NOS ANCETRES - LES ARABES III

                  

 

                    L’Islam et la rationalité

Maxime Rodinson a écrit :

« La rationalité de la théologie musulmane est extrême, elle est admirable. Tout l’Islam intellectuel du Moyen

âge est placé sous les auspices de la raison. »

                                RODINSON. M. : Entre Islam et Occident.
 
Ce que nous pouvons dire,c’est que, à partir d’un corpus fondé sur une révélation,les théologiens musulmans ont mis en

oeuvre une démarche rationnelle,critique,dans le cadre de l’authentification des différentes récitations du Coran puis du

contenu du Hadith.Un travail du même type a été entrepris ensuite,sur la langue arabe.Le caractère scientifique des méthodes d’investigation a été alimenté et conforté ultérieurement par l’emprunt d’un outil de la « science des Anciens »,la logique.
Au-delà de l’étude du corpus religieux et de la langue arabe,cette rationalité s’est Appliquée d’abord dans les domaines

juridiques et politique.Dans le cadre du développement de la société apparaissent des problèmes qui ne figurent pas dans

la liste des situations initialement prévues.Et ces problèmes sont suffisamment nouveaux pour ne pas pouvoir être réglés par

analogie avec tel ou tel comportement du Prophète.C’est alors qu’intervient le mufti.C’est quelqu’un qui connaît bien le code

musulman et tout ce qui constitue déjà sa jurisprudence.C’est un savant de la religion auquel la société reconnaît,à un moment

donné, la capacité à formuler un jugement sur une question non prévue par le dogme et par le code qui en découle, à innover

dans une situation originale.Son jugement sera alors une fatwa.

La fatwa est la formulation d’une solution qui n’est appelée à durer longtemps que si elle rencontre un consensus dans la société.
L'importance des femmes pendant la période brillante de la civilisation arabo-musulmane est prouvée par le nombre des femmes

qui se sont illustrées par leurs connaissances scientifiques et littéraires.En Orient, sous les Abassides, en Espagne, sous les

Ommeyyades, beaucoup d'entre elles acquirent une grande célébrité. Waladat,la fille d'un khalife qui régnait en 860, avait été

nommée la Sapho de Cordoue.

 

Savants des pays d’Islam  

La première phase de l’Empire musulman, qui s’achève vers le milieu du XIe siècle, avec un certain décalage pour les provincesoccidentales et asiatiques,a été caractérisée par un enseignement supérieur privé dans lequel l’Etat intervenait par le biais du

mécénat au même titre que des particuliers.Les programmes de cet enseignement n’étaient pas rigoureusement codifiés mais,sous l’influence des premières orientations de l’époque du calife al-Ma’mun,la philosophie, les mathématiques et l’astronomie y avaient une place privilégiée.C’est également au cours de cette période

que se sont multipliées les bibliothèques,avec des statuts variables puisque certaines étaient publiques ou semi-publiques et d’autres privées.En plus de leur vocation propre,ces institutions ont été également des centres d’enseignement supérieur.Nous ne savons pas s’il y avait des lieux particuliers pour l’enseignement des mathématiques,de l’astronomie et de la physique.Mais,pour la médecine,on sait que de grands professeurs ont prodigué des cours soit chez eux,soit dans l’hôpital où ils exerçaient.Quant à la seconde phase,qui commence avec l’avènement du pouvoir seljoukide en 1055,elle est caractérisée par l’institution de collèges supérieurs,qui porteront le nom de madrasa.Ces nouveaux établissements se distinguent de ceux de la première phase sur un certain nombre de points. Tout d’abord, ils sont financés exclusivement par l’Etat.En contrepartie,ce dernier a un droit de regard sur le choix du profil des enseignants et, par conséquent, sur le contenu du programme.
La civilisation arabo-musulmane a été une civilisation d’échanges,commerciaux bien sûr,mais aussi culturels et scientifiques.Ce qui signifie une grande circulation de l’information d’une extrémité de l’empire à l’autre.Cela vaut pour les échanges entre scientifiques, qui ont été rendus possibles par l’existence d’un support commode, le papier dont le procédé de fabrication aurait été emprunté à la Chine.
Nous savons que des correspondances régulières entre savants ont eu lieu,dans le cadre d’un système postal régulier mis en place dans chaque région.Quand les Iistances étaient beaucoup trop grandes – ainsi,entre Bagdad et Cordoue – il n’y avait pas de courrier régulier,et les lettres suivaient les routes commerciales.A l’échelon régional, deux procédés étaient utilisés. En premier lieu, le courrier classique par porteur.L’autre procédé utilisait les pigeons voyageurs.Cette technique a d’ailleurs donné lieu à la fabrication d’un papier très fin et léger, pouvant être transporté par ce volatile.
L’existence de polémique – que l’on retrouve en Europe au XVIIe et au XVIIIe siècle (entre Newton et Leibniz, etc) est intéressante.Ce type d’échanges donne en effet des renseignements scientifiques,mais apporte aussi des
informations sur le caractère des correspondants,parfois sur ce qu’ils font,sur la manière dont ils vivent…Ces polémiques ont aussi été fréquentes entre les savants musulmans,nous en connaissons un certain nombre.Les polémiques ont eu lieu surtout aux Xe et XIe siècles,c’est-à-dire durant la période la plus féconde de l’activité scientifique en pays d’Islam.Plus tard,ce seront surtout les polémiques philosophico-théologiques qui s’y développeront,l’exemple le plus célèbre –même s’il s’agit cette fois d’une polémique indirecte,par livres interposés –
étant celle déclenchée par le grand théologien du XIe siècle al-Ghazzali,avec son livre L’incohérence des philosophes, auquel répondra le grand philosophe du XIIe siècle Ibn Rushd,à travers son livre L’incohérence de l’incohérence.
Recherche,débats,controverses passionnées suscitent un bouillonnement intellectuel qui exaspère les lettrés traditionalistes. Pour ces derniers,la liberté de conscience va trop loin.
Le vrai titre de gloire de Bagdad au cours de son âge d’or est là. C’est d’avoir osé penser que l’Homme pouvait accéder par l’expérience et la raison à des vérités qui,loin d’insulter à la parole de Dieu,permettaient au contraire de l’éclairer.Que les savoirs profanes acquis ici-bas convergeaient naturellement vers cette parole, comme vers leur clé de voûte dans le ciel.

 


La science des grands médecins de l’Islam fut pendant tout le Moyen-Âge,la Renaissance,l’époque classique et jusqu’au XVIIe siècle en Orient comme en Occident,la science médicale la plus avancée,la plus riche en propositions théoriques et en analyses rationnelles.(Argan dans le Malade Imaginaire aurait mieux été traité par un Avicenne que par un M. Purgon, pourtant de six siècles son cadet !) C’est ainsi qu’après l’invention de l’imprimerie,Le Canon de la médecine d’Avicenne connut une très large diffusion dans le monde entier,seulement dépassée dit-on,par celle de la Bible.Ce Canon de la médecine servit de manuel de référence dans toutes les facultés de médecine d’Europe,à Montpellier comme à Padoue,à Londres ou à Paris, jusqu’à la fin du XVIIe siècle.
Cette médecine est aussi d’un point de vue ostéopathique très importante de par la nouvelle vision de la Santé qu’elle a donnée en Occident, en accordant une grande place à l’hygiène de vie (l’hygiène corporelle, la diététique, l’exercice physique, la musique, les rapports sexuels),en intégrant la dimension psychologique de l’individu et son impact sur le soma et en considérant l’environnement et l’entourage du malade comme étant primordiaux.

Enfin, la médecine arabe a déculpabilisé les malades et la maladie n’est plus vue comme une sanction d’origine divine due à des péchés ou à des forces du mal.

Le Coran dit en effet qu’ :« il n’y a pas de faute chez le boiteux, l’aveugle ou le malade »Coran : Sourate 48, Verset 17.

Si la médecine est l’une des branches du savoir qui sera le plus vigoureusement développée dès le IXe siècle,c’est parce qu’ellerépond à une des préoccupations majeures de la cité islamique :soigner le corps pour élever l’âme.
Le soin du corps,loin de nuire au salut de l’âme,permet au croyant d’assumer au mieux sa destinée terrestre.Car c’est en s’impliquant pleinement dans chacun des actes de sa vie,avec ses sens comme avec son esprit,que le croyant s’ouvre à l’infinie diversité du destin de Dieu. Dès lors, la notion même de santé, englobe le physique,le psychique et le spirituel. Elle se conçoit comme une harmonie à sauvegarder ou à retrouver entre ces trois niveaux d’être,entre la personne,son environnement immédiat et les forces qui la dépassent, qui sont à l’oeuvre de l’échelle de l’univers.

Le musulman, qu’il se consacre à l’exercice de la médecine ou simple homme de la société, doit respecter le principe qu’il faut toujours prendre soin d’un homme, malade ou en bonne santé.Au Moyen Age,l’attention portée au malade, n’est pas la même dans le monde musulman ou dans le monde chrétien.
Chez les musulmans,le malade n’est pas isolé.C’est une personne que la société accepte et intègre;non seulement le malade souffrant d’un mal bénin et passager,que l’on soigne normalement dans un cabinet médical,mais aussi celui qui souffre de maladie grave comme la lèpre ou la folie.En terre d’Islam,le fou est considéré comme un illuminé et tant qu’il n’est pas agressif, il peut vivre en toute liberté.

Les médecins arabes considèrent la maladie « comme un dysfonctionnement qui doit être replacé toujours dans un individu en particulier et dans le monde dans lequel vit cet individu. C'est-à-dire qu’une même maladie frappant un homme ou une femme, d’âges différents, dans des régions différentes ne sera pas traitée de la même manière. Le médecin doit prendre en compte tous les paramètres qui font qu’un individu est ce qu’il est et qu’il souffre de tel mal. » (Danièle Jacquart,1999).

 
Les médecins arabes allaient pouvoir lier un immense savoir théorique,à l’observation sur grande échelle de cas cliniques et ce,avec le développement des hôpitaux,les bîmâristâns.L’hôpital est une des grandes réalisations de la société islamique,centre de traitement médical et maison de convalescence.C’est aussi un asile d’aliénés,ainsi qu’une maison de retraite pour vieillards et infirmes privés de famille.C’est enfin, un centre de formation théorique et pratique de la médecine.
Le plus ancien des hôpitaux est fondé par Harrun al-Rashid vers 800 et sera suivi de cinq autres au début du Xe siècle. On distingue déjà : troubles gastrointestinaux, maladies mentales, rhumatologie, maladies féminines, troubles oculaires, fièvres, soins chirurgicaux.
Le malade était soigné gratuitement, recevait des médicaments.S’il était nécessiteux le malade ressortait avec de l’argent et des vêtements propres.Par ailleurs,des suivis quotidiens sont fournis aux prisonniers et des dispensaires itinérants sont mis en place pour sillonner diverses provinces de l’Irak.D’autres hôpitaux sont créés hors d’Irak : au Caire, à Damas, à Kairouan et à La Mecque.

S’appuyant sur un savoir accumulé depuis des siècles,mais aussi sur les meilleures observations cliniques disponibles à leur époque (notamment grâce aux observations à grande échelle dans les hôpitaux),les grands médecins musulman étaient tous des médecins-philosophes,possédant souvent un savoir encyclopédique en sciences naturelles (botanique, minéralogie, sciences vétérinaires,chimie/alchimie) et ils comptaient parmi les savants les plus notoires de cette civilisation.Par leurs multiples intérêts,ces grands médecins étaient à la recherche de connaissances universelles,de vérités inaliénables fondées sur l’usage de la raison.

Les sciences rationnelles
Les sciences rationnelles atteignirent en Islam un niveau incomparable.La science arabo-musulmane est ainsi devenue l'inespérée chaine de transmission des savoir antiques sur l'europe,qui put ainsi"renaitre" aprés les siècles obscurs des invasions barbares et du haut moyen age,du V eme au XIII eme siècle.La science arabe fit réaliser par ailleurs des progrès fondamentaux dans plusieurs sciences : les mathématiques et l'astronomie,avec al-Khuwarizmi et l'invention de l'algèbre, Abu Wafa pour la géométrie,l'astronomie,où les inventions furent décisives pour la maitrise des océans (avec l'astrolobe et la boussole).La physique progressa pareillement,les sciences naturelles,la médecine,où les Arabes,notament d'al-Andalus,maintinrent l'héritage grec tout en l'enrichissant d'apports nouveaux.Ce mouvement en faveur des sciences fut surtout l'oeuvre des abassides(VIII-XIII siècles).Les sciences sociales ne furent pas négligées,notamment la littérature, l'histoire,l'établissement de généalogies,la poésie...Mais la discipline qui doit le plus au sauvetage arabo-musulman,c'est la philosophie grecque  dont les traités ne nous seraient pas parvenus sans les traducteurs arabes et juifs de l'Espagne du Sud qui investirent les grands philosophes antiques et firent connaitre leurs problématiques en les enrichissant d'une pensée nouvelle.
Parmi les commentateurs,on peut citer quelques noms parmi les plus grands;en Orient,Al-Kindi,né en Irak au début du IX siècle et mort en 873,philosophe dont la recherche couvre les travaux non seulement des Grecs,mais aussi des Perses et des Indiens.Al-Farabi(872-950),qui fut appelé le "deuxieme maitre"(après Aristote),proposa une cosmogonie dont s'est inspiré Ibn Khaldoun qui lui reprend sa problématique des formes de la création.D'abord les minéraux,puis les végétaux,puis les animaux,puis l'homme (cf. supra); ensuite la chaine des causes entre cause seconde et cause première dans l'intellect actif et échappant à l'entendement humain,enfin l'Unité dans le Divin.On peut indiquer également l'oeuvre d'Ibn Sina (980-1037),connu en Europe sous le nom d'Avicenne,encyclopédiste de génie,consacré tant par ses écrits dans le domaine de la philosophie que par ses recherches sur la médecine.Néoplatonicien,il eut une influence non négligeable sur le regain d'intéret de l'Europe latine pour la philosophie.En Occident arabe,la philosophie s'illustra par de très grands maitres.
Abu Bakr Ibn Al Sa'ign Ibn Badjdja(Avempace),philosophe (fin du XI siècle-1138),né à Saragosse,s'est appliqué à commentrer les oeuvres d'Aristote et d'Al-Farabi.Sa préoccupation première étant d'appréhender le tout à partir des sciences rationnelles.Abu Bakr Muhammad Ibn Tufayl (début du XI siècle-1186),né à Cadix et mort à marrakech,servit le souverain philosophe almohade Abu Yacoub Youssef.Son idée était que,par ses dispositions intellectuelles,l'homme se trouvait capable d'appréhender le monde,l'univers,sans qu'il soit nécessaire de supporter un autre intellect;plutot le philosophe,d'ailleurs,que l'hommes,car seul le premier a l'ascèse et l'intelligence qui permettent de parcourir le chemin de la connaissance.Ibn Tufayl publia un ouvrage allégorique et de fiction,Hayy ibn Yaqzan,traduit en hébreu au XIV siècle,puis en latin,sous le titre Philosophus autodidactus.Il s'agit d'un personnage du nom de Hayy ibn Yaqzan qui nait"par génération spontanée"et parcourt les étapes de la vie,découvre la philosophie et la religion de lui-meme,avant de se retrouver sur une ile dans la méditation transcendante et la félicité pour finir ses jours.A travers cet ouvrage,Ibn Tufayl semble avancer l'idée que la philosophie n'a aucune difficulté à conduire à la religion,mais que l'inverse n'est pas possible.Certains y ont vu, dans un contexte de retour en force des traditionalistes à partir de la seconde moitié du XII siècle,une façon de régler des comptes.
Abu l'Walid Muhammed Ibn Ahmad Ibn Muhammed Ibn Rushd,connu sous le nom d'Averroès en Occident latin,est né à Cordoue en 1126 et mort à Marrakech en 1198.Il a transmis la philosophie d'Aristote dont il a commenté les oeuvres à la demande du sultan Yacoub Al Mansour.Outre de nombreux travaux sur la médecine,sur le droit,il a écrit sur à peu prèstous les traités d'Aristote avant de connaitre le discrédit à la fib de sa vie.
Les philosophes musulmans hellénistes avaient pu apporter leur contribution à l'essor de la civilisation universelle.
 
«L'islam,écrivent Louis Massignon et Roger Arnaldez,a joué un role trés important dans l'épanouissement scientifique du Haut Moyen Âge.Les Arabes ont fait mieux que transmettre la science :ils en ont éveillé le gout et ils ont commencé à confronter les concepts grecs avec l'expérience ils ont mené une immense activité d'observations critiques où l'on peut voir à juste titre,un prodigieux éveil de la raison scientifique.)»

 

 Sources  

               APPORTS DE LA CIVILISATION ARABO-MUSULMANE DANS LA CONSTITUTION DES PRINCIPES                                      PHILOSOPHIQUES DE L’OSTEOPATHIE.

                                       Ibn Khaldûn, un islam des Lumières?  Par Claude Horrut.

                                                     Gustave Le Bon (1884) La civilisation des Arabes.

                                                                                       Professeur B. Tanouti

 

 

 

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Commentaires (3)

L’islam, religion de la paix. -  SUR: NOS ANCETRES LES ARABES.
  • 1. L’islam, religion de la paix. - SUR: NOS ANCETRES LES ARABES. | samedi, 31 mars 2012
19revolution.webs.com
Islam = Paix

Ø « Islam » signifie littéralement « soumission ». La racine du mot « islam » est « salim » (سلم) et reflète un état de perfection, de sainteté et de paix. « Salâm » (paix) est également une forme dérivée de « salim », et l’un des plus magnifiques attributs de Dieu dans le Coran (59:23). Ces termes mettent en lumière le sens profond de l’islam : un état d’esprit qui consiste à s’en remettre totalement et inconditionnellement à Dieu pour atteindre la félicité et la paix. Contrairement à l’opinion commune, l’islam tel qu’il est décrit dans le Coran est une religion de paix et d’amour.
Islam = Paix     19revolution.webs.com -  Sur : NOS ANCETRES LES ARABES
  • 2. Islam = Paix 19revolution.webs.com - Sur : NOS ANCETRES LES ARABES | mardi, 28 février 2012
Mohammed, le dernier prophète de l’histoire de l’humanité, est né en 570 de notre ère dans la ville de la Mecque où il menait la vie d’un marchand prospère. A l’âge de 40 ans, un événement décisif allait bouleverser le cours de sa vie et de l’humanité toute entière : Pendant la vingt septième nuit de ramadan de l’année 610, « La nuit du Destin », Gabriel fit descendre le Coran dans son cœur (2:97). Gabriel allait ensuite révéler graduellement les sourates de la mémoire de Mohammed pendant le reste de sa vie, jusqu’en 632, l’année de son décès. Bien que né dans une société arabe polythéiste, le prophète se mis soudain à prêcher l’unicité de Dieu la plus absolue et à condamner sans appel les cultes idolâtres et traditions arabes païennes. Il fut persécuté, ridiculisé, menacé de mort, et fut finalement dans l’obligation de fuir la Mecque pour la ville de Médine le 24 septembre 622. Cet événement, « l’hégire » du prophète, marque le début du calendrier lunaire musulman. Mohammed avait reçu la mission divine de purifier le sanctuaire de la Mecque, la Kaaba, construite à l’origine par Abraham et son fils Ismaël (2:127), afin d’y établir le centre de la religion du parfait monothéisme. En 630, après plusieurs années d’une guerre âpre contre les tribus arabes, Mohammed et son armée enregistrèrent une victoire décisive quand ils entrèrent dans la Mecque en vainqueurs, sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée (48:24-25). Mohammed purifia le sanctuaire des vaines idoles et restaura le culte d’Allah, l’unique divinité, Créateur des cieux et de la terre. A l’heure de sa mort, l’islam s’était répandu dans toute la péninsule arabique. C’est aujourd’hui la deuxième religion dans le monde après le christianisme. Il y a beaucoup de courants différents dans le monde musulman, on peut néanmoins clairement distinguer deux tendances majeures : L’Islam sunnite et shiite, qui trouvent en partie leur origine du fait de divergences intervenues peu d’années après la mort du prophète. En raison de la nature de leurs croyances et de la haine historique qui les oppose, il est clair que ni l’une ni l’autre de ces factions ne détiennent les clés pour établir la paix de l’islam dans le monde (voir l’article : « Hadiths, l’Islam défiguré »).
Fatiha
  • 3. Fatiha | lundi, 07 juin 2010
Nourredine, j'espère qu'un jour ton site sera lu et relu par des millions de personnes à travers le monde, tellement il est riche par ses écrits et par l'histoire.
Quel travail !!! Je ne peux encore une fois, que m'incliner devant ta persévérence et ton savoir. Chapeau bas, l'artiste !!!

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