HDJAR EL BEREK
EL HDJAR EL BERAK / GORR BENT EL –KHASS
Chronique d’un massacre
Jeudi 13 Décembre 2007
Sept heures du matin : le ciel semble clément , la nuit a vu un gel terrible.
J’enfile mes espadrilles ; cette fois l’appel provient de « HDJAR EL BERAK « ( gravures rupestres)
tout heureux de retrouver ces traces du passé , mais comble de l’ironie en arrivant sur place en guise de
gravures rupestres , c’est un spectacle lamentable qui s'offre à mes yeux , je découvre tout ce que la bêtise
humaine chez nous peut faire à savoir graffitis à toutes les sauces sur un monument que j’aurais classé comme
patrimoine de l’humanité , de tout ce trésor ne subsiste qu’un semblant de gravures rupestres , le mal est fait et
ne pourra jamais être réparer , aussi à travers cette rubrique je lance un cri de détresse : sauvons ce qui pourra
encore être sauver ,
j'incriminerais en premier lieu l’école (et suggère à ce qu'on fasse inculquer à nos enfants dés leur jeune âge la
nécessité à prendre soin de ces trésors ) et tous les secteurs en charge pour la sauvegarde de ce patrimoine
national et mondial : à la limite une petite plaque aurait peut être dissuader ces badauds qui ont fait tout ça par
ignorance je pense ...
AU PAYS DU SILENCE
Dépité et ne sachant quoi faire ni dire je rebrousse chemin devant ce sinistre tableau et reprends ma route
vers les Gorr de « BENT EL-KHASS » tout mon corps était en extase lorsque je vis ces magnifiques « gorr »
pointant vers le ciel leurs magnifiques statures et l’idée de revoir cette gara allait me faire oublier un petit
peu ma déconvenue passée ; arrivé sur les lieux : tandis que mes compagnons de route s’attelaient à la
recherche de quelques brindilles de bois pour la préparation d’un thé , je courais comme un fou ne sachant
où donner des yeux et retrouvais mon vrai monde et rentrais en communion avec ce décor féerique : là des
traces d’une gerboise , là un bousier accaparé par le poids d’une bouse de dromadaire qu’il pousse
frénétiquement et tout en haut dans un ciel bleu azur planait le seigneur des lieux mon ami l’aigle protecteur
de cette gara ; même les quelques nuages étaient d’un blanc éclatant et à chaque pas que je faisais je pensais à
cette magnifique femme qu’était Bent el khass qui a eu l’ingénieuse idée d’habiter ces lieux ensorcelants , et
c'est avec un cœur lourd que je quitte cette gara , le crépuscule pointait déjà à l'horizon telle une ombre je
m’éclipse et cède la place à ce magnifique silence et comme on dit chez nous " maydoum fel oued ghir hjarou"
TOUMI Noureddine
Le 13 Decembre 2007
Commentaires (8)
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" Est-ce vrai que dans votre pays il n'y a ni peintures ni sculptures ?
-Il arrive que des gens peignent ou sculptent, mais toute représentation figurée est condamnée ! On la considère comme un défit au créateur .
-C'est trop d'honneur qui est fait à notre art de penser qu'il peut rivaliser avec la Création . "
de Amin Maalouf, dans "léon L'Africain"
c'est incroyablement trop trop beau je suis vraiment émue
vous etes un AS Mr toumi ou un phénix ou je ne sais quelle qualité vous va après tout ce que vous avez fait