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Les traditions des Arabes du Sahara algérien, issus de la grande famille des Béni H-Hâl; ont conservé lé souvenir d'une femme appelée tantôt Bent el Khass, tantôt Embarka bent el Khass. Elle personnifie le bon sens naturel et la sagesse populaire, aussi lui a-t-on attribué un certain nombre dé,maximes applicables à la vie quotidienne: de là, sa réputation d'habiletéa fait d'ellel'héroïne d'unstratagèmeingénieux,grâce auquel un ennemi dupé se retire au momentou ses adversaires sont près de succomber; enfin, elle a été représentée comme ayant construit des ouvrages dont il ne reste que des ruines. Son père, toujours suivant la légende, était cultivateur et très généreux. Elle avait pour cousine la Mie d'un nomade, propriétaire de chameaux. Cette dernière dit un jour à Bent el Khass : Celui qui est riche possède des chameaux et non des cultures. La jeune fille rapporta ces paroles à son père qui lui dit : Réponds-lui «Le fumier rend fou ; S'il vient, il t'emporte et emporte les chameaux

(e'est-à-dire qu'une culture qui réussit permet de tout acheter). En efîet, une bonne récolte survint et le père ds Bent el Khass acheta tous les chameaux de son frère. Une autre fois, Bent el Khass se disputa encore avec sa cousine. Celleci lui dit : Mon père est un brave, chaque jour il tue dix hommes; qu'a tué ton père?— Bent el Khass lui redit ces propos. Un jour qu'il était chez lui, cinquante cavaliers vinrent lui demanderl'hospitalité. Il les fit entrer, les hébergea, les débarrassa de leurs fusils(sic) qu'il remit à sa fille en luf disant : Va les montrer à ta cousine et dis-lui : Ton père a-t-il jamais rapporté un pareil trophée ?-- A cette question, la cousine demeura muette et fut obligée de reconnaître la supériorité de son oncle; . Dans les récits qui précèdent, la sagesse appartient au père de Bent pi Khass \ dans;ceux qui suivent, c'est celle-ci qui se distingue par son esprit de répartie; Son père lui demanda un jour : Les nuits sont- elles plus nombreuses que les jours ? — Les jours sont plus nombreux que les nuits. — Et pourquoi? — Parce que les nuits de iune sont (Semblables à) des jours. Une autre fois, elle dit à son père : il y a trois choses qui jaunissent la face et trois choses qui la rougissent (1). Quelles sont celles qui jaunissent la face ? ......-._.,::......._ — Marcher pieds nus, avoir le dos chargé et une femme dépensière. Et quelles sont celles qui rougissent la face ? Connaître le lignage, connaître les filles illustres et se contenter de ce qu'on possède (?). Un jour qu'elle était avec son père, elle lui dit : « La générosité se fait avec ce qu'on, trouve pj=>^! \j* %^l). Il répondit : La générosité est supérieure (Jao!: ij£,\)y Des cavaliers vinrent lui demanderl'hospitalité;

Comme il était pauvre, il se cacha. Sa fille lui dit : Va trouver tes hôtes et ne crains rien. 11 sortit au devant d'eux, les introduisit chez lui et les fit asseoir. Pendant ce temps, Bent el Khass allait tirer des bâts des chameaux les épis de blé avec lesquels ils étaient rembourrés. Elle s'en servit pour préparer du couscous pour ses invités. Qnând ils eurent fini de manger, elle dit à son père : La générosité n'est pas supérieure ( Jac! J* U). 11 comprit l'allusion ef répondit: La générosité se fait avec ce que l'on trouve. En se promenantavec son père, elle lui diten passant près d'un champ de blé : Une belle culture ! Que son propriétaire ne la défend-ii 1 Son père lui demanda : Pourquoi cette culture est-elle prête ? — Que ne la défènd-il de la dette (1) ? On cite encore d'elle ce dicton sur l'agriculture : Tous les fruits précocessont bons. Sauf le blé et l'orge — je ne sais (2). Vint le moment de la marier. Un jour de printemps, elle alla se prOMEner avec son père

dansles cultures.L'orge verte avait une coudée de long; il avait plu pendant la nuit. Elle dit à son père : La terre a passé la nuit avec son étalon (Ifc^s^ f* &UIJ tPs®)- H comprit que sa fille, jusque là hostile au mariage, s'était décidée à accepter un mari. La tradition ne nous a rien conservé sur ce mari, pas même son nom ; mais elle nous apprend que Bent el Khass eut un fils à qui elle ne ménagea pas les sages maximes qui l'ont rendue célèbre. Quand il se préparait à monter à cheval pour aller à la chasse ou en expédition, elle lui disait : Mon fils, déjeûne le matin. Si on ne t'invite pas (en route), tu ne défailliras pas, et si on te repousse, on ne l'atteindra pas

Un jour, il lui demanda de l'argent pour acheter des chevaux. Elle lui dit : — Quelle sorte de chevaux achèteras-tu ? — J'achèterai un cheval répandu, dont la croupe soit rembourrée sous les tapis de la selle, dont l'oeil ne voie pas et l'oreille n'entende pas, qu'une musette nourrit et qu'un sac couvre. Elle lui répondit : 11 est impossible qu'on en introduise un pareil au marché: les juments des pauvres n'en portent pas et le riche n'en vend pas (ij. Elle fit la même réponse à son fils qui lui demandait de l'argent pour acheterdes boeufs. Lesquels veux-tu acheter ? lui demanda-t-elle. — Rouge-prune,ou noir foncé, ou gris avec lés lèvres blanches. Elle lui répondit : « On n'en amène pas de tels au marché : la vache des pauvres n'en produit pas de pareils et le riche ne les vend pas » ( Dans les Gnomes deSidiAbd er Rahman el Medjedoub (sic) (Paris. 1886, in-12, p. 88) M. de Castries cite un dicton de Bent el Khass sur les chevaux, mais il est différent : 0 vendeur de blé, qu'achèteras-tu? — J'achèterai des chevaux. — Achètes-en, mais en petit nombre ; sur leur dos,-on va vite, mais leurs ventres sont ruineux.)

Ce-fils, dont le nom est inconnu, mérita les éloges de sa mère qui disait de lui : Mon fils est toujourssur pied, Il ne soupe pas la nuit où il a des hôtes, Il ne dort pas la nuit où il craint (1). • On cite encore les maximes suivantes de Bent el Khass : Un sult'âni (pièce d'or) dans là main Vaut mieux que dix dépensés (2). — Lève-toi le mâtin, tu accompliras ce que tu as affaire et écoute ce que dit le présage (3). Donne ta fille (en mariage) avant qu'elle ait atteintl'âge du jeûne) ; on ne tiendra pas de propos sur elle.

Sur Tlemcen ; ..'«.' Salue les gens de Tlemcen et dis-leur : Leur printemps est leur hiver. Ils soignent leur graisse et leurs conserves de viande (1), Lorsquel'époque des labours arrivait, elle disait à ses khammès : « Les labours ne doivent durer que quarante jours ; hâtez-vous pour ne pas labourer pendant trois mois. — Pourquoi? — L'hiver dure deuxmois et le troisièmemoisfait partie du printemps »(J-Jb= vj>)li)L J', fy-^ Mtf? w^l')» Aux autres cultivateurs qui demandaient des renseignements, elle répon^ dait : ((Vous avez du temps ; l'hiver, dure trois mois ». C'est en raison de cette réputation de sagesse qu'on lui attribua l'invention d'une ruse de guerre qu'on retrouve sous une forme différente dans les traditions d'un grand nombre de peuples. Une ville assiégée est à bout de ressources: il s'agit de découragerl'assiégeant et de lui faire croire qu'ona des vivresetde l'eau en abondance (2). Tantôt, on chassedansle camp ennemi un boeuf, un veau, une chèvre ou un porc nourri avec ce qui reste de grains (3) ; tantôt, on expose aux yeux d'un espion ou d'un parlemehtaire des monceaux de sable couverts d'une mince couche de blé ou des tables largement servies (1) ; ou encore, on jette des pains par dessus les murs (2). C'est une ruse semblable qui sauve lès habitants d'ElGoléâ. « On prétend que Guélea a été assiégée pendant sept ans par les » Touaregs qui s'entêtaient à vouloir la prendre par la famine. Les pro- » visions commençaient, en effet, à S'épuiser, mais une ruse sauva les j) assiégés. Un matin, les Touaregsvirent les murs de la place tapissés de )> burnous blancs fraîchement lavés qui séchaient au soleil ; donc elle ne » manquait pas d'eau (3). La nuit suivante, de grands feux allumés sur » divers points l'éclairaient tout entière ; donc elle ne manquait pas de » bois; Le lendemain, ils trouvèrent, sous les murailles et presque aux » portes du camp, des galettes de belle farine, des dattes, du kouskouçou, dernières ressources que les assiégés avaient sacrifiées pour faire croire à leur abondance. Les Touaregs y crurent et se retirèrent (4). ...'.. Le nom de Bent el-Kha.ss n'est pas prononcé, mais sa réputation de sagesse était trop bien établie pour qu'on ne lui fit pas honneur d'un stratagème qui courait dans les légendes du désert. « On raconte » qu'Embârkabent El Khass fut assiégée surla rive gauche de 10. Seggâr

au Sud du qsar de Brezina, par un sultan de Guarb dont elle avait » repoussé les avances et qui,,en la bloquant, comptait la prendre pa? » le manque d'eau. Mais, voyant un jour les femmes des assiégés étendre » au soleil du linge mouillé pour le faire sécher, il s'imagina qu'ils » avaient de l'eau, en abondance et leva le siège, trompé par la ruse » d'Embarka (1) ». Nous voyons que Bant el Khass finit par être considérée comme la souveraine de sa tribu" Une forme postérieure de la légende rapporté qu'elle était là fille d'un roi des Arabes. Celui-ci, devenu vieux incapable dé se tenir debout et se faisant porter en litière, laissa tout lé pouvoir à sa fille de qui ses Sujets appréciaientla sagesse. En conséquences,on lui attribua la fondation d'une ville à As'bib', près d'El Beyyodh (Géryville); d'une a Banaqt (? Mil) au sommet de la montagne d'Arbi (gj.l.)^ .'d'une à 'Aïn el 'Amri ( c^^x)! I.K6)» enfin des Constructions que les nomades sont incapables de réparer, bien loin d'avoir pu les élever (?). Ainsritt saguià située au S. E. de Lioua et parallèle au cours de l'O. Djedi. Elle est aujourd'hui bouleversée, mais paraît avoir un_e_ origine^ romaine. « A une époque fort reculée, d'après la traduction, les Arabes étaient » commandés par une femme nommée Bent elKhras(h'S8s Bèïit él Khass)} » celle-ci avait dû souvent lutter contre ses sujets qui ne voulaient pas » reconnaître là souverainetéd'une femme. Pour leur être agréable, et » aussi pour.rehausser son prestige, B"ùt e! Khras fit construire uneimmense séguia jusqu'à la Mecque, afin que les pèlerins puissent avoir » toujours de l'eau à leur disposition (1),

A quelle époque peut-on placer l'existence de cette héroïne visiblement légendaire, même dans la tradition algérienne? M. deCastries,sans citer de sources, nous dit qu'Embarka bent el Khâss (jjid), femme célèbre de là tribu des B. Amer, vivait dans le Sahara oranais au xve siècle

On lui demanda: Quel est l'homme que tu préfères? Elle répondit : L'homme facile et généreux, bienfaisant et illustre, habile et intelligent, le Seigneur redouté. — Y a-t-il quelqu'un qui surpasse celui-là? — Oui, llhomme svelte et mince, fier et élégant, bienfaisant et prodigue, qu'on craint et qui ne craint pas, — Et quel est l'homme le plus haïssable à ton avis? — L'homme lourd et endormi, qui se décharge des affaires sur lès autres, indifférent, faible de poitrine, vil et blâmable. — Et y at-il quelqu'un de pire? — Oui, le sot querelleur, négligent et négligé, qui n'est ni Craint ni obéi. — On lui demanda encore: Quelle femme est préférable Suivant toi?— Celle qui est blanche et parfumée. — Et Celle qui déplaît le plus (2). — Celle qui se tait Si on veut la faire parler et qui parle si on veut la faire taire (3). '.' Un homme alla trouver Bent el Khoss pour la consulter sur là femme qu'il devait épouser. -- Cherche-lâ brune et belle de visage, lui dit-elle, dans une famille brave, ou dans une famille noble, ou dans une famille .puissân-te-i-.—. ïl.ajoutâ : Tu n'as: laissé de côté aucune sorte de femme ? — Si fait, j'ai laissé de côté la pire de toutes : la noiraude toujours malade, aux menstrues prolongées, querelleuse (4). On demanda à Bent el Khoss : « Quelle est la femme la plus méritante? *4 Ëlle:répondit : Celle qui demeure dans sa cour, qui remplit les vases, qui mélange d'eàu le lait qui est dans l'outre, — Quelle est la femme la plus méprisable? — Celle qui soulève la poussière en marchant, qui a Une voix aiguë en parlant, qui porte une fille dans ses bras, qui est -suivie d'une autre et qui est. enceinte d'une troisième. — Quel est le jeune homme préférable? — Le jeune homme aux longues jambes et au long cou, qui a grandi sans malice. — Et quel est le plus méprisable? —Celui qui a le cou enfoncé, les bras courts, le ventre énorme, qui est couvert de poussière, qui a des vêlements déchirés, obéit à sa mère et se révolte contre son oncle paternel » (1). Comme dans les traditions du Sahara, elle est consultée pour l'achat d'animaux domestiques. Son père, voulant acheter un étalon pour son troupeau de chamelles, lui dit : « Indique-moi commentje dois l'acheter ».• Elle répondit : « Achète-le avec le bas de la joue marqué, les joues douces, les yeux enfoncés, le cou épais, le milieu du Corps développé, très haut, très généreux, qui regimbe quand il est frappé du bâton et allonge là tète quand il est chargé entièrement » (2). Les Chameaux paraissent avoir eu sa prédilection, ce qui n'a rien d'étonnant chez des nomades, si on en juge par les réponses qu'on lui attribue : « Quelle est la chamelle la plus vive? — C'est, dit-elle, celle qui mange tout en marchant et dont les yeux Sont brillants comme ceux d'ùh fiévreux. -- Et quelle est celle qui à le moins de valeur? — Celle qui est prompte à aller au pâturage de bonne heure et qui ne donne que ijeu dé lait le matin, — Quel est le meilleur des chameaux? -^ C'est l'étalon au corps énorme, robuste, habitué aux voyages, vigoureux. — Quel est le chameau de moindre valeur? — C'est celui qui est court de taille et qui â une bosse aussi petite que le dos d'une autruche » (3). El Khoss demanda à sa fille : « Est-ce que le chameau de moins de Cinq ans féconde la femelle? — Non, et il ne laisse rien. —Et le chameau, dans sa sixième année, la féconde-t-il? — Oui, dit-elle, mais sa fécondation est lente. — Et celui qui a perdu deux incisives? — Oui, et de la largeur d'une coudée. — Et celui à qui pousse sa première dent de devant? — Oui, mais il est sans force » (4). Un jour elle dit à El Khass : « Une telle éprouve les douleurs de la parturition, en parlant d'une chamelle de son père. — Qui t'en a infor-r méë? — Elle a un tressaillement dans les os de l'utérus, son regard est vif et elle marche en écartant les jambes. — Ma fille, elle va mettre bas » (5). « Quel cheval préfères-tu ? lui demanda-t-on. — Celui qui a un toupet, Qui est bien soigné, robuste, de forte encolure, solide, vigoureux, ardent et rapide » (1). On lui demanda : « Que dis-tu de cent chèvres? ». Elle répondit : « C'est un petit bien derrière lequel s'attache la pauvreté, richesse de faible, gagne-pain de misérable. — Et cent brebis? — C'est une ville Sans défense. — Et cent chameaux?— Quelle excellente richesse que les chameaux ! C'est ce que désirent les hommes. — Et cent chevaux ? -— C'est l'orgueil de qui les possède et il ne s'en contente pas. — Et cent finesses? -- Éloignées la nuit, honte de la réunion ; elles n'ont pas de lait qu'on puisse traire, pas de laine qu'on puisse tondre ; si on attache leur mâle, il est interdit : si on le lâche, il s'en retourne» (2). On lui attribue aussi une réponse un peu différente au sujet de la valeur des différents biens. Le père de Bent el KhàsS lui demanda : Quelle est la meilleure richesse ?<—. Des palmiers solidementplantés dans des terrains humides, qui nourrissent en temps de disette. — Et quoi encore ? — Des brebis à l'abri de l'épizootie, qui te fournissent des agneaux, que tu trais plusieurs fois par jour et te donnent des toisons ; je De connais pas de richesses comme celles -là — El les chameaux ? — Ce sont les montures des guerriers, le rachat du sang versé, le douaire des femmes. — Quel est l'homme le meilleur? — Le plus visité, comme les collines d'un pays sont les plus foulées aux pieds. — Qui est-il ? — C'est celui à qui on demande et qui ne demande pas, qui donne l'hospitalité et ne la reçoit pas, qui rétablit la paix et à qui on ne l'impose pas. — Quel est le pire des hommes? — L'imberbebavard qui tient un petit fouet et qui dit : Retenez-moi loin de l'esclave des Benou un tel, car je le tuerai ou il me tuera. — Et quelle est la meilleure des femmes ? — C'est celle qui a un fils dans son sein, qui en pousse un autre devant elle, qui en porte un troisième dansses bras, tandis qu'un quatrième marche derrière elle (3). On lui demanda un jour : Qu'y a-t-il de mieux? — Le nuage du matin qui suit le nuage de la nuit sur une terre élevée (4). On lui attribué aussi un grand nombre de dictons en prose rimée (o^1) entre autres ceux-ci qui sont devenus proverbes : Le pire des loups est le loup du ghadha (arbuste épineux) ; le pire des serpents est celui d'un sol aride, la plus rapide des gazelles est celle qui paît la h'allabah; le plus fort des hommes est celui qui est mince ; la plus belle des femmes est celle qui a des formes potelées et le visage ovale ; la plus laide est celle qui est renfrognée et sèche; la plus vorace des montures est celle qui allaite; le meilleur morceau de viande est celui qui est près de l'os ; le plus dur des endroits pour la marche est celui où les cailloux sont sur les rochers; les pires des troupeaux sont ceux qu'on ne peut donner en aumône ni égorger(comme les ânes) ; la meilleure des richesses est une jument soumise ou une série de palmiers fécondés (1). On lui demanda : Quel est le nufigë que tu préfères:? — Celui dont le bord retombe comme une frange, qui Verse la pluie à torrents, énormèj sillonné d'éclairs, bruyant et qui envahit tout (2). ^ — Quel est l'homme le plus important à tes yeux ?"— Celui dont j'ai besoin

 Elle aurait eu aussi, suivant certaines traditions, l'habitude de poser des énigmes à ceux qu'elle rencontrait, c'est ainsi qu'lbn Nobata, dans son commentaire de l'épitre d'Ibn Zeïdoun (4) lui attribué la sérié d'énigmes que, d'après Hariri (5) une djinnah (comme laSpliyhge des Grecs) proposait aux passants. Tout Comme la djinnah, elle n'aurait cessé ses interrogations qu'après . avoir été couverte de confusion par la réponse d'un de ses interlocuteurs qui devait compléter une série de phrases commençant par « je m'étonne » o^s-ac-?. On a vu plus haut comment elle appréciait l'homme et la femme au point de vue du mariage. Il semblerait que, malgré son désir de se marier, indiqué aussi dans la légende saharienne, elle en ait été empêchée par son père et qu'elle ait cherché des consolations en dehors d'une union légitime. Surprise avec un esclave, elle se contenta de donner pour excuses à ceux qui lui reprochaient sa faute, ces mots devenus

proverbes: « La proximité du coussin et la longueur de l'entretien à l'oreille » (c'est l'occasion qui fait le larron). Les savants disent que si elle avait cité le proverbe complet, elle aurait ajouté « et le plaisir de la débauche » (I). C'est sans doute à cet ordre d'idées qu'il faut attribuer deux vers attribués à Bônt el Khass : (Un jeune homme) droit comme la pointe d'une épëe, généreux, brave, de qui je suis éprise, si c'était à ma portée. Je le jure, si on me donnait à choisir entre sa rencontre et mon père, je préférerais n'avoir pas de père (2). On comprend que cette réputation de finesse ait fait attribuer à Bent el KhoSs dans l'ancienne Arabie, la solution d'un problème dont oti fit honneur à une autre femme célèbre par sa perspicacité et non moins fabuleuse que notre héroïne. La plus ancienne version de ce problème se trouve dans une pièce du poète ànté-islamique, En Nâbighah Edz Dzobyâni : « Sois perspicace, comme la jeune fille de là tribu, quand elle vit les pigeons cherchant de l'eau, descendre vers la mare. » Ils étaient resserrés entre les parois de la montagne, et pourtant elle les suivait d'un (oeil clair) comme du verre, qui n'a jamais été enduit de koh'eul contre la chassie. » 0 si seulement, dit-elle, ces pigeons et la moitié (de leur nombre) étaient ajoutés à notre pigeon, cela suffirait. » On les compta et on trouva qu'ils formaient le nombre qu'elle avait dit, ni plus, ni moins.» Les pigeons étaient au nombre de 66; en effet, 66+66 (=33)-f1=100(3)

 

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