TAZINA

 

 

TAZINA

EPOPEES GLORIEUSES

 

En 1881, lors de l'insurrection de Cheikh Bou Amama, Chellala vit passer les contingents du CHEIKH en route pour Tazina, où ils bousculèrent le 19 la colonne Innocenti.
Les insurrections du Cheikh Bouamama sont des plus longues luttes dans l'Afrique du nord qui a duré un quart de siècle (1881- 1906) contre l'occupation française, cette lutte fût une continuité de celle de si Slimane Ben Hamza et de son oncle si Laâla

Je me suis rendu sur les lieux à plusieurs reprises, au printemps 2014 je me suis rendu plus precisement à Ain Tazina à quelques encablures du lieu où a eu lieu la bataille de Tazina entre les troupes coloniales sous commadement du colonel Innocenti et celles de cheikh Bouamama
Pour la petite histoire le colonel Innocenti dans ses mémoires n'a jamais reconnu cette déroute, déroute pourtant relayée par la presse française de l'époque
Tazina est située sur les pieds du djebel Mazroue ( جبل مزروع )
Selon feu le père Comminardi cette montagne en forme de vaisseau est nommée par les géographes un "synclinal perché", une forme caractéristique laissée par l'érosion dont il existe plusieurs exemplaires dans l'Atlas Saharien , le plus célèbre se trouve près de Laghouat à la sortie en direction de Aflou nommé Le Milok (propos recueillis auprès du père Raymond)
Tazina est une immense plaine parsemée de remth, a été érigé sur les lieux un monument à la mémoire du colonel Beauprêtre tué le 08 Avril 1864 à Aouinet Boubekeur (environs de
El bayadh)  
En 1884 un soldat faisant partie de la colonne d'Innocenti a fait savoir au colonel Innocenti que la monument a été saccagé par les "rebelles" aussi le colonel a demandé qu'il soit immédiatement restaurer
Tazina est rattachée à la commune de El Mhara (département de El bayadh)

                                                                                                                          Par Noureddine Toumi
                                                                                                                                      Le dimanche 05 février 2023

 

CHEIKH BOUAMAMA - ISABELLE EBERHARDT

 

 

Dès la première victoire de Cheikh Bouamama à la célèbre bataille de Tazina, le 19 Mai 1881, qui a duré plus d’une semaine, où le colonel Innocenti a subi une cuisante défaite, la
presse coloniale commençait déjà à s’inquiéter et voyait le climat insurrectionnel se perpétuer. Elle ne cessa d’appeler à frapper « vite et fort ».

Pour les autorités militaires, il fallait réduire à tout prix cette insurrection en un «rezzou saharien. ».
D’après les témoignages des officiers français, qu’il faut considérer avec beaucoup de prudence, et d’autres, recueillis, comme celui du témoin du siècle, Sellam Faradji de Fendi,
moudjahid de Cheikh Bouamama, âgé de 114 ans en 1981 (Centenaire de Cheikh Bouamama), nous avions pu enregistrer 12 batailles et 22 accrochages tout le long de cette
insurrection.

En septembre 1903, à la suite des évènements sur les répressions du Ksar de Sfissifa, le siège de Taghit et la bataille d’El-Moungar, qui ont eu un retentissement international,

Isabelle Eberhardt, sous le pseudonyme de « Si-ahmoud » reporter du journal «L’Akhbar», arrive à Ain-Séfra, capitale du Sud Oranais et siège du territoire militaire autonome, considéré à l’époque comme le plus vaste et le plus sanglant d’Algérie, dont la superficie est d’environ 44.340.000 hectares, soit les 5/6 de celle de la France.

Isabelle Eberhardt écrit :
« Ain-Séfra, Bled El-Khaouf » (Pays de la peur)...Pas de passants civils, un silence lourd,
presque une impression de ville en danger »
Elle manifestait de suivre les opérations militaires, mais sa présence affolait les officiers militaires. Un droit de censure sur les télégrammes a été aussitôt exercé, en vue d’éviter l’envoi de toute nouvelle alarmante ou inexacte. Elle écrit :
« Lors de certaines transactions, on murmurait tout bas le nom qui emplit depuis vingt cinq ans les échos du Sud – Oranais, le vieux nom presque légendairequi sonne plus  étrangement,  troublant ici où il y a une réalité « Bouamama ».

En ce début du siècle, Isabelle Eberhardt était la seule qui s’employait à dévoiler l’humanité des musulmans (courage, fidélité, hospitalité...) dont la plupart des journalistes et écrivains
coloniaux, à leur tête un certain Louis Bertrand, qui reprenaient à leur compte la devise
« par la croix et le fer » , donnaient des caricatures en parlant de sauvages vivant dans l’ob
scurantisme.

Un jugement équitable est rendu à l’encontre de cette romancière de talent par des spécialistes. 
« Par ses écrits, elle fut un adversaire de la colonisation forcée de l’Afrique du Nord , non
par mépris spécial des Français, mais simplement par haine de toute civilisation, car là où l’idéologue colonial, le raciste, l’académicien Louis Bertrand (1866-1941) et ses disciples avaient cru pouvoir renouer avec l’Afrique latine en enjambant l’arabo-berbérité façonnée par l’Islam, Isabelle Eberhardt restituait avec force la permanence des valeurs arabo-islamiques et la cohésion du monde arabo-berbère ».

Louis Bertrand, encore aux croisades dans les années trente, reprochait aux musulmans de
ne pas vouloir se faire naturaliser, alors que la naturalisation est une abjuration de la loi musulmane et une insulte à la famille.
Seul, un musulman de talent, un héros de la révolution, a pu lui répondre.

Mr Violette, gouverneur de l’Algérie à l’époque, écrit «Un indigène de réel talent, M. Ferhat Abbas, vient de publier, sous le titre « Le jeune Algérien »  une réponse cinglante aux déclarations de M. Louis Bertrand. Il leur rappelle qu’eux aussi , de 1863 au décret Crémieux, n’ont pas utilisé la naturalisatio n qui était à leur portée, et il ajoute :
« Voilà donc ce bon néo-Français, dont les aïeux ne se sont arrêtés en Algérie que parce qu’il s y étaient moins persécutés que partout ailleurs, qui a assisté indifférent à
cinquante années de luttes et de deuils, le voilà m aintenant qui s’empare de l’étendard de Jeanne d’Arc pour nous fermer l’accès au parlement français, et il nous indique, pour y
entrer, la petite porte : la naturalisation. Nous nous souvenons, nous, que cette
naturalisation a existé pour lui de 1863 à 1871
Qu’a-t-elle donné ? Rien ! C’est peut-être pour cette raison que ce monsieur nous la conseille à son tour ».

Un autre Louis Bertrand apparaît, mais sous une autre forme, rappelant des propos racistes et grotesques contre le peuple algérien et son histoire, en la personne d’Edmonde
Charles roux, « Prix Goncourt 1982 ».
Elle est l’auteur de deux romans sur Isabelle Eberhardt ; le premier est intitulé
« Un désir d’Orient », le second, « Nomade j’étais ».
C’est dans ce dernier livre, publié le premier mars 1995 et dans la partie «Sud-Oranais »
qu’elle donnait une fausse vision au lectorat arabe en général, et maghrébin en particulier, sur une partie de l’histoire de l’Algérie, et insultait en même temps l’un de ses symboles,
« Cheikh Bouamama ».
Elle écrit : « Depuis 1881, les attentats contre nos postes n’avaient d’autres instigateurs que lui (...), ce redoutable rebelle impénitent (...), ce vrai chef de horde, ce Gengis Khan...
Cette vieille crapule (...) dont les bandes armées et les violences affolaient les colons et l’opinion française depuis plus de vingt ans ». Dans la fin de la préface, en peut lire : «
Cette « terre aimée » qu’elle (Isabelle) avait comprise mieux que personne.ieurs, mais différents ».

 I
     Isabelle Eberhardt en tenue nomade

Oh, murmura-un jour Isabelle Eberhardt, je n’aimerais pas mourir dans ce pays. Il y a trop d’arbres
Elle était née pour la dune et pour l’espace, et souhaitait sourire au soleil à son dernier soupir.

 

                Mon recueillement sur la tombe d'Isabzlle Eberhardt (20 octobre 2020 )

                                   

                             Tombe Isabelle Eberhardt (20 octobre 2020)

 

BOUAMAMA LE PRESTIGIEUX

Cheikh Bouamama était considéré autrement par les officiers supérieurs de l’armée coloniale, ses adversaires : le commandant De Pimodan (1899/1900) écrit :
« En fait, beaucoup de musulmans révèrent toujours dans Bouamama le dernier grand
Chef qui ait lutté contre les chrétiens en Algérie, qui ait combattu pour Dieu et pour
Mahomet...Il reste à leur yeux le symbole de la résistance contre la conquête, contre les idées modernes, contre la croix ».

Pour le général Lyautey, d’après Kohn Klein : « Lyautey disait :
« Ce marabout Bouamama... c’est un terrible, un insaisissable et un prestigieux ».
Il a fallu à la France plus d’un demi-siècle (1845 - 1903) pour arriver à atteindre
l’oasis de Béchar; ce qui a permis d’occuper, par la suite, le Sahara, le Maroc et de
pénétrer dans l’Afrique Noire.

De son côté, le professeur en histoire au centre universitaire de Nâama, Remitha Abdelghani, a rappelé que le parcours de la résistance de Cheikh Bouâmama était caractérisé par une organisation militaire rigoureuse et des plans de guerre étudiés à partir de sa citadelle érigée à Meghrar Tahtani.

Ce site a été entouré de trente-deux tours de surveillance et doté d’une horloge solaire pour organiser des tours de gardes. Il disposait également d’un atelier de fabrication de munitions et d’armes de fabrication allemande et espagnole en plus de celles récupérées de l’ennemi lors des différentes batailles.

Lors de ses premiers affrontements militaires contre le colonisateur, le 27 avril 1881, lors de la bataille de "Taghout" à Sfisifa, qui fut suivie de la grande bataille de "Tazina" le 19 mai 1881 dans la région de Chellala, Cheikh Bouâmama remporta des victoires impressionnantes. Ses autres batailles, dont celles de Taghit, Jinan Eddar, El-Menkar, Khalfallah, Chott Tigri et Fendi ont été de retentissants succès au cours desquelles l'armée coloniale française avait subi de lourdes pertes humaines et matérielles.

A ce propos, le commandant français Marni n’avait pas hésité à exprimer son admiration pour ce courageux combattant. Il avait reconnu à l’époque que "Cheikh Bouâmama se battait avec un courage extraordinaire. Nos soldats le regardaient alors qu'il se battait en héros de légende... et les balles pleuvaient autour de lui, mais ne l’atteignaient pas".

En 1981, Salem Fardji, l'un des moudjahidine de la résistance de Cheikh Bouâmama, alors âgé de 114 ans, avait fait état, dans un enregistrement à l'occasion du centenaire de la résistance de Cheikh Bouâmama, du déroulement de douze grandes batailles et de vingt-deux affrontements au cours de cette période de combat.

Les recherches et études historiques ayant traité de la résistance de Cheikh Bouâmama ont conclu qu'il s'agissait d'une véritable révolution, et si elle n'avait pas atteint ses objectifs d’expulser le colonialisme de la région, cela était dû à plusieurs obstacles, dont les pressions du sultan marocain Abdelaziz sur la résistance et son soutien à l'occupation française pour la cantonner aux frontières. Cheikh Bouâama a prouvé son extraordinaire capacité à repousser l'expansion coloniale dans la région.

 

ISABELLE EBERHARDT

« Si-Mahmoud », remplit avec conscience son rôle d’envoyer spécial et interviewa les blessés d’El-Moungar. Elle écrivit : « Ces blessés étaient étrangers pour la plupart, qui, venus de France, avaient failli mourir pour une cause qui n’était pas la leur ».
Elle fait la connaissance du général Lyautey qui prit le commandement du Territoire
d’Ain-Séfra, le 1er Octobre 1903. Il traça une politique dite de pacification et demanda à Isabelle Eberhardt de collaborer, mais elle refusa :

« Elle récusait ! Elle dénonçait ! Elle ne craignait rien, pas même la vindicte des pères Fouettard qui, las des solutions discrètement négociées, réclamaient à cor et à cri de vraies batailles et des communiqués de victoires ».
Début 1904, elle prit contact avec le mouvement anarchiste français pour venir enquêter sur les exactions de l’armée coloniale, sur la population civile, suite aux défaites infligées par les moudjahidine de Cheikh Bouamama aux colonnes du général Lyautey aux batailles de Sidi B elhouari, d’El-Guettaef et de Mfitla.

A propos de la soi-disant collaboration d’Isabelle Eberhardt avec Lyautey, avancée par certains auteurs. On conçoit mal qu’un « agent espion » des militaires demande aux
anarchistes de venir constater les méfaits de ceux-là. Ainsi, cette thèse se trouverait définitivement écartée. Effectivement, le beau-fils d’Elisée Reclus, un des responsables de mouvement anarchiste, serait venu mais entre-temps, l’écrivain était morte.

Isabelle Eberhardt, hôte à la Zaouïa de Cheikh Bouamama à Figuig (Maroc) 

A Figuig, en compagnie de Sidi Ben Cheikh, moqaddem de la zaouïa de Sidi Slimane Bousmaha, patron de Béni-Ounif, elle rencontre Cheikh Bouamama, ce qu’elle n’osait
pas mentionner dans ses « Notes de route » , mais elle révèle l’importance de son influence dans la région. Elle écrit :
« J’ai rencontré Si Mohammed Ben Menouar dit Sid-Ahmed, co usin et beau-frère de Bouamama (...). Je regarde ces deux hommes dont la surface polie et avenante cache des abîmes, ces hommes à l’âme fermée, à la volonté opiniâtrement tendue vers un seul
but : « Servir Bouamama ».

En sa qualité de journaliste, elle obtient du commandement militaire l’autorisation pour aller séjourner quelque temps dans la Zaouïa de Kenadsa. Sous le pseudonyme de « Si Mahmoud Ould Ali», jeune lettré tunisien, elle rencontre le moqaddem de la confrérie des Zianiya, Sidi Brahim Ben Cheikh.
Elle séjourne dans cette Zaouïa pendant deux mois (Juin et Juillet 1904)
Elle y médite et prie. Elle écrit : « Je suis l’hôte de ces hommes. Je vivrai dans le silence de leur maison. Déjà, ils m’ont apporté tout le calme de leur esprit, une ombre de paix a pénétré les replis de mon âme ».
Son séjour à Kenadsa lui a permis de découvrir les femmes Doui-Ménia. Elle écrit :
« Elles ont une beauté farouche qui se laisse voir par les trous de leur tuniques couleur de terre. La pauvreté est pour elles une chose naturelle, ce n’est pas une déchéance. Elle s’imagine que tout le luxe tient dans la beauté d’un cheval ou dans le manche d’un poignard ». Le mois d’août 1904 : Isabelle Eberhardt échappe à la surveillance militaire.
Aucune biographie n’a pu déterminer où elle était durant ce mois, mais dans ses
« Notes de route », elle écrit:
« Bencheikh, le serviteur le plus dévoué de Bouamam a, pour la centième fois depuis que je le connais, il me dit: « Si-Mahmoud, tu devais aller voir Cheikh Bouamama à sa Zaouïa
nomade près de Djebel El-Teldj ».

Certains biographes prétendent que la rencontre entre Isabelle et Cheikh Bouamama n’eut
jamais lieu, car depuis 1903, le vieux, affaibli, remontait vers le Nord, alors que cette même année, il recevait à son état major à Figuig, l’Emir Abdelmalek EL-Jazairi, fils de l’Emir Abdelkader. Durant cette période chaude, face à l’armée de Lyautey et au makhzen
marocain, Cheikh Bouamama et son fidèle allié, le Cheikh Jilani Ben Abdesselam, surnommé « Le Rogui Bouhmara », l’homme à l’ânesse grise, chef du mouvement insurrectionnel marocain contre le Sultan frivole Abdelaziz, remportèrent plusieurs
victoires, jusqu’à ce qu’ils assiégèrent Oujda (Maroc) le 17 Janvier 1905.
L’Emir Abdelmalek EL-Jazairi se voit confier la direction de l’armée du Rogui.
De retour à Béni-Ounif, Isabelle Eberhardt est atteinte de la maladie palustre (paludisme) qui était répandue dans la région. Elle écrit :
« Au milieu de tout cet assombrissement des choses, le village sans arbre, sans une tache de verdure, était d’une laideur sinistre de lieu de détention ».
Elle sent bien le caractère étranger, dégradant. Elle est terrassée par la douleur et la fièvre, elle rejoint Ain-Séfra où elle est hospitalisée durant quinze jours. Le 21 octobre 1904, le jour de sa sortie de l’hôpital, elle avait 27 ans, elle rejoint Slimane, dans une maisonnette à un étage qu’elle a louée dans le quartier riverain de l’oued.
Le rendez-vous se termine tragiquement. Crue subite de l’Oued.
Isabelle est enfouie dans les décombres de sa maison. Slimane, son mari, parvient à s’enfuir. Le corps d’Isabelle est retrouvé deux jours plus tard. Près de son corps, sont retrouvés des manuscrits plus ou moins endommagés par la boue de l’Oued, et qui, par la suite, sont confiés à Victor Barrucand, son éditeur .

Isabelle « Si-Mahmoud » est enterrée au cimetière de Sidi Boudjemaa à Ain-Séfra, sur cette terre d’Algérie qu’elle a tant chérie pendant les quelques années que la vie tourmentée  qu’elle a eu lui a laissées pour pouvoir aimer les musulmans.
Le général Lyautey disait :
« Elle était ce qui m’attire le plus au monde : « une réfractaire » (...). Trouvez quelqu’un qui
est vraiment soi, qui est hors de tout préjugé, de toute inféodation, de tout cliché, et qui passe à travers la vie aussi libéré de tout tel que l’oiseau dans l’espace. Quel régal... ».

C’est peut être grâce à elle que ce soi-disant pacificateur sans cœur, comprit enfin que ces
«sauvages » sont bien des êtres humains qui sont certes différents, étant donné qu’ils appartiennent à une civilisation jadis de lumière. 

 

AIN TAZINA VUE AVEC MON APPAREIL PHOTO

 

Photos prises le 12 mars 2014
Le présent album comprend 60 photos
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NB/ Branchez voos enceintes acoustiques pour écouter la musique d'accompagnement

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La chansion "Ya Lfaress djib lekhbar" ( cavalier apporte des nouvelles) est interprétée
par cheikh Slimane de Stitten (El bayadh) et ce à propos de la kouba (mausolée) du saint sid Cheikh
détruite par le colonel Negrier , Les paroles sont de Mohamed Belkheir

 

 

 

 

 
 

 

 

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