JOSEF KOUDELKA

JOSEF KOUDELKA
LE PHOTOGRAPHE ERRANT
Il est né en 1938 à Boskovice[1]. Un ami de son père, un boulanger, l’initie à la photographie et Josef Koudelka commence à photographier sa famille et ses amis. Il poursuit des études à l’université technique de Prague (de 1956 à 1961), lorsqu’il rencontre Jiri Jenicek (cs), photographe et critique, qui l’encourage à exposer ses images.
Il réalise sa première exposition au théâtre Semafor à Prague et rencontre Anna Fárová, critique d’art, qui devient son amie et sa collaboratrice. Il voyage en Italie.
Ses photos reflètent les déchirements, les révoltes et les tourmentes de son pays : des images où les individus semblent en décalage dans un monde inquiétant qu’ils subissent plus qu’ils ne maîtrisent.
Ses premières images témoignent d’une vie de bohème, menée en parallèle à sa vie d’ingénieur aéronautique. Il suit la vie des Gitans en Tchécoslovaquie jusqu’en 1970, photographie beaucoup et participe à des représentations théâtrales. Il devient membre de l’Union des Artistes Tchécoslovaques. En 1966, il publie un livre sur le spectacle Ubu Roi.
En 1967, il abandonne l’aéronautique et se consacre pleinement à la photographie.
Photographe professionnel
En 1967 il expose pour la première fois ses photographies sur les gitans, puis il va photographier les gitans de Roumanie.
Josef Koudelka photographie l’invasion des troupes du pacte de Varsovie, qui mit brutalement fin à l’expérience du Printemps de Prague, en août 1968 dans les rues de la capitale tchèque, et c’est tout d’abord anonymement, sous les initiales «P.P.» pour « Prague Photographer », que ses images sont publiées aux États-Unis par l’agence Magnum[2]. Il reçoit le prix Robert Capa pour ces images, icônes marquantes de l’histoire politique de la Tchécoslovaquie, sans que son nom soit mentionné.
En 1970, il quitte son pays, devient apatride et s’installe en Angleterre jusqu’en 1979, continuant son travail photographique sur les Gitans et les diverses coutumes des pays d’Europe, toujours en quête d’instants de liberté.
Magnum Photos
Josef Koudelka devient membre de l’agence Magnum en 1974 et se lie d’amitié avec Henri Cartier-Bresson et Robert Delpire.
En 1975, il fait sa première exposition personnelle au Musée d’art moderne de New York
C’est en 1984 que lui est consacrée une première exposition d’importance, à la Hayward Gallery de Londres. Après seize ans d’anonymat, ses photos praguoises de l’intervention des troupes du pacte de Varsovie sont publiées pour la première fois sous son nom.
En 1986, il commence à utiliser un appareil panoramique et participe à la mission photographique Transmanche, un projet sur les conséquences et les transformations causées par la construction du tunnel sous la Manche[3].
En 1987, Koudelka est naturalisé français. En 1989, il reçoit le Prix Romanès par les Initiatives Tsiganes des mains de Matéo Maximoff, pour l'ensemble de son œuvre et en particulier pour ses travaux sur les gitans[4].
Après vingt ans d’exil, il retourne dans son pays natal en 1990, après la Révolution de velours et ses photos de 1968 sont enfin publiées à Prague.
En septembre 2021, Josef Koudelka fait une donation de 2 000 tirages des séries « Gitans » et « Printemps de Prague » au Musée des arts décoratifs de Prague[5].
Josef Koudelka devient membre de l’agence Magnum en 1974 et se lie d’amitié avec Henri Cartier-Bresson et Robert Delpire.
En 1975, il fait sa première exposition personnelle au Musée d’art moderne de New York
C’est en 1984 que lui est consacrée une première exposition d’importance, à la Hayward Gallery de Londres. Après seize ans d’anonymat, ses photos praguoises de l’intervention des troupes du pacte de Varsovie sont publiées pour la première fois sous son nom.
En 1986, il commence à utiliser un appareil panoramique et participe à la mission photographique Transmanche, un projet sur les conséquences et les transformations causées par la construction du tunnel sous la Manche[3].
En 1987, Koudelka est naturalisé français. En 1989, il reçoit le Prix Romanès par les Initiatives Tsiganes des mains de Matéo Maximoff, pour l'ensemble de son œuvre et en particulier pour ses travaux sur les gitans[4].
Après vingt ans d’exil, il retourne dans son pays natal en 1990, après la Révolution de velours et ses photos de 1968 sont enfin publiées à Prague.
En septembre 2021, Josef
« Être en exil, c'est tout simplement le fait d'avoir quitté son pays et de ne pas pouvoir rentrer. Chaque exil est une expérience individuelle, différente. Moi je voulais voir le monde et photographier. Cela fait quarante-cinq ans que je voyage. Je ne suis jamais resté nulle part plus de trois mois. Quand je ne trouvais plus rien à photographier, il fallait que je parte. Quand j'ai pris la décision de ne pas rentrer, je savais que je voulais développer une expérience du monde que je ne pouvais pas envisager quand j'étais en Tchécoslovaquie. »
— Joseph Koudelka, Le Monde, 23 mai 2015.
Koudelka fait une donation de 2 000 tirages des séries « Gitans » et « Printemps de Prague » au Musée des arts décoratifs de Prague[5].

Je vais d'un pays à l'autre, je bouge tout le temps, cela fait plus de 40 ans que je voyage, je n'ai pas vécu dans un pays plus de trois mois", dit le photographe né en 1938 en République tchèque et naturalisé français.
"Je ne me sens pas vraiment comme 'citizen' d'un pays, je ne suis pas tchèque comme tous les Tchèques, j'ai un passeport français mais je ne suis pas français comme tous les Français. Heureusement, parce que je ne veux pas être comme les autres", ajoute-t-il.
Seule certitude pour cet homme à la barbe blanche qui a émigré en 1970 pour s'installer, temporairement, en Grande Bretagne : "Je sais d'où je viens. C'est de la Moravie du sud. Et je sais d'où je viens parce que pour moi là-bas c'est la meilleure musique".
En août 1968, Koudelka, à l'époque ingénieur aéronautique, revient d'un voyage en Roumanie où il avait photographié les gitans. C'était la veille de l'invasion de Prague par les chars soviétiques.
"Ce qui s'est passé en Tchécoslovaquie je l'ai ressenti comme une tragédie pour les Russes comme pour moi, parce que j'étais dans le même système et ce qui leur est arrivé aurait pu m'arriver à moi", dit-il, remerciant la Roumanie pour ne s'être pas jointe aux autres pays du Pacte de Varsovie lors de la répression du Printemps de Prague.
Publiées anonymement aux Etats-Unis, ses photos noir et blanc montrant les réactions des Pragois face à l'armée soviétique lui ont valu le prix Robert Capa.
"Peut-être que j'étais ce petit idiot avec l'appareil mais je me suis comporté assez bien", dit-il à propos des ouvrages choisis pour l'exposition "Invasion 68 Prague" qui ouvre ses portes vendredi à Bucarest.
De retour en Tchécoslovaquie après la chute du communisme, "je pensais que j'étais ivre", heureux "d'entendre les gens autour de moi parler tchèque".
"C'était formidable - marcher dans les rues de Prague, rencontrer des gens, regarder leurs visages...", s'enthousiasme-t-il.
Auteur d'un livre intitulé "Exiles", recueil de 61 photos prises en Europe entre 1968 et 1987, M. Koudelka assure que "l'exil vous fait deux cadeaux. Un cadeau est que vous devez construire votre vie de nouveau. Le deuxième est que si vous avez la chance de r
Je vais d'un pays à l'autre, je bouge tout le temps, cela fait plus de 40 ans que je voyage, je n'ai pas vécu dans un pays plus de trois mois", dit le photographe né en 1938 en République tchèque et naturalisé français.
"Je ne me sens pas vraiment comme 'citizen' d'un pays, je ne suis pas tchèque comme tous les Tchèques, j'ai un passeport français mais je ne suis pas français comme tous les Français. Heureusement, parce que je ne veux pas être comme les autres", ajoute-t-il.
Seule certitude pour cet homme à la barbe blanche qui a émigré en 1970 pour s'installer, temporairement, en Grande Bretagne : "Je sais d'où je viens. C'est de la Moravie du sud. Et je sais d'où je viens parce que pour moi là-bas c'est la meilleure musique".
En août 1968, Koudelka, à l'époque ingénieur aéronautique, revient d'un voyage en Roumanie où il avait photographié les gitans. C'était la veille de l'invasion de Prague par les chars soviétiques.
"Ce qui s'est passé en Tchécoslovaquie je l'ai ressenti comme une tragédie pour les Russes comme pour moi, parce que j'étais dans le même système et ce qui leur est arrivé aurait pu m'arriver à moi", dit-il, remerciant la Roumanie pour ne s'être pas jointe aux autres pays du Pacte de Varsovie lors de la répression du Printemps de Prague.
Publiées anonymement aux Etats-Unis, ses photos noir et blanc montrant les réactions des Pragois face à l'armée soviétique lui ont valu le prix Robert Capa.
"Peut-être que j'étais ce petit idiot avec l'appareil mais je me suis comporté assez bien", dit-il à propos des ouvrages choisis pour l'exposition "Invasion 68 Prague" qui ouvre ses portes vendredi à Bucarest.
De retour en Tchécoslovaquie après la chute du communisme, "je pensais que j'étais ivre", heureux "d'entendre les gens autour de moi parler tchèque".
"C'était formidable - marcher dans les rues de Prague, rencontrer des gens, regarder leurs visages...", s'enthousiasme-t-il.
Auteur d'un livre intitulé "Exiles", recueil de 61 photos prises en Europe entre 1968 et 1987, M. Koudelka assure que "l'exil vous fait deux cadeaux. Un cadeau est que vous devez construire votre vie de nouveau. Le deuxième est que si vous avez la chance de retourner - que moi je n'avais jamais pensé avoir - vous retournez avec des yeux complètement différents".
"Crime contre le paysage"
Regrette-t-il de ne pas avoir été témoin d'un grand événement' "Un événement ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse je le photographie", même si cela ne fait pas la Une des journaux, comme c'était le cas pour la vie des Roms dans les années 1960-70. "L'important est que j'ai touché aux principaux sujets de cette période où j'étais vivant", dit-il.
A propos de son dernier ouvrage, "The Wall", regroupant des photos panoramiques prises le long du mur qui sépare Israël des territoires palestiniens, il souligne que ce "n'est pas un livre pro-palestinien ou contre Israël mais contre la manière dont l'homme se comporte envers la Terre".
"Pour moi ce mur est un crime contre le paysage. Les gens sont capables de se défendre, le paysage non. Là c'est un paysage saint pour une grande partie de l'humanité et ils sont en train de le détruire", s'insurge-t-il.
S'il se refuse à définir ce qui fait un bon photographe, il explique comment il perçoit son métier : "Le travail du photographe est d'avoir une opinion des choses, du monde et de réagir envers ce monde".
"Moi, je regarde dans mon viseur et j'essaie de former le monde. Dans le même temps, le monde me forme, moi", dit-il.
Et d'ajouter avec un sourire: "Je suis content si je réussis à faire quelque chose qui n'est peut-être pas mal".
etourner - que moi je n'avais jamais pensé avoir - vous retournez avec des yeux complètement différents".
"Crime contre le paysage"
Regrette-t-il de ne pas avoir été témoin d'un grand événement' "Un événement ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse je le photographie", même si cela ne fait pas la Une des journaux, comme c'était le cas pour la vie des Roms dans les années 1960-70. "L'important est que j'ai touché aux principaux sujets de cette période où j'étais vivant", dit-il.
A propos de son dernier ouvrage, "The Wall", regroupant des photos panoramiques prises le long du mur qui sépare Israël des territoires palestiniens, il souligne que ce "n'est pas un livre pro-palestinien ou contre Israël mais contre la manière dont l'homme se comporte envers la Terre".
"Pour moi ce mur est un crime contre le paysage. Les gens sont capables de se défendre, le paysage non. Là c'est un paysage saint pour une grande partie de l'humanité et ils sont en train de le détruire", s'insurge-t-il.
S'il se refuse à définir ce qui fait un bon photographe, il explique comment il perçoit son métier : "Le travail du photographe est d'avoir une opinion des choses, du monde et de réagir envers ce monde".
"Moi, je regarde dans mon viseur et j'essaie de former le monde. Dans le même temps, le monde me forme, moi", dit-il.
Et d'ajouter avec un sourire: "Je suis content si je réussis à faire quelque chose qui n'est peut-être pas mal".
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