LE KSAR DE BENT EL-KHASS
SUR LES TRACES
D'Embarka BENT EL-KHASS
Me voilà de retour une fois de plus sur cette magnifique route du Sud pleine de vestiges ; mon itinéraire a été cette fois
ci sur les « traces de Bent El-Khass » la fameuse guerrière , arrivé sur les lieux je fus frapper par la beauté de son ksar
niché sur un petit versant loin de tout regard, aussi lorsque j’ai pris la peine de me reposer dans une des pièces du ksar
et ce après tant d’émotions je vous jure que j’ai ressenti une paix intérieure que je n’ai jamais connu auparavant , avant
d’en arriver là j'ai été voir « gouirates Bent El-Khass » si majestueusement élevées dans le ciel dans un décor
féerique et fascinant d’une rare beauté , on se sent de la taille d’une fourmi devant ces « goor » qui culminent à une
soixantaine de mètres dans le ciel où seuls les rapaces y règnent en maitres des lieux , je fus tellement ébloui par cette
"gara" et retrouvais tout mon moi à travers ce silence , ces plaines semi désertiques à perte de vue , et ces vallons
accidentés et comme dans un rêve me parvenaient le hennissement des chevaux , et les chuchotements de femmes
qui peuplaient cet endroit magnifique , je ne fus éveiller de ma torpeur que lorsque je repris ma route vers
Sid El-Hadj Eddine que j’ai décrit auparavant dans une rubrique.une petite pensée aussi aux humbles habitants de
Ain Laamara si simples et hospitaliers malgré leur dénuement total , ainsi qu’à Si larbi de Sid El-Hadj Eddine
pour son hospitalité légendaire.
Dieu merci il y a encore des hommes
TOUMI Nour-eddine
Mercredi 07 Septembre 2007
LA LEGENDE DE BENT EL-KHASS
D’après les récits populaires historiques et légendaires de la région Bent EL-Khass était la fille d’un sultan de tribu qui habitait autrefois dans
la région de Brezina ; celui-ci devenu vieux incapable de gérer les affaires de sa tribu, il laissa le pouvoir à sa fille ( Mebarka Bent EL-Khass )
qui a pu régner avec une grande intelligence et sagesse ;On lui attribua la fondation d’un ksar à Ain EL-Amara tout prés de Brezina ainsi
qu’une citadelle sur la fameuse gara avec un système de défense que personne ne peut y arriver ; une seguia qui part de Ain El Amara pour
l’irrigation des terres fertiles d’oum EL May ; et une a époque très proche nos grands parents trouvaient quelques segments de la seguia ;
actuellement le ksar et la citadelle sont les seuls témoins matériels pour approuver la vérité historique de cette légende.
A QUELLE EPOQUE PEUT-ON SITUER CETTE HISTOIRE
En réalité il n’existe aucune étude de synthèse sur ce sujet cependant il y a certain nombre de documents de base faits par des explorateurs
français permettant de se faire une idée.
On raporte que Bent EL-Khass est la fille d’un roi de la tribu de Béni Ameur et qui vivait au 15 ème siècle sans citer aucune source bibliographique comme référence d’autre part les récits populaires nous ont conservés que Bent El khass vivait a l’époque du sultan noir qui est le sultan mérinide Abou El Hassan né en 1288 mort en 1348
L'HISTOIRE DE BENT EL-KHASS ET LE SULTAN NOIR
Un jour le sultan noir était informé par son conseiller ou son médecin qu’une femme d’une beauté extraordinaire commande une forte tribu dans la région (dite actuellement Brezina) ; alors il décida d’aller demander la main de cette femme.
La fameuse histoire entre Bent El khass et le Sultan noir est restée gravée dans la mémoire de nos ancêtres et transmise oralement de père en fils durant des siècles ; et seuls quelques explorateurs français ont publié des passages sur ce sujet. H. Le Roux a mentionné dans son livre (au Sahara) « …le sultan noir leva ses tentes prés de sa citadelle (gara) et dit a ses cavaliers allons trouver cette femme et envoya devant lui des chanteurs pour déclamer des vers à l’honneur de leur sultan - Bent El khass interroge les cavaliers si il ignore ses exploits - Ils te diront qu’il est toujours monté sur un cheval rapide et couvert de cicatrices
- Son fer perce les burnous le héros n’a point d’abri contre sa lance
- Bent El khass écouta les chanteurs et quand ils eurent fini leur poèmes elle répondit
- J’ai pour demeure daya, une citadelle avec de l’eau où je puise quand je veux
- Ma forteresse est élevée ; les aigles eux - même n’y peuvent atteindre
- Si une injustice me vise je n’en souffrirai pas.
Par la suite le sultan envoya deux vizirs au pied du gara pour présenter les cadeaux du sultan.bent El khass notre sultan a apporté pour toi dix négresses nées le même jour portant des présents innombrables et de valeur inestimable Bent El khass répondit aux vizirs ; dites ceci à votre sultan :
- La quenouille de mes femmes me suffit à me vêtir. »
Quand le sultan connut la réponse de Bent El khass il se met en colère la citadelle fut assiégée par les cavaliers du sultan qui compte la prendre par le manque d’eau ; une semaine s’écoula ; les femmes Bent El khass lui disaient qu’il n’y a pas d’eau suffisante pour tenir plus qu’une journée et comme Bent El khass était sage et intelligente ; elle ordonna à ses femmes de laver le linge avec le peu d’eau qui vous reste et étendez –les au vu des cavaliers du sultan ; le jour même le sultan noir aperçut le linge étendu au soleil ; trompé par la ruse de guerre en croyant qu’elle a de l’eau en abondance. Le sultan leva le siège et s’en va avec toute son armée ; et grâce à cette ruse Bent El khass a pu s’en sortir de cet état de siége en sacrifiant les dernières gouttes d’eau .
MISE A JOUR DE LA RUBRIQUE ( LE 16/09/2007 )
Elle émane d’un « Meddah « du nom de Mohamed Ben el mokhtar contée à un colonel Français venu en explorations dans la région du sud ça se passe au milieu du 18 eme siècle
Quiconque a un peu voyagé dans les ksours de la provence d’Oran connaît de réputation cette poétique figure saharienne. Qui était-ce que Bent-el-Khas’s’ ? A quelle époque vivait-elle ?
— Que nous importe, et que gagnerions-nous, d’ailleurs, à pénétrer certains mystères qui nous arrivent par la tradition ?Ne fouillons pas trop les légendes, dans la crainte de les dépoétiser ; laissons la Vérité , c’est qu’elle appartenait à la tribu des Bnî-A’mer, et qu’elle abitait une de ces, immenses gour (plateaux) qui se dressent sur la rive gauche de l’ouâd Seggar, à quelques kilomètres au sud du qs’eur de Brîzîna. Que cela nous suffise, et écoutons le meddâh’.
Moh’ammed-ben-el-Mokhtar nous montre d’abord sur la gâra ces ruines, désertes aujourd’hui, animées autrefois par la
ravissante Embarka, dont la beauté était si parfaite, que, jour et nuit, la gâra retentissait des plaintes et s’humectait des larmes des nombreux ma’chouqîn (adorateurs) de la trop cruelle fille d’El-Khass. Nous voyons ensuite un puissant sultan du R’arb (Occident), qui, ayant entendu vanter les charmes d’Embarka , vient, suivi de nombreux chameaux chargés de présents du plus grand prix, pour lui faire accepter son amour. Mais Embarka, en sa double qualité de fille indépendante et majeure , veut choisir celui auquel elle liera sa destinée ; elle rejette donc l’amour et les présents du sultan. Ce souverain, très-entêté, venu de très-loin , et blessé dans son amour-propre, jure de prendre par la force ce qu’on refuse à sa passion ; il fera le siège de l’impitoyable Embarka , et il cherchera à la réduire par la soif. Il prend ses dispositions pour entourer la gâra d’un cordon de serviteurs dévoués et
de ses meilleurs cavaliers.
Embarka, pensait le sultan, ne saurait tenir longtemps sur son sablonneux et aride plateau, qui ne boit que les eaux du ciel. Mais il a affaire à une fille de ressources et capable de lui en remontrer en matière de ruses.
L’amoureux R’arbî, confiant dans la valeur de ses dispositions stratégiques, attend tous les jours la députation qui, selon lui, doit arriver, la langue pendante, pour traiter de la capitulation , d’Embarka. Il fait ce calcul, qui prouve que l’amour lui laisse l’esprit assez libre, c’est que s’emparer d’Embarka par là force est tout profit, puisque cette capture le dispense de lui offrir ses présents ; et il se frotte les mains de la détermination qu’il a prise d’assiéger la maîtresse de la gâra. Mais, ô stupéfaction ! ô fureur ! au moment où il croit toucher au terme de son attente , il s’aperçoit avec effroi que les femmes d’Embarka étendent le linge de toute une année au moins pour le faire sécher au soleil.
Désespérant de prendre par la soif une femme qui a assez d’eau pour laver sa lessive, le sultan, confus, lève le siège et retourne dans l’Ouest, sans s’être douté un seul instant que cette lessive , qui a mis la citerne à sec, n’est qu’une ruse d’Embarka.
Ben-el-Mokhtar paraît en avoir encore beaucoup à dire sur Embarka ; mais, comme il est fort tard déjà, que la marche du
lendemain est longue et difficile, le colonel se lève, et, au grand regret d’A’mrân et de l’improvisateur, nous en faisons autant et nous allons nous coucher…
MON HUMBLE HOMMAGE A BENT EL-KHASS
le Ksar vu avec mon appareil photos
Commentaires (27)
- 1. | jeudi, 28 juillet 2016
- 2. | jeudi, 28 juillet 2016
Merci pour cette belle histoire. Légende ou réalité, qu'importe puisqu'elle a traversé les siècles et qu'elle est toujours présente dans vos mémoires. J'ai toujours aimé les contes et légendes, celle-ci vient enrichir celles qui ont bercées mon enfance.
Mais c'est dommage, je n'avais pas accès aux photos.
Toutes mes félicitations pour votre site.
Amitiés,
Mijo
- 3. | vendredi, 13 février 2015
- 4. | lundi, 21 juillet 2014
A force de montrer des photos et avec détails ,de parler de ces trésors cachés certains ou plusieurs meme pourraient débarquer dans la région pour voir de
leurs propres yeux.
En effet on comprend que vous faites de la promotion pour la région alors qu'en
lisant l'une de vos réponses vous semblez carrément contre toute "venue" de peur
que ces lieux préservés jusqu' là ,subissent une "défiguration" par qqs vandales.
Je vous comprends aisément .
Par l'absence de l'état qui avec des moyens aurait pu assurer la protection de ces lieux,alors laissez les ignorés.
J'ai aimé cette jeune fille qui vaut qqs millions d'algériens des dernières générations(je sais que je m'attire la foudre,mais j'assume).
Son ksar est une perle au milieu d'une immensité muette,mais pesante.
Encore Merci Mr Noureddine.
- 5. | dimanche, 30 décembre 2012
Encore là !! et encore une citation de l'auteur de "Samarcande" A.Maalouf , mais cette fois-ci, c'est ce petit Grand royaume de votre pays du silence, hantant mon esprit ... qui me la rappela !!
En vous présentant mes meilleurs vœux pour l'année 2013 .
Yur .
- 6. | samedi, 29 décembre 2012
Je vous salue Mr Toumi et vous habitants de ces lieux !!
- 7. | lundi, 20 août 2012
et là où elle va elle fait un puits au bord des dunes parmi ses puits un dans notre terre à zouia tahtania taghit comme aussi dans la région de timmimoune et il y à beaucoup de récits, j'aime bien connaitre la cousine de cheikh dyabe
- 8. | mardi, 05 juin 2012
- 9. | mercredi, 14 décembre 2011
Embarka Bent El khass est une légende vivante et quelques vestiges l'attestent dont un ancien
ksar juste à côté d'Aine laâmara ( Brezina ) Algerie en plus d'une sorte de citadelle du côté aussi de Brezina, dont ne subsistent que quelques pans de murs
On lui attribue aussi un magnifique ksar près d'El Golea , mais c'est du côté de notre région qu'elle a passé la majeure partie de sa vie
La légende rapporte qu'elle portait une couronne d'épis dorés sur la tête lorsqu'elle habitait les gour( Brezina )
Amitiés
- 10. | mardi, 13 décembre 2011
- 11. | dimanche, 13 juin 2010
Je vous remercie monsieur pour ce site merveilleux et pour la decouverte de Bent Elkhass, et je me suis permise de m'inspirer de ce que vous avez publier sur cette fameuse femme pour écrire un petit poème intitulé " sur les traces de bent elkhass" publié sur le site de poésie jopoeme. Merci infiniment
- 12. | vendredi, 30 mai 2008
cher Noureddine je crois qu'un realisateur Algerien (j'ai oublié le Nom) essaye de faire un Film de Bent elkhass et Kaida Hlima j'ai vu ça dans un quotidien
- 13. | dimanche, 25 mai 2008
نشكر صاحب الموقع شكرا جزيلا
والمعلقين على هذه المادة
كما ندعو الباحثين إلى المزيد من البحث عن حقيقة كليوبترا المنطقة
(بنت الخص
أخوكم : عبد الرحمن صعدلي بريزينة
- 14. | mercredi, 14 novembre 2007
- 15. | mercredi, 14 novembre 2007
J'ai eu l'occasion de voyager et à chaque fois qu'un lieu devient une curiosité pour plusieurs gens, il n'est plus resecté et bonjour les dégats. Ceci est mon avis et cela s'est à chaque fois prouvé. Ceci étant, il ne me parait pas judicieux d'organiser des retrouvailles à plusieurs, il faut des affinités et surtout pas s'imposer les uns aux autres( même si "hospitalité oblige : j'aime être à mon aise et pas faire semblant.
Je suis du genre solitaire et reste en réserve car je ne viens pas souvent à ElBayadh.
Il faut par contre fixer des règles avant d'organiser le moindre événement, à vous de voir et surtout rester vigilent quant à la contagion puis à la dénaturation du site si tout le monde copie pour faire comme.
- 16. | mardi, 13 novembre 2007
- 17. | dimanche, 11 novembre 2007
Le festival de Betelkhass se tiendra cette année inchaallah avec ousans le consentemet des autorités
- 18. | samedi, 10 novembre 2007
- 19. | jeudi, 08 novembre 2007
Le zoom ajoute bien plus à cette immensité...
- 20. | mercredi, 26 septembre 2007
C'est vrai que ce matin le diaporama n'était pas visible (problème émanant de l'hebergeur), à présent les photos sont visibles
Bonne journée