AOUINET BOUBEKEUR

De Stitten où j'ai pris quelques photos du vieux  ksar je me suis dirigé vers Aouinet boubekeur qui a vu l’une des plus belles pages de notre histoire,
auparavant j’ai fait la connaissance d’un vieil homme de soixante treize ans à la barbe blanche du nom de Bouzata el-hazz ( voir photo ) , c'est un tailleur de pierre
tous ces traits ne respirent et ne dégagent que de la bonté et vouait un grand amour à cette terre, tout le long du trajet par ces bouts de sentiers rocailleux et poussiéreux,
une ambiance bon enfant régnait à l’intérieur de notre vétuste véhicule et j’allais oublier l' espace de ces quelques instants l’ambiance cafardeuse de nos villes et respirais
à pleins poumons un air pur , si Bouzata ne cessait de nous raconter les épopées glorieuses de nos aïeux et de temps en temps essayait de contenir difficilement ses larmes ,
en cours de route nous croisâmes deux jeunes bergers le visage ravagé par le gel de ces régions où le froid est intense, l’un d’eux portait  un vieux tsf autour du son cou et
j'ai cru entrevoir à travers leurs visages toute la détresse humaine de cette région martyre tant dans le passé que de nos jours et me gratifièrent de quelques sourires lors des
prises de photos et j’en fus soulagé .

La flore semblait renaitre après les dernières pluies , nous aperçûmes quelques maisons quatre au plus et nous fûmes accueillis par les aboiements des chiens et s’étalait devant nous le magnifique hameau de Aouinet Boubekeur , notre compagnon de route nous présenta si Nadri Med et Nadri ben Mohamed qui nous convièrent dans leur humble demeure faite de pierre , ces messieurs semblaient apprécier notre compagnie, les visiteurs sont rares en ces contrées oubliés ,ces familles vivient dans une autarcie presque totale et vivaient seulement de leur ressources que leur offre cette terre , le jeune fils de si el hadj Nadri Mohamed s’attelait déjà à la préparation du thé et je sentis cette magnifique odeur du matloue « galette » qui me taquinait les narines et ce feu de bois qui vous enveloppait s’en suit ensuite le« Rfiss » qui est fait de mélange de galette sèche, de dattes et de dhène " beurre " pur de brebis , une ambiance chaleureuse régnait dans cette maison; après cela nous primes le chemin pour retrouver une grande2 pleine nue où fut livrée une bataille sans précédent contre les troupes coloniales et à leur tête l’oppresseur colonel Beauprêtre et une centaine de ces acolytes , auparavant nous traversâmes de magnifiques vergers qui reprenaient vie avec l'arrivée du printemps ; de magnifiques couleurs se dégageaient des  pruniers , les bourgeons venaient d'éclore et toutecette étendue sauvage était en fête soudain les visages de mes vieux compagnons devinrent blêmes , tout devant moi est visible un petit carré fait de pierre, c’était l’endroit où le valeureux guerrier Si Slimane Ben Hamza fut toucher mortellement une première fois , et qui succombera quelque deux cent mètres plus loin non sans avoir par son acte héroïque ainsi que celui de ses hommes à soulever les populations jusqu’au tell.
Nous récitâmes la fatiha à la mémoire de ce valeureux chahid le cœur serré mais fiers de nos aïeux .
Sur cette plaine a été érigé un monument à la mémoire du colonel Beauprêtre par l'armée coloniale, malheureusement saccagé et comme toujours ce n’est qu’avec les dernières lueurs du jour que nous primes congé de nos hôtes , toutes ces plaines étaient baignées du sang de nos ancêtres pour  que vive l’Algérie libre.  

LA BATAILLE DE AOUINET BOUBEKEUR                                                                                

Si Slimane Ben Hamza et ses fidèles attaquant le camp du Lnt colobel Bauprêtre

      Si Slimane Ben Hamza                                                                                                                                                                                                                                      Colonel Beauprêtre
  Si Slimane Ben Hamza froissé dans ses rapports avec l’autorité Française ,  se laisse entrainer par son oncle Si Laala et leva
  l’étendard de la révolte.  
  Le Colonel Beauprêtre Commandant supérieur de Tiaret se porta aussitôt vers le djebel Amour le 8 avril 1864 et comptait
  mater cette rébellion ,   il campait avec une colonne d’une centaine d’hommes  d ’infanterie à Aouinet Sidi Boubékeur.
  Son camp fût surpris pendant la nuit et il fût massacré avec toute sa colonne , Si Slimane fût tué pendant cette bataille  où il
  mourra en martyre  Cette victoire a eu un grand impact  au sein des tribus  qui s’empressèrent de rejoindre les rangs de la
  résistance, notamment après avoir appris la mort de nombreux officiers français parmi lesquels le colonel Beauprêtre ,
  le capitaine Isnard , le capitaine du bureau arabe à Tiaret , l’interprète Cabissot ,   le capitaine  des  spahis Thibault ainsi
  que son sous lieutenant Perrin et le lieutenant des chasseurs Beaupied. sans compter les goumiers alliés à l'occupant 
  La mort du Lnt colonnel Beauprêtre que rien ne laissait prévoir retentit avec un grand fracas en France . 
  Ce personnage sanguinaire avait plusieurs crimes à son actif, il n'hésita pas lors d'une bataille sanglante en 
  d'autres lieux à décapiter un chef d'une insurrection le nommé Boussif et au lendemain de son acte barbare
  fît porter à Aumale sa tête au colonel Canrobert comme trophée de guerre !

                                                                                                                   Par Noureddine Toumi

                                                                                                                               Le 13 mars 2008