne continuation pour le Ramadhan.
Avec mes amitiés.
Hamid
- 5. | mercredi, 05 avril 2023
Bien amicalement.
- 6. | mardi, 04 avril 2023
J'en suis vraiment touché
Amitiés
- 7. | mardi, 04 avril 2023
Merci pour ces sublimes photos, on sent que vous faites corps avec ces paysages sublimes
Merci pour tout ce que vous nous offrez comme dépaysement chez la grande famille des locos
Bonne continuation
Au fait je vous ai envoyé le lien de la suite mais il semblerait que le message ne soit pas passé , j'ai reçu ce message de Microsoft!
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Abdel Bess (abess01@hotmail.com)
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