DJEBEL EL MELH
DJEBEL EL MELH
(La montagne de sel)
C’est de loin qu’apparait Djebel el melh dont le sommet semble être saupoudrer de couleurs, en plus d’un
superbe chaos de pierres aux couleuris stupéfiantes, même les plantes qui poussaient sur les flancs de ce
djebel avaient une couleur dorée au milieu de rochers de grès noir
Par les temps peu lointains c’est ici que les sahariens venaient s’approvisionner en sel pour leurs besoins et
celui de leurs bêtes
Au milieu de ce décor de rêve et de couleurs et plus en aval coule l’oued « El atach *» dont les eaux rejoignent
le fameux oued Zergoun paradis terrestre des nomades pasteurs, nous l’avions trouvé en crue, sur les abords de
l’oued poussent des buissons de genêts, de jujubiers sauvages « sedra chez nous » dont la couleur des feuilles
est d’un vert éclatant, de rares et coriasses touffes d'alfa poussent dans le dédale de petites dunes ou se glissent
sous les pieds des rochers comme pour échapper aux vents glapissants des rudes ivers, quelques tamarix se sont
accaparés les lieux , d’autres gisent sur les berges de l’oued emportées par les crues, ça et là des troncs d’arbres
charriés de lointaines hamada,de gros cailloux quelques uns de grès vert gisent ur le fond de l’oued
De majestueuses montagnes resserrent les lieux dont les fameuses « El khamssaouat *»(les cinq montagnes)
séparées par des chaâbi (ravins) tantôt ce sont des massifs rocheux de faible altitude à roches stratifiées,
tantôt des élévations en forme de pitons
Nous fîmes halte sur une large plaine délimitant la wilaya (département) d’El bayadh à celle de Laghouat,
c’est sous l’ombre d’un vieux et vigoureux térébinthe que nous procédâmes à une pause de thé, moments
magiques où je retrouve le ciel limpide de ces grandes platitudes que j’aimais tant, les nuages sont d’aspect
cotonneux et d’un blanc laiteux
Sur une petite pente escarpée on découvre de magnifiques gravures rupestres entachées malheureusement d'une
une hideuse enceinte dénaturant les lieux, il aurait été plus judicieux de laisser les lieux tels qu'ils étaient, tout en
ontrebas un très vieux cimetière côtoie les lieux, étrange vision que celle de ces tombes perdues en ce décor apre
et au milieu de ces coins oubliés, un silence assourdissant pèce sur ce sanctuaire que rien ne vient troubler si ce
n'est le bruit à peine percetible d'une légère brise de fin d'été sinon le doux bruissement des eaux de l'oued, je les
enviais presque reposant en paix loin de notre monde dit "civilisé"
Abondent aussi sur les lieux des tombeaux tumulus dont la majorité ont été saccagés à la recherche d’un quelconque
trésor, ce phénomène maccabre prend de plus en plus de l’ampleur sous le silence presque complice de tous
Ensuite je poussais jusqu’à Tajrouna *, la route file droite sur une hamada pierreuse, àl’horizon lointain apparaissent
les collines de l’Almaya* une de mes prochaines étapes à la recherche d'autres impréssions et horizons nouveaux, les
nuages se faisaient de plus menaçants lentement et comme à regret nous décidâmes de prendre la route du etour de peur
des innombrables oueds qui peuvent à tout moment entrer en crue en cette période de l’année, beaucoup d'appréhension
et de crainte pour moi pour ces lieux jadis vierges mais qui dans un avenir proche ne seront plus ce havre de paix qu'ils
étaient en raison de la nouvelle route reliant Laghouat à Sidi tifour et qui longe djebel El melh
Le soleil commencait déjà à decliner et étalait ses couleurs pourpres: instants furtifs et magiques du doux assoupissement
des choses où les sens retrouvent toute leur acuité
Notes/ - Oued el "atach": l'oued de la soif
- Khamssaouat: succéssions de cinq montagnes alignées côte à côte
- Tajrouna: petite localité dependant de la wilaya de Laghouat
- Almaya ou al maia: petite localité dépendant de la localité de Laghouat
et qui faisait partie par le passé de la circonscription d'El bayadh
Par Noureddine Toumi
le Samedi 26 Setembre 2015
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Commentaires (5)
- 1. | mercredi, 11 avril 2018
- 2. | vendredi, 06 avril 2018
En effet on le nomme aussi kef El melh, j'ai été sidéré d'apprendre qu'on va extraire de ce magnifique lieu du sel à grande échelle, un véritable massacre si on ne dit pas stop
- 3. | vendredi, 06 avril 2018
Personnellement j'ai toujours préféré dire Kef el Meleh ... Je me souviens avoir marché là sur les traces de mon ancêtre ...
Merci pour ces très belles images!
Camel
- 4. | dimanche, 04 octobre 2015
Merci encore une fois pour la balade.
Amicalement,
Monique
- 5. | dimanche, 27 septembre 2015
Merci du fond du coeur:
Merci pour votre réponse et pour ce travail immense de documentation et de présentation mais surtout de conservation d'une mémoire menacée mais combien précieuse ! Une exploitation raisonnée de cette ressource si elle contribue au développement des populations locales serat une bonne chose, mais hélas l'appétit vorace des industriels et souvent source de conflit et non de solutions !
J'ai découvert la langue poétique de cette partie de l'Algérie en lisant le recueil de poèmes de Mohamed Belkheir et comme beaucoup d'entre vous je suis très sensible au son de la gasba. Cet instrument, pour qui sait l'écouter, est le plus bel ambassadeur de cette région ! Ce patrimoine cultuel et culturel mérite d'être protégé et transmis aux jeunes générations hélas trop souvent abreuvées de télévision et de jeux vidéos !
Merci encore.
Camel